Romain Farina, 46 ans, ancien directeur de l’école de Villefontaine (Isère), s’est suicidé en prison dans la nuit de lundi à mardi. Il était incarcéré depuis le 25 mars 2015 pour des viols et des agressions sexuelles sur des élèves.
« Il n’y aura pas de procès et ma fille n’aura jamais le statut de victime », s’est ému sur BFMTV le père d’une jeune élève se disant « dépité » après l’annonce du suicide de Romain Farina. L’ancien directeur de l’école de Villefontaine (Isère) était suspecté d’avoir violé et agressé sexuellement des dizaines d’élèves.
En tout, l’homme était inculpé pour 11 plaintes pour viols et 55 signalements de parents et d’enfants. 61 enfants issus des écoles d’Isère mais aussi du Rhône, où Farina avait enseigné, avaient été entendus par les enquêteurs. Les faits les plus anciens remonteraient à 2001.
Farina était notamment suspecté d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait des « ateliers du goût ». Les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter. Il avait même filmé ses actes, comme le prouvent des supports informatiques trouvés chez lui.
Lors de la saisie de son disque dur, les enquêteurs ont aussi trouvé des photos de ses élèves prises dans les vestiaires, lors de sorties à la piscine.
Une condamnation antérieure non signalée à l’Education Nationale
En 2008, Romain Farina avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis et avec obligation de soins pour téléchargement d’images pédopornographiques. Mais cette condamnation n’avait pas été assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des enfants ni signalée à son administration de tutelle alors qu’elle figurait à son casier judiciaire.
Face à la polémique engendrée par cette affaire, les ministères de l’Education et de la justice avaient promis un projet de loi pour que la justice ait l’obligation de transmettre à l’administration concernée les condamnations des agents ayant une activité avec des enfants. Ce projet de loi doit a été présenté au conseil des ministres en novembre dernier et il doit être définitivement adopté par le parlement ce mardi.
*Image en une : francetvinfo.fr