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Peu d’acteurs publics apportent des éléments pragmatiques pour partir à la conquête du monde

Candidat aux législatives des Français de l’étranger en Asie-Océanie, Romain Arcizet se lance dans une aventure inédite à travers de la conquête des suffrages mais aussi par la construction intellectuelle d’un nouveau mouvement. Engagé dans une course politique allant de l’Ukraine à la Nouvelle Zélande, Il nous dévoile des idées novatrices pour stimuler des dynamiques collaboratives entre ressortissants français dans cette partie du globe en mouvement.

1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?

J’étais en dernière année à l’INSA de Lyon lorsque j’ai effectué un premier voyage d’études pendant une période d’un an au Mexique. Une expérience inoubliable ! Mon école d’ingénieurs était alors « pionnière » dans un programme d’échanges académiques avec l’Universidad de las Americas à Puebla. J’ai eu la chance d’intégrer une école qui nous poussait à aller à l’international. J’ai pu me développer en tant qu’être humain. Je crois que l’expérience de vie à l’international apporte une formidable ouverture d’esprit. Sans oublier  qu’elle nous apprend aussi « à revenir » dans son pays d’origine et à retrouver ses racines. Je pense que tout le monde devrait y avoir droit. Cela apporte de la tolérance et un formidable enrichissement.

 2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?

 Pourquoi n’est-t-on pas à l’aise avec le mot « Entreprendre » ? Parce qu’on a trop tendance à faire les choses dans des corps de règles préétablies qui ne tiennent pas compte des réalités de nos propres interlocuteurs. Dans les pays occidentalisés, la loi c’est la loi. Dans les autres pays, c’est l’instinct. Nos codes culturels et nos paradigmes restent trop formatés dans des concepts occidentaux. Or, il n’y pas forcément besoin de beaucoup de moyens pour entreprendre à l’international. Certes, une vision à long terme est souvent nécessaire pour animer des fonctions pilotes d’anticipation et de conduite de projets. Mais le secret de la réussite est véritablement de comprendre l’environnement dans lequel on atterri.

 A l’heure actuelle, peu d’acteurs publics sont réellement capables d’apporter des éléments pragmatiques pour partir à la conquête du monde. Certains services de veille et de monitoring existent mais restent beaucoup trop onéreux et inaccessibles pour de jeunes entrepreneurs. A cet égard, on peut discuter du rôle des chambres de commerce et d’industrie à l’étranger, et notamment du service public dont elles sont titulaires, dans la mesure où il existe un véritable fossé entre ces structures et les entrepreneurs sur le terrain. L’administratif est une chose. Mais la vie d’une entreprise en est une autre !

3/ En plein cœur de New Delhi, des étudiants en commerce ont crée leur propre agence immobilière. A Sydney, de jeunes graphistes envisagent de lancer une nouvelle technique de sérigraphie. Quels conseils donneriez-vous à ces jeunes français désireux de construire leur propre « success story » à l’international ?

De profondes qualités humaines sont requises pour réussir à l’international. Une écoute aiguë des attentes de son environnement, un sens du dialogue, un esprit de communication sont autant d’ingrédients indispensables. Mais au-delà de tout ça, il faut avoir du respect pour les autres, car le risque serait que vos interlocuteurs vous le fassent payer en retour.

Le respect invite aussi à apprendre la langue du pays d’accueil, les us et coutumes… Fondamentalement, il est important d’entretenir une certaine culture d’acharnement. Car une « success story » à l’international est semée d’embûches. La détermination et l’opiniâtreté composent à mon sens une sorte de « boussole », de « catalysateur » qui doit servir à ne pas trop perdre son temps. Arriver dans un pays où il faut bon vivre comme le Laos peut souvent conduire à trop attendre…Or, l’argent part très vite ! Très rapidement, il faut pouvoir connaître les règles du pays et notamment les règles tacites, l’underground, les règles souterraines qui font que le pays fonctionne…

4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités asiatiques qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?

Je pense que Campus France pourrait faire le lien avec toutes ces initiatives, car ils sont le liens entre les ambassades et les universités et écoles en France. Dans le cas de l’entreprenariat, certaines écoles de commerces dans un premier temps pourraient ainsi développer des programmes de créations d’entreprises de manière plus suivie, et récolter les fruits du travail des élèves à travers leur expérience, qu’elle soit fructueuse ou non, voire d’organiser un passage de relais sur plusieurs années, jusqu’à ce que leurs créateurs aient terminé leur cursus universitaire.

En parallèle, je pense qu’il faudrait aussi initier des bourses, sur des projets construits et chiffrés, qui permettrait aux étudiants de se frotter à l’expérience de la création d’entreprise lors de leurs échanges académiques. Si l’Etat accepte de mettre les moyens dont il dispose à l’étranger,  au service de ces initiatives, il prendrait des parts dans l’entreprise qu’il aura aidé à créer.

Tous ces projets, qu’ils soient d’initiative privée ou semi-privée, auront pour conséquences d’augmenter encore notre visibilité des contraintes de la création d’entreprise à l’étranger.

5/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant ?

Le modèle Suisse me paraît très pertinent. Mais il est vrai qu’à la lumière de ses spécificités, chaque pays dispose de son propre mode de fonctionnement.

A l’avenir, je pense qu’il y aura énormément de révolutions. Beaucoup de pays sont en train de se libérer. Le Made in China montre ses limites. Dans les pays non démocratiques, le commerce peut permettre d’apporter une plus-value. Pour autant, j’observe que le savoir-faire et le respect de l’être humain resteront un avantage différenciateur dans la conclusion de contrats. A cet égard, la lune de miel avec la Chine est en train de se terminer.  Dans le domaine de l’énergie, combien de barrages hydrauliques ne seront plus opérationnels au bout de trois ans à cause de malfaçons ? Au Laos, encore combien de temps l’exploitation d’une montagne d’or gérée par un groupe industriel Australien restera licite sans qu’aucune rétribution ne soit accordée aux populations locales ? Nous devons imaginer des solutions alternatives. Et déjà de nombreuses expérimentations donnent des retours positifs. Par exemple, à proximité d’un barrage EDF, on développe du commerce honnête, des écoles, des projets éducatifs…

A terme, il faudra envisager la diffusion d’un guide officieux des expériences malheureuses ou heureuses. Chaque pays est différent. Par exemple, lorsqu’on souhaite fournir de l’ingénierie sur les circuits de centrale électrique en Thaïlande, il faut s’allier avec un thaïlandais. Dans, ce sens, il faudrait un réseau de locaux capable de fournir ce type de service.

C’est pourquoi, réussir à effectuer un recueil d’expériences, de contacts « officieux » où les gens décrivent leurs histoires permettraient de susciter de nouvelles sagas à l’international.

Contact : lepic2012@gmail.com

Le site du PIC : http://lepic2012.wordpress.com/

Si vous souhaitez apporter un relais dans chaque pays de la 11 eme circonscription des Français de l’étranger ( De l’Ukraine à la Nouvelle Zélande), surtout les petits,  pour communiquer sur leur quotidien, et être assesseurs pour les prochaines élections afin de vérifier que  les scrutins se déroulent sans irrégularité, prendre contact avec : lepic2012@gmail.com

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