Récompensés au CES Innovation Awards pour la fabrication d’« Osé », un sextoy féminin, les créateurs du robot sexuel ont vite déchanter en apprenant l’annulation de leur victoire…
« Si nous ne respections pas leur politique, comment est-ce possible que notre produit ait réussi à passer le premier tour de sélection […] et encore moins à obtenir des notes élevées de la part du jury d’experts du CTA ? ». Chez Lora DiCarlo, l’entreprise à l’origine de ce « jouet pour adultes » capable de reproduire « toutes les sensations de la bouche humaine, de la langue et des doigts », l’incompréhension est totale.
Et pourtant tout avait si bien commencé… Présente au CES Innovation Awards pour faire connaître sa toute première création, l’équipe composée à 85% de femmes se voit attribuer un prix le 08 octobre 2018 dans la catégorie « Robots et drones ». Le sextoy se retrouve donc sélectionné pour le CES (Consumer Electronics Show), le grand salon de la technologie, qui a ouvert ses portes au public le 08 janvier à Las Vegas. Mais le 31 octobre, l’affaire prend une tournure inattendue…
Une victoire de courte durée
Les administrateurs de la CTA (Consumer Technology Association), organisme qui produit l’évènement, annoncent que le prix accordé à « Osé » lui est retiré pour diverses raisons un peu floues. Les organisateurs considèrent notamment que le sextoy ne respecte pas l’une des conditions générales du salon :
« Les participations jugées immorales, obscènes, indécentes, vulgaires, blasphématoires ou non conformes à l’image de la CTA seront disqualifiées […]. La CTA se réserve le droit, à sa seule discrétion, de disqualifier en tout temps toute participation qui […] met en danger la sécurité ou le bien-être de toute personne ou ne respecte pas le présent règlement officiel. »
Un autre responsable a ajouté que, de base, le produit ne rentrait pas dans la catégorie « Robots et drones » et qu’il s’agissait d’une erreur. Étonnant…
Par conséquent, l’exposition du petit robot sexuel n’est plus autorisée durant le CES. Sur son site officiel, Lora Haddock, la fondatrice de l’entreprise, s’indigne : « Osé fait l’objet de huit brevets en attente et est le résultat de prouesses techniques en biomimétisme et robotique […] Notre équipe est constituée de femmes ingénieures LGBTQ qui sont de vraies génies (et de quelques hommes formidables) qui travaillent sur tous les aspects de ce produit – notamment un docteur en génie mécanique spécialisé en science des matériaux ».
Lora précise également que, par le passé, d’autres sextoys destinés aux hommes avaient remporté des prix semblables mais n’avaient pas été embêtés par la suite. Une observation simple qui a conduit la directrice générale de Lora DiCarlo à déclarer : « vous ne pouvez pas faire semblant d’être impartial si vous autorisez un robot sexuel pour homme mais pas un équivalent pour le vagin »
Si « Osé » vous intéresse, il faudra attendre un peu avant de l’avoir entre vos mains. Les premières livraisons sont prévues au cours du troisième trimestre de 2019. Prévoyez entre 250 et 300€ pour vous le procurer. Une bonne façon de soutenir l’entreprise de Lora Haddock, en plein dans la tourmente.