Un policier de Seattle a tué une femme enceinte dans son appartement alors que ses enfants étaient présents et qu’elle avait appelé pour signaler un cambriolage.
La police a tiré sur une femme enceinte avec ses enfants présents
Il y a quelques jours, on apprenait que le policier, qui avait tué un homme à bord de sa voiture alors qu’il tirait sa carte d’identité de sa poche, avait été acquitté. Cette semaine, c’est la mort de Charleena Lyles, une mère enceinte de Seattle, qui a provoqué l’indignation aux Etats-Unis et à l’international contre l’usage de la force par les policiers contre les personnes noires.
En effet, un policier a tiré sur cette mère de quatre enfants dans son propre appartement et en présence de ses jeunes enfants après qu’elle ait appelé pour signaler un cambriolage.
La police s’est défendue en soutenant que Charleena avait un couteau à la main. Deux agents de police ont tiré sur Charleena Lyles peu après être arrivés afin d’enquêter sur le cambriolage qui avait été signalé par la jeune femme dimanche matin. La mère a été prononcée morte avant qu’elle ne puisse être transportée à l’hôpital, d’après la police. Cette-dernière a rendu public lundi un enregistrement de quatre minutes dans lequel on entend un policier dire « on a besoin d’aide » puis « reculez ! reculez ! » avant qu’il ne tire plusieurs fois.
Le Seattle Times a identifié la victime comme étant Charleena Lyles et a déclaré qu’elle était enceinte et que trois enfants, âgés de un, quatre et onze ans étaient dans l’appartement quand les coups de feu ont été tirés.
La police assure que les enfants n’ont pas été blessés et que d’autres membres de la famille s’occupent à présent d’eux.
Charleena était connue par la police pour ses troubles mentaux
Dans une première déclaration, la police décrit Lyles comme une suspecte, alors que le Seattle Times assure que Lyles est celle qui a appelé pour signaler le cambriolage. La famille de Charleena Lyles a expliqué qu’elle souffrait de problèmes mentaux.
Une cousine qui a aidé à élever Charleena Lyles, Cockerhern, s’est confié au Guardian lundi : « Ils n’ont pas pris seulement une vie – ils ont pris deux vies. Et ils ont détruit les quatre vies de ses enfants. »
De plus, la fille de quatre ans de Charleena est atteinte de trisomie 21 et avait du mal à comprendre ce qui se passait. Son fils de onze ans a du marcher sur le corps inanimé de sa mère. Cockerhern, âgée de 51 ans, réclame justice et des explications.
Les officiers qui ont tiré sur Charleena Lyles sont maintenant en congé administratif payé, ce qui correspond au protocole standard dans ces situations.
Il n’est toujours pas clair comment une enquête sur un cambriolage a pu escalader jusqu’à une fusillade mortelle. Cependant, le département de police n’envoie normalement qu’un policier pour enquêter sur un cambriolage. La police a expliqué que deux agents enquêtaient sur cette affaire « à cause d’informations liées à cette adresse qui présentait un risque accru pour les officiers ».
Dans l’enregistrement, un policier impliquait qu’il connaissait cette adresse, disant : « c’est celle avec les trois enfants ? » Les officiers ont également mentionnés brièvement des possibles troubles mentaux.
L’audio suggère que la police a tiré très rapidement après être tombé sur Charleena Lyles. Un des policiers a posé une question sur une Xbox qui aurait été volée et a demandé si la porte était verrouillée ou non avant que les officiers ne crie à Charleena de reculer. A peu près 15 secondes plus tard, ils ont commencé à tirer.
L’usage de la force par les policier sur les personnes noires ou souffrant de troubles mentaux
Des études montrent constamment que les personnes souffrant de troubles mentaux ou d’un handicap sont de plus en plus tuées par la police. Un rapport suggère que le risque d’être tué par un policier est 16 fois plus grand pour des indivis souffrant de troubles mentaux non traités comparés aux autres civils. Les agents tuent également des afro-américains à des taux bien plus élevés que pour le reste de la population.
Le maire de Seattle, Ed Murray, a déclaré que cette fusillade est une « tragédie pour tout ceux impliqués » et a promis que l’incident serait examiné. Pour la cousine de Charleena Lyles, les policiers qui l’ont tuée devraient être punis par la loi.