Ce vendredi, la secrétaire d’Etat à la Jeunesse s’est adressé à l’Autorité nationale des jeux. Dans un courrier, l’exécutif demande à ce que des sanctions soient prises envers les géants des paris en lignequi ciblent les jeunes des banlieues.
Impossible de les louper, les publicités des paris sportifs se sont multipliés depuis le début de l’Euro de Football. Dans les stations de métro, dans des partenariats avec des influenceurs ou encore par le biais d’émissions sportives, les plateformes de paris sportifs ont gagné du terrain dans l’espace médiatique. Parmi les diverses publicités, on retrouve celle de Betclic « Bascule dans le game », celle de Winamax « Tout pour la daronne », celles de Parions sport du FDJ ou encore Unibet « Bascule en mode Euro ».
En France, les paris sportifs ont doublé en juin 2021
Ainsi, rien qu’en comparant à 2019, les budgets pour les publicités ont augmenté de 26 %, rapportait Le Monde. Par conséquent, les jeunes plus exposés à l’offre des paris sportifs, ont beaucoup plus dépensé en 2020. En comparaison avec 2019, les dépenses en juin ont augmenté de 127 % chez les Français âgés entre 18 et 24 ans, rapportait France Info.
Les jeunes des banlieues, les premières victimes
Les paris sportifs visent les mineurs et jeunes adultes en utilisant leurs codes et langages. C’est une technique de communication qui permet de capter plus facilement leur attention, notamment en créant des « mises en scène rappelant l’environnement des banlieues », soulignait Le Monde. Tout un univers est créé avec des héros auxquels les jeunes peuvent s’identifier.
Ce sont des manières « très habiles de jouer avec les dispositions légales » commentait Isabelle Falque-Pierrotin, l’invitée de l’émission Bonsoir Bruce. En effet, un cadre a été fixé par un décret en novembre. Celui-ci interdit aux publicités de « donner une image positive du jeu ou suggérant qu’il participe à la réussite sociale » rapportait Isabelle Falque-Pierrotin auprès de Libération.
Des sanctions demandées par l’exécutif en cas de non-respect
Des sanctions pourront être envisagées à l’ « encontre des plateformes qui contreviendraient à ces principes » a rappelé la secrétaire d’Etat à la Jeunesse dans son courrier à l’ANJ.
En effet, dans une lettre du 9 juillet, Sarah El Haïry a demandé à Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, de se saisir du problème. Elle rappelle à la présidente qu’ « avoir une stratégie qui vise spécifiquement les jeunes des quartiers populaires […] c’est fragiliser des situations parfois déjà précaires dans le seul but de faire de l’argent. Ce n’est pas acceptable ».