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Pokémon GO : fin du radar, et maintenant ?

La dernière mise à jour de Pokémon GO frustre beaucoup de joueurs, mais en dit long sur les futures orientations de Niantic.

La dernière mise à jour de Pokémon GO ne satisfait pas tous les joueurs. Et pour cause : faute de corriger le bug concernant l’affichage des empreintes des Pokémon environnants, Niantic a décidé de supprimer purement et simplement cette fonctionnalité.

Une opération lourde de sens : en retirant le décompte des pas indiquant la proximité des Pokémon alentours Niantic ampute son gameplay, sacrifiant par là même un élément central de l’expérience promise au joueur. L’affichage des empreintes de pas devait donner à Pokémon GO sa dimension de jeu de piste ou de chasse au trésor entre amis. Désormais, l’application laisse bien plus de place à la chance qu’à la recherche. Pas beaucoup de changement en surface, mais un basculement de philosophie  fondamental dans la façon d’aborder le jeu.

La manoeuvre a de quoi surprendre. C’est une chose de laisser un bug en l’état, c’en est une autre d’amputer l’expérience de gameplay après avoir annoncé des patchs correctifs… À moins que cette décision ne cache un calcul de long terme.

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Les empreintes de pas permettaient jusque là de localiser les Pokémon alentours.


Mettre fin aux poké-radars

Certains experts en cybersécurité avaient déjà pointé Pokémon GO du doigt pour ses nombreuses failles donnant libre accès aux données personnelles des joueurs. Après un premier rétropédalage de Niantic – start-up appartenant, rappelons-le, à Google – on peut envisager que le radar constituait une brèche de plus à colmater pour garantir la sécurité des utilisateurs. Les « poké-radars » en ligne auraient très bien pu utiliser ces failles pour accéder à des données et métadonnées dépassant la simple géolocalisation.

En effet, le code source de Pokémon GO a très rapidement décortiqué et les plus habiles en ont profité pour mettre au point diverses interfaces divulguant en temps réel l’emplacement des Pokémon sur des cartes interactives. À figure d’exemple, Pokévision avait bénéficié d’une véritable publicité sur les sites spécialisés. La mise à jour a depuis resserré les mailles du filet : les poké-radars sont désormais inutilisables.

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Pokévision, feu poké-radar de référence.


Pour quelques pokédollars de plus

La raison de la suppression du radar pourrait plus simplement relever de calculs économiques. Alors qu’un Américain les a déjà (presque) tous attrapés, Niantic n’a aucun intérêt à ce que les joueurs puissent remplir leur Pokédex avant la fin des vacances d’été. Comme la plupart des applications ludiques, Pokémon GO fait reposer son modèle économique sur les microtransactions : encens et leurres attirent les créatures alentours, tandis que les incubateurs sont essentiels à l’éclosion des oeufs. Le but de l’application est de s’installer sur la durée : seuls 151 Pokémon sur les 746 existants sont pour l’instant disponibles, et il y a fort à parier que les prochaines mises à jour ne se contenteront pas d’ajouter de nouvelles créatures.

Maintenant que les poké-radars ferment les uns après les autres, on peut imaginer que Niantic propose un service équivalent intégré à l’application. Rien ne dit à l’heure actuelle que cela sera gratuit : moyennant quelques piécettes, l’application pourrait par exemple afficher la proximité des Pokémon environnants. Les développeurs se donneraient ainsi le temps de peaufiner le service tout en le rentabilisant sur la durée. Si une telle opération devait voir le jour, reste à savoir si les joueurs répondront au rendez-vous du « pay to win ».

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Pokémon GO n’a plus qu’une étoile et demi sur l’Apple Store japonais.

Crédits : Niantic, The Pokémon Company

About author

Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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