Dans le cadre de l’immense Grande Halle de la Villette, le Comité paralympique et sportif français (CPSF), en collaboration avec le ministère de la Ville de la Jeunesse et des Sports, a organisé ce 19 juillet une conférence à J-50 des Jeux paralympiques de Rio, en septembre prochain. L’occasion de faire le point sur la délégation française, ses objectifs et ses attentes.
Ils étaient (presque) tous là à la Villette, sur une immense scène, devant un parterre de représentants politiques et médiatiques, partenaires et simples spectateurs. Une grande partie de la délégation française aux Jeux paralympiques 2016, qui auront lieu à Rio de Janeiro du 7 au 18 septembre prochains au Brésil. Tous ont été reçus par Emmanuelle Assmann, présidente du CPSF et éphémère maîtresse de cérémonie. Ancienne escrimeuse et médaillée paralympique, celle-ci a commencé par organiser un moment de recueillement en hommage aux victimes de l’attentat de Nice du 14 juillet. « Ce sont de vraies valeurs de solidarité qu’il faut faire savoir, pour les victimes de Nice et pour les autres avant » a déclaré Emmanuelle Assmann.
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Un hommage qui sera poursuivi par le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner. « Certaines personnes seront handicapées à vie » après l’attaque, a-t-il tenu à préciser. Selon lui, c’est l’occasion pour elles de « montrer que c’est une situation surmontable par le sport et le paralympisme« , « un exemple de tolérance et de dépassement« . C’est en ce sens que Patrick Kanner a annoncé le déploiement prochain d’une nouvelle campagne Coup de sifflet. Après l’homophobie, le sexisme et le racisme, c’est cette fois-ci sur les discriminations sur le handicap physique et mental que la campagne portera. À l’orée des Jeux paralympiques, le timing est bon.
126 noms pour représenter la France
Les Jeux paralympiques, c’est aussi l’occasion de redorer l’image médiatique du handisport, il est vrai parfois très relative. Dans l’ensemble des disciplines, dont les 126 représentants français ont été progressivement révélés, les fédérations soutiennent à fond leurs athlètes. C’est le cas en équitation, où « les écuries et les propriétaires des chevaux » sont toujours là, affirme Emmanuelle Assmann. L’ensemble des athlètes présents ce 19 juillet ne diront pas le contraire, et surtout pas Théo Curin. Le jeune nageur de 15 ans à peine est le benjamin de la délégation française. Un statut très particulier qu’il voit comme « une pression supplémentaire, évidemment, mais mêlée à une excitation de partir au Brésil« , a-t-il déclaré à la foule impressionnée par autant de maturité. Lui et 125 autres compétiteurs s’identifieront dans le clip de l’équipe de France paralympique 2016 :
Objectif Top 10 au tableau des médailles
Enfin, les Paralympiques, « et pas Paraolympisme ou Jeux olympiques pour personnes handicapées » comme expliqué dans un court-métrage diffusé lors de la conférence, sont l’occasion de vivre l’esprit olympique, exactement comme chez les valides. Et pour le vivre au maximum, il faut un maximum de médailles. « Nous avons fini 16e aux derniers Jeux à Londres en 2012 » rappelle Emmanuelle Assmann. Elle estime que « c’était en-dessous de nos espérances ; on espère retrouver le Top 15 voire le Top 10 au tableau des médailles cet été« .
Un objectif partagé par Thierry Braillard, le secrétaire d’État aux Sports. « Il faut que les athlètes croient en eux et en la France ; nous croyons très fort en vous » exhorta-t-il aux athlètes regroupés sur scène. Toutefois, « le total des médailles est un objectif, mais il ne faut pas oublier l’intérêt des Jeux pour améliorer l’image du paralympisme en France » tient à préciser Emmanuelle Assmann. Un dynamisme qui s’inscrit dans celui de la candidature de Paris à l’organisation des JO de 2024, auquel le CPSF affiche son soutien sans faille.
Photo de Une : © RVL Arnaud Le Quéré