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On regarde ou pas ? Mary & George (Canal+)

Complots, sexe et scandales dans l’Angleterre du XVIIème siècle, voilà le programme de la série historique consacrée à Mary et George Villiers.

C’est quoi, Mary & George ? A Londres au début du XVIIème siècle, Mary Villiers (Julianne Moore) est une veuve qui a de grandes ambitions pour assurer l’avenir de sa famille : couverte de dettes, avec un fils aîné mentalement instable, elle mise tout sur son deuxième fils, George (Nicholas Galitzine). Son plan consiste à lui faire intégrer le cercle intime du roi Jacques Ier (Tony Curran), et plus précisément à le précipiter dans son lit. Bien que marié, le Roi est connu pour ses goûts en matière de jeunes hommes – parmi lesquels son favori, le comte de Somerset. Tandis que sa mère intrigue en coulisses, George tente de séduire le monarque. Pour se faire, il devra se débarrasser de ses ennemis et rivaux ; une fois devenu l’amant du Roi, encore faut-il le rester…

L’essentiel

L’Histoire n’est pas avare en personnages emblématiques, en destins mouvementés et en événements surprenants. A cet égard, la monarchie britannique n’est pas en reste, avec des scandales et situations parfois tellement surprenants qu’on les croirait sortis d’une fiction. C’est un de ces épisodes que raconte Mary & George, créée par DC Moore d’après le livre The King’s Assassin de Benjamin Woolley. 

En sept épisodes, la mini-série raconte comment au début du XVIIe siècle, à la cour du roi d’Angleterre Jacques Ier, le beau George Villiers est propulsé par sa mère, l’ambitieuse Mary, dans le lit du monarque afin d’assurer l’avenir de la famille. Aux intrigues de palais, jeux de pouvoir et complots habituels dans ce type de séries, Mary & George ajoute une bonne dose de scènes de sexe explicites pour épicer l’ensemble. 

On aime

Si certains sujets historiques ont été largement traités dans la fiction, c’est à un épisode moins connu que se consacre la série : l’ascension de George Villiers à la cour du roi d’Angleterre et d’Écosse Jacques Ier Stuart.  Le sujet est d’autant plus intéressant que, même si le nom de George Villiers ne vous dit peut-être rien, vous connaissez sans doute le personnage puisqu’il s’agit  du futur Duc de Buckingham – celui des Trois mousquetaires. La série se penche sur sa vie bien avant qu’il ne devienne l’amant (supposé) de la Reine Anne d’Autriche, alors qu’il n’est encore qu’un jeune homme sans fortune, sans titre et sans influence. Mais avec deux atouts dans sa manche : une mère aux ambitions dévorantes rodée aux intrigues de palais et un joli minois susceptible de séduire un Roi amateur de jeunes éphèbes. 

Complots, sexe, tensions familiales, enjeux historiques : en tant que fiction, la série s’autorise naturellement certaines libertés mais elle nous plonge néanmoins dans un  contexte historique réel, comme la situation diplomatique avec l’Espagne ou les luttes d’influences entre Anglais et Écossais à la cour. Avec une bonne reconstitution de l’époque – décors, costumes et ambiance qui joue subtilement avec les jeux de lumière – Mary & George suit la mère et le fils. D’abord à travers les machinations pour faire entrer George à la Cour et retenir l’attention du Roi ; puis lorsqu’il est devenu son favori et use de son influence en s’immisçant dans les affaires de l’état.

Mary & George mise beaucoup sur trois acteurs brillants. A commencer par une Julianne Moore époustouflante dans  le rôle de Mary, prête à tout et capable d’anéantir ses rivaux avec des méthodes expéditives et une froideur terrifiante. L’interprétation de Nicholas Galitzine gagne en épaisseur à mesure que grandit l’influence de George, qui devient plus complexe et plus calculateur.  Citons enfin Tony Curran, qui incarne avec brio un roi Jacques Ier erratique et instable, prenant ses décisions politiques dans la chambre avec ses amants plutôt que dans les salles du palais avec ses conseillers.

On aime moins

Mary & George se lâche sur les scènes de sexe explicites et les dialogues vulgaires. Il y a des f*uck et des c*unt à ne plus savoir qu’en faire, George passe un temps considérable entièrement nu à se rouler dans les draps royaux, on s’envoie en l’air dans le moindre recoin et Jacques Ier s’intéresse plus aux orgies qu’à son gouvernement. Ce n’est pas une question de pudeur, mais cette outrance dessert la série qui lorgne davantage du côté racoleur d’un Spartacus que vers la subtilité d’un Wolf Hall.

Faisant de la cour d’Angleterre une sorte de Sodome et Gomorrhe pour épicer un récit qui n’en avait pas besoin, la série néglige l’approfondissement de thèmes autrement plus riches comme la soif de pouvoir ou la relation trouble entre Mary et George. Les épisodes sont inégaux, certains avec des longueurs et d’autres beaucoup plus prenants car centrés sur les conflits diplomatiques ou sur le voyage mouvementé de George et du fils du Roi à la cour d’Espagne.

Enfin, la conclusion est maladroite. Une ellipse temporelle nous emmène en effet plusieurs années plus tard, jusqu’à un dénouement expéditif qui fait l’économie d’une explication contextuelle. La fin abrupte laissera perplexe quiconque n’est pas familier des tensions religieuses de l’époque. (Ou quiconque n’a pas lu Les trois mousquetaires – merci, Alexandre Dumas !)

On regarde si… on aime les séries qui racontent un épisode historique qu’on ne connaît pas ; on n’a rien contre les scènes de sexe même complaisantes ; on aime les histoires de complots et les personnages machiavéliques.

On ne regarde pas si… on préfère les séries qui dissèquent sobrement les faits historiques sans en rajouter pour faire le show ; on cherche une histoire épique et sans temps mort ; on défaille dès qu’on aperçoit un popotin (même celui, pourtant fort avenant, de Nicholas Galitzine).

Mary & George.
7 épisodes de 50′ environ.
Le 3 Juin sur Canal +.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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