Flashback saison 1 se terminera ce jeudi avec un épisode final qui résout la grande mythologie de la série … ou presque.
Elsa Letellier, agent de la Police Scientifique de Lyon, a choisi sa carrière en hommage à son père, Josselin, assassiné mystérieusement il y a 30 ans. Alors que l’affaire va être prescrite, Elsa se retrouve propulsée en 1994 quelques mois avant le meurtre de son père. Elle va profiter de ce « voyage » pour se rapprocher de lui et devenir sa coéquipière pour empêcher sa mort, sans jamais lui révéler sa véritable identité. Sauf que tout les oppose ! Leur collaboration s’annonce explosive… Dans le final de la saison, alors que le duo enquête sur le meurtre d’un étudiant, l’affaire pourrait être liée à la mort à venir de Josselin.
L’essentiel
Quand les producteurs qui ont donné naissance à HPI s’associe avec l’une des autrices de Balthazar, ça ne peut que donner qu’un concept étonnant et innovant. Flashback joue avec les codes de la série policières traditionnelles, mélangés avec le thème du voyage dans le temps et l’effet papillon (avec un peu de Life on Mars, série à laquelle on est obligé de penser).
Pour y parvenir, la série compose un duo inédit et étonnant « père-fille » avec Michael Youn et Constance Gay, un peu à la manière de Fréquence interdite. Comme dans Balthazar, Flashback propose à la fois une enquête bouclée par épisode, et un fil rouge complexe qui évolue tout au long de la saison. Elsa étant transportée 3 mois avant la mort de son père, il y a l’inexorable compte à rebours qui avance à chaque épisode jusqu’à a date fatidique. Avec la promesse d’un retour au présent une fois l’assassinat empêché (ou pas) ? C’est précisément la question de ce dernier épisode.
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Secrets et paradoxes temporels
Sur l’ensemble de la saison, Flashback a tenté de maintenir avec plus ou moins de réussite l’équilibre imposé entre comédie et polar. Alors qu’elle ambitionne clairement d’être « une comédie policière », les histoires comme les personnages parviennent bien plus à être crédible dans l’aspect dramatique, Michael Youn se révélant bien plus intéressant et profond dans le côté flic au perfecto que dans l’aspect comédie qu’on lui connaît. C’est sans doute le soucis que l’on reprochera le plus à la série : la comédie vire trop au potache pour qu’elle soit crédible quand elle bascule dans le drame pur. Elle y parvient non sans un certain déséquilibre dans la forme.
En revanche, le traitement du fil rouge et des conséquences du voyage dans le temps est vraiment bien réussi même si on sent que la série évite de trop se frotter au paradoxe temporel que le genre convoque obligatoirement, notamment dans le dernier épisode qui doit fatalement s’y confronter à un moment ou un autre. Cet épisode final maintient finalement assez bien l’équilibre entre révélations sur l’assassinat de Josselin et la préparation d’une suite clairement posée par les dernières minutes de l’épisode.
Le final de Flashback propose d’ailleurs de vrais beaux moments comme ce face à face entre Elsa et Josselin dans la voiture ; ou de tension quand le moment tant redouté de la mort de Josselin arrive. On aurait juste aimé que la série se pose plus de questions sur sa propre « mythologie » comme : pourquoi est-ce quand elle « meurt » que Elsa remonte dans le temps ? Qui est ce SDF qui en sait tant sur ce qui lui arrive ?
Mais ce que le spectateur appréciera c’est de voir la série se préparer à rebattre ses propres cartes dans la possible saison 2 avec un reboot du concept bien vu et en même temps logique. On aime aussi ne pas savoir qui est Sorine, le mystérieux criminel qui tire les ficelles. on ne peut d’ailleurs s’empêcher de se demander s’il ne ferait pas partie de leur entourage proche, à l’image du commissaire ou du bras-droit de Josselin (trop dans la comédie pour ne pas cacher quelque chose).
On pourra pinailler sur les derniers instants de la série assez attendu dans la forme comme dans le fond, mais le fait est que ça fonctionne totalement et que ça joue pour le coup avec les codes qu’elle a créé. Et on veut qu’en saison 2, la série joue davantage avec ses questions de voyages dans le temps, pour que l’on prenne encore plus de plaisir.
Mais dans le grand nombre de séries lancées cette année, Flashback est clairement l’une des très belles surprises.