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Philharmonia : l’éclatante prestation de Lina El Arabi

Alors que France 2 va rediffuser Philharmonia, il nous est apparu important de revenir sur celle qui est notre coup de cœur depuis le début : Lina El Arabi.

Si Philharmonia est incontestablement une série de femmes, un duel psychologique qui prendra une tournure tragique après une face à face au soleil couchant à coup de violons sur un morceau époustouflant, Lina el Arabi est celle qui a éclatée dans ces 6 épisodes. Tel un cygne noir, Séléna Rivière a tissé sa toile autour de Hélène Barizet, non pas pour la posséder mais plutôt comme une quête d’amour désespérée et suicidaire. « Dans l’ombre » de Séléna, Lina el Arabi monte en puissance vers un final ébouriffant.

Jean-Claude Lother

Découverte pour certains sur scène où elle bouleverse le public avec la pièce Mon ange, ou encore comme un prolongement dans l’incroyable film de France 2 Ne m’abandonne pas, voire même dans un registre comique dans la série Kaboul Kitchen, Lina El Arabi est un diamant brut qui se polit rôle après rôle. Elle trouve dans Philharmonia un personnage qui lui permet d’explorer une facette encore plus intéressante de son jeu et de varier les registres.

« Je suis qui moi ? »

Au début de la série, Séléna est un être timide, réservé, qui s’excuse presque d’être là et d’être ce qu’elle est. Une position étonnante qui contraste avec le volcan que l’on semble deviner en elle. Car quand elle s’empare du violon, Séléna laisse exploser le tempérament qui dort en elle. Par son jeu fin et intelligent, Lina el Arabi manie cette double facette de la personnalité de son personnage. Jouant sur un équilibre instable dans les quatre premiers épisodes, elle brise toutes les frontières dans le double épisode final. Pour certains très excessif car très soapesque, le final de la série joue en effet sur des codes familiers des soaps, notamment tout ce qui touche à la folie. On peut donc être totalement mis de côté par ce dans quoi bascule la série.
Tranchante, glaçante même, quand la vraie Séléna apparaît, Lina écrase tout sur son passage.

Regard de glace, elle accomplit ce en quoi elle croit et ce qu’elle recherche. Et tel un western, c’est dans un duel musical que le destin des deux femmes va se jouer. Sur l’air bouleversant de Philia’a song d’Etienne Perruchon, Hélène et Séléna se font face, se défient mais s’admirent aussi. Tous ces sentiments se croisent et se décroisent au rythme des notes qui s’entremêlent. Dans sa robe rouge, Séléna apparaît plus femme que jamais et, tel Icare s’approchant du soleil, elle égale l’espace d’un morceau le maestro qu’elle admire. Hélène Barizet est le « soleil » de Séléna car une fois rejoint, sa chute est inéluctable. Le temps d’une ovation, main dans la main, elles ne font plus qu’une. Puis en coulisse, avec un regard désespéré mais aussi d’une beauté rare (sublimé par un montage saccadé des plus réussis), Séléna se suicide sur un cri déchirant de et avec l’arme de Hélène, celle qui jusqu’au bout s’est comportée envers elle comme une mère. Hélène a échappé à son funeste destin. Séléna non.

Véritable déclaration d’amour artistique pour une immense actrice, ces quelques mots ne visent qu’à souligner toute l’admiration que l’on porte pour Lina el Arabi qui a déjà tout d’une grande et qui n’a eu de cesse de nous le montrer dans Philharmonia. On ne peut que souhaiter la redécouvrir très vite dans d’autres rôles qui ne feront que confirmer le talent brut qu’elle a déjà.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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