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Portrait craché : Bobby Ewing (Dallas 1978-1991)

Nouveau Portrait craché d’un personnage de fiction en la personne de Bobby Ewing que l’on a suivit de nombreuses années dans Dallas.

On l’a découvert en 1978 au volant de sa Mercedes rouge décapotable immatriculée Ewing 4 dans laquelle il ramenait sa toute nouvelle épouse, Pamela Barnes. L’arrivée à Southfork, les présentations houleuses à la famille, faire face aux vicissitudes de J.R mais rester droit dans ses santiags, Robert James Ewing l’a fait et de belle manière des années durant. Bobby fut la caution morale, sentimentale et vaguement idéaliste de la série capitaliste par excellence: Dallas. Mais, catalogué comme le « gentil » face au « méchant », il mérite mieux que cette étiquette de personnage falot qui lui colle à la peau et il n’est pas, loin de là, qu’une caricature qui se prendrait les pieds dans tous les pièges tendus par le milieu pétrolier, qui ne fait de cadeaux à personne.

« Le pouvoir ne se donne pas, il se prend« . Ce face-à-face volcanique et cette remarque vociféré par son père Jock va profondément le changer et faire que, si ses qualités demeureront, il deviendra par la suite bien plus dur afin de s’éviter de sévères déconvenues. Bobby est bon, généreux, fidèle, costaud, pétri de qualités que ses frères n’auront jamais (excepté peut-être, mais dans une moindre mesure, Ray Krebbs). Il est aussi naïf par moments (mais loin d’être idiot) est un cavalier émérite et n’hésite pas à faire le coup de poing si cela est nécessaire.

Un personnage tel que Bobby est parvenu à sortir de l’ombre tutélaire de celui de J.R , en devenant, non pas un second rôle, mais un second premier rôle. Dallas sans J.R n’aurait pas cette saveur et n’aurait jamais traversé les années avec une telle intensité dans l’imaginaire des téléspectateurs. Mais Dallas sans Bobby n’aurait jamais eu ce contrepoint nécessaire aux coups bas de l’aîné des frères Ewing. On aimait détester J.R autant que l’on aimait aimer Bobby, le pouvoir d’identification en ce dernier étant nettement plus simple.

Au fil du temps, Bobby a vécu des choses pour lesquelles il faudrait plusieurs vies au commun des mortels. Quel personnage d’ailleurs peut se targuer d’être mort dans un terrible accident de voiture pour réapparaître un an plus tard, le sourire ravageur, sous la douche de son ex-femme ? Quel personnage est devenu sénateur par défaut, président des Pétroles Ewing par obligation avant d’être dévoré par l’ambition et aveuglé par le pouvoir ? Bobby n’est pas l’ange qu’on pourrait croire pourtant. Certes il a subi des traumatismes et des revers de fortune, mais il a toujours fait face malgré les difficultés, qu’il perde la vue après un attentat, qu’il soit manipulé par son frère plus souvent qu’à son tour… Il a beau conserver un sens moral aigu, il saura se montrer aussi dur et inflexible que J.R. Et sa moralité, si l’on y regarde de plus près est toute relative. Il n’hésitera pas à acheter son fils pour donner un enfant à Pam et bien que les circonstances l’y conduisent, c’est un choix qu’il fait et assume et en aucune façon une obligation. C’est aussi un bagarreur qui résolve souvent les conflits par un crochet à la mâchoire suivi d’un direct dans l’estomac (et pour bien faire, une bagarre à laquelle Bobby est mêlé finit régulièrement dans la piscine de Southfork).

Bobby c’est Patrick Duffy ! Indéniablement, irrémédiablement, le comédien a marqué de son empreinte ce personnage lui apportant son physique rassurant, sa gentillesse infinie, son humanité et sa force. Mais le personnage vit aussi par lui-même dans l’univers sériel. Car sa place, loin d’être celle de vassal de J.R, est toute aussi fondamentale. Même si certaines failles viendront au fil du temps ébranler ce colosse, il surmontera les douleurs les plus vives pour poursuivre sa route. Comme sa mère Ellie, Bobby est viscéralement attaché à Southfork et à la terre familiale. C’est en ça notamment qu’il se rapproche de Gary et de Ray. Mais il est également plus proche de J.R que leur relation ne le laisse paraître. Ils seront toujours là l’un pour l’autre à se serrer les coudes contre ceux qui s’attaqueraient aux Ewing. Car la notion de famille colle littéralement aux gênes d’une série comme Dallas. Et Bobby, fils, frère, gendre, mari, père idéal en est d’une certaine manière la figure masculine par essence, catalyseur des vertus positives d’une télévision qui l’érigea en héros.

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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