Une communauté indigène de l’Amazonie péruvienne a pris en otage au moins huit agents publics, ont déclaré les autorités péruviennes lundi 7 mars. Les Wampis de Mayuriaga — près de Nuevo San Martín et El Negro au Pérou — demande l’aide du gouvernement central, après qu’une fuite de pétrole ait pollué ses terres.
La communauté de Mayuriaga a saisi un hélicoptère militaire au sol, tard dans la journée de dimanche, retenant les membres de l’équipage et plusieurs fonctionnaires. Ils souhaitent ainsi faire valoir la création d’un plan de secours, a expliqué German Velasquez, président de l’entreprise nationale pétrolière Petroperu.
Des tribus affectées
En effet, une rupture de canalisation dans un oléoduc de la compagnie a répandu l’équivalent de 1 000 barils de pétrole brut à Mayuriaga, le 3 février dernier. Cet évènement faisait par ailleurs suite à une fuite du même conduit, neuf jours avant, qui avait déversé l’équivalent de 2 000 barils près des habitations de huit tribus de la communauté Achuar, dans la même région.
Le régulateur de l’environnement OEFA — Organismo de Evaluación y Fiscalización Ambiental — a ordonné à Petroperu de remplacer des parties de l’oléoduc, après les fuites répétées de ces dernières années. Les deux récents déversements ont pollué au moins deux rivières — le Chiriaco et le Morona — y compris un affluent du fleuve Amazone.
Des habitants exclus
Bien que les officiels se réfèrent à la deuxième fuite comme « la fuite de Mayuriaga » — du fait de son emplacement — le gouvernement n’a pas inclus la commuté des Wampis dans la liste des groupes affectés, qui reçoivent du matériel de secours et de l’attention.
L’adjointe au ministre de la Culture, Patricia Balbuena, a déclaré que le gouvernement modifierait le décret d’état d’urgence, publié le mois dernier, pour inclure Mayuriaga. Selon elle, c’est une administration locale qui se serait chargée de monter la liste, et les raisons pour lesquelles Mayuriaga en est exclue ne sont pas claires. « C’est une erreur qui devrait être corrigée le plus vite possible », a-t-elle affirmé. Si ces habitants ne sont pas inclus à la liste, il sera plus difficile de demander des compensations, a expliqué le gouverneur régional Fernando Melendez.
#PETROPERÚ signs agreement with Mayuriaga community. https://t.co/bSKQKCUA8R. @AmazonWatch pic.twitter.com/VFmmc4bQ7v
— Petroperú S.A. (@petroperu_sa) 8 Mars 2016
Le Pérou est abondé de conflits sociaux, particulièrement liés à l’eau. Les communautés éloignées prennent régulièrement des otages pour attirer l’attention du gouvernement. Petroperu fera face à 15 millions d’euros d’amende si les tests confirment que les fuites affectent la santé des locaux.
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