Premier des deux films Les 3 mousquetaires, « D’Artagnan » renoue avec le cinéma d’aventure populaire à la française et ça fait vraiment du bien.
C’est quoi Les 3 mousquetaires – D’Artagnan ? D’Artagnan, un jeune gascon fougueux, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Une fois arrivé à Paris, il tente par tous les moyens de retrouver ses agresseurs, mais il ignore que sa quête le mènera au cœur d’une véritable guerre où se joue l’avenir de la France.
L’essentiel
Nouvelle adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas sorti en feuilleton dans la presse du XIXème siècle, le film de Martin Bourboulon doit parvenir à relancer le genre du film de cape et d’épée, tout en apportant quelque chose de nouveau à une histoire pour le coup très connu. Car si la seconde partie centrée sur Milady est davantage obscure, cette première partie -souvent appelée « Les ferrets de la Reine » – entraîne le spectateur sur des terres connues avec autant de séquences qui sont des passages obligés dans le roman et donc dans l’histoire. « Nous nous sommes beaucoup documentés sur les personnages qui avaient inspiré Dumas. Nous avons fait des modifications, en faisant d’Athos un protestant et de Porthos un personnage affranchi de toutes les conventions. Nous avons retravaillé la mythologie de Milady et sa backstory. Dumas laisse de grands trous dans le roman. Il nous fallait rendre les personnages plus complexes et faire comprendre que Milady n’est pas méchante par nature, mais que sa haine est motivée. Dumas raconte en creux avec cette espionne violente, qui est un ange de la mort, une vie entière de maltraitances. Elle est étouffée depuis toujours par le pouvoir des hommes, ce qui l’a poussée à se défendre« , (Matthieu Delaporte, scénariste). Le film mélange allègrement séquences d’action enflammées, et complots politiques redoutables.
On aime
D’Artagnan est déjà une réussite dans le choix apporté au casting de ce film. Chaque acteur ou actrice est parfaitement à sa place, à commencer par François Civil en héros gascon prêt à en découdre avec les gardes du Cardinal. Chacun de ses illustres comparses est également parfaitement choisi et à aucun moment l’image populaire de l’acteur n’empiète sur le rôle. La vénéneuse Milady de Winter trouve en Eva Green l’incarnation parfaite même si on regrette de ne pas assez la voir dans cette histoire.
Comme à la grande époque, le film rend un hommage au genre du cape et d’épée avec des combats parfaitement réussis, qu’il s’agisse du premier, iconique à 4 contre les gardes, ou la course poursuite finale entre l’Angleterre et la France afin de sauver la Reine du complot dont elle est victime. La photo est sublime, la musique enlevée et la réalisation, notamment des scènes d’action parfaitement maîtrisée. Dans le tradition du genre, il y avait un second degré qui découlait de l’action (comme dans Le Bossu ou Le Capitan) et qui a su être préservé ici. On regrettera l’enchevêtrement des intrigues, la seconde n’ayant pour objectif que de préparer le terrain au second volet.
En revanche, le film renoue avec l’héritage du roman feuilleton du livre (publié ainsi dans la presse du XIXème, en conservant cette écriture « sérielle » qui convient bien au film, notamment en l’achevant par un cliffhanger ouvrant sur la suite « Milady ». Du meilleur effet et très plaisant à voir !