Alors que Netflix lance ce mois-ci la saison 4 de Orange is the new black, d’autres séries ont pris pour cadre des prisons de femmes. On vous en propose 5 sur le même thème.
Le pénitencier de Litchfield rouvre ses portes ! Pour rappel, la série Orange is the new black raconte l’histoire de Piper Chapman (Taylor Schilling) : sur le point de se marier, la jeune femme est incarcérée pour avoir, des années auparavant, transporté de la drogue pour sa petite amie de l’époque, Alex (Laura Prepon). Elle devra s’adapter à la vie carcérale, au milieu d’autres détenues aux histoires personnelles toutes différentes, entre rivalités, tensions, mais aussi amitié et solidarité. Série intelligente et qui rencontre un grand succès, Orange is the new black n’est cependant pas la seule fiction à s’être implantée dans l’univers carcéral féminin : petite sélection en 5 nuances d’orange et de noir. [youtube id= »93KMTU2ESd0″]
Wentworth (Australie – 2013 – 4 saisons – en cours). Sortie peu de temps avant Orange is the new black, Wentworth est en fait le reboot d’une série de plus de 600 épisodes, gros succès en Australie dans les années 1980. Sombre et violente, elle suit Bea (formidable Danielle Cormack), incarcérée pour avoir tenté de tuer son mari violent. Impliquée malgré elle dans la rivalité entre deux prisonnières, elle devra recourir à des mesures extrêmes pour tenter de sauver sa vie et celle de sa fille, à l’extérieur du pénitencier. La tension va crescendo et les situations toujours plus dramatiques auxquelles est confrontée l’héroïne vont la pousser dans ses retranchements, jusqu’au retournement final de la saison 1, qui marque un tournant irréversible. Une série chaudement recommandée, prenante du début à la fin et qui gagne en intensité au fil des épisodes.
Bad Girls, les Condamnées (GB – 1999 – 8 saisons). Diffusée 15 ans plus tôt, Bad Girls a indéniablement influencé Orange is the new black. Sur 107 épisodes, la série britannique a tracé le portrait des condamnées de la prison de Larkham et du personnel, dans un récit choral mêlant histoires légères et intrigues. De nombreux personnages voient leurs destins se croiser, et on retrouve notamment Joanne Forgatt (Downton Abbey) ou Simone Lahibb (La Fureur dans le sang). La narration, rythmée et variée grâce à la diversité des récits et des protagonistes, tient en haleine – du moins pendant les premières saisons, Bad Girls ayant finalement tendance à se répéter et à perdre en originalité. Elle s’appuie toutefois sur des personnages forts et conjugue habilement suspense et humour.
Capadocia (Mexique – 2009 – 3 saisons). Première production mexicaine de HBO, Capadocia est un peu la version féminine de Oz : par le truchement de l’incarcération d’une femme au foyer qui a accidentellement tué la maitresse de son mari, on découvre la prison de Capadocia, établissement moderne géré par des fonds privés, supposée exempte de violence et de corruption. En réalité, l’exploitation du travail des prisonnières, la lutte pour contrôler le trafic de drogue et les enjeux politiques et financiers ne font qu’accentuer les deux problèmes. Brutale et glauque, Capadocia est la série la plus pessimiste de cette sélection : elle ne laisse espérer la rédemption à aucun de ses personnages, et illustre en contrepoint la situation dramatique des femmes dans la société mexicaine, toujours victimes, quel que soit leur niveau socio-économique. Sa réalisation soignée et la qualité de son écriture en font une très bonne série, mais très éloignée d’Orange is the New Black.
Vis A Vis (Espagne – 2015 – 2 saisons – en cours). Condamnée à 7 ans de prison pour des malversations financières commises par amour pour son patron, Macarena (Maggie Civantos) est une jeune femme fragile et naïve, que rien n’a préparée à la vie carcérale. Mais alors qu’elle parvient à s’intégrer, elle se retrouve en danger lorsqu’elle découvre des indices susceptibles de la mener aux 9 millions d’euros volés et cachés par une autre détenue, et qui font l’objet de toutes les convoitises… Huis-clos carcéral, Vis a Vis joue la carte du thriller, enrichissant son scénario en relatant la vie quotidienne des détenues, leurs relations avec le personnel et entre elles, entre alliances, amitié, trahison et vengeance. Moins ancrée dans la réalité que les autres séries de la sélection, Vis a Vis est cependant efficace et haletante, quelque part entre Prison Break et Orange is the new black. Gros succès en Espagne, la série est actuellement diffusée en Angleterre – en attendant de la voir arriver en France ?
Unité 9 (Québec – 2012 – 4 saisons – en cours). Mère de famille, Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) rejoint l’Unité 9 de la prison de Lietteville, après avoir agressé son père. Tentant de trouver sa place face à un nouveau directeur qui ne croit pas à la réhabilitation et au milieu de codétenues au passé souvent douloureux, Marie va progressivement comprendre sa propre histoire et mettre au jour de lourds secrets familiaux. Si Unité 9 sacrifie aux passages obligés (tensions entre prisonnières, trafics, relations avec le personnel), elle se démarque par une approche très psychologique et un rythme assez lent, faisant la part belle aux images oniriques et dialogues intimistes. Très intense, parfois bouleversante, elle excelle dans le portrait de ses personnages, qui compense une certaine outrance dans la dernière saison en date. Face à ses concurrentes, la série francophone ne démérite certainement pas, et fait encore la preuve de la qualité des séries québécoises.
Ces séries partagent des points communs – héroïnes similaires, recours aux flash-backs pour évoquer leur passé, ressorts scénaristiques récurrents – mais aussi pas mal de différences qui tiennent au genre vers lequel elles tendent ou tout simplement à leurs particularismes nationaux. Toutes excellentes, elles vous donneront probablement envie de prendre perpète !
Crédit photos : Netflix / SoHO / ITV / HBO / AtresMedia / ICI Radio-Canada Télé.