Depuis l’invasion russe en Ukraine, les sanctions à l’égard de la Russie s’articulent majoritairement autour de l’économie. Si les pays occidentaux font bloc pour imposer à la Russie une sorte d’autarcie économique, beaucoup de grandes entreprises prennent aussi part au conflit en boycottant la Russie.
Les grands groupes occidentaux se retirent un à un de la Russie, un symbole fort porté par des entreprises comme Google, Starbucks ou encore MacDonald. Néanmoins, certaines entreprises maintiennent leur activité et doivent désormais justifier ce choix.
Une problématique humaine et financière
Depuis hier, les accusations fusent à l’égard de l’association de la famille Mulliez, actionnaire majoritaire du groupe Auchan dont les magasins sont très présents en Ukraine et en Russie. Les enseignes Auchan, Décathlon et Leroy Merlin sont intégrées depuis de nombreuses années dans le paysage russe et le groupe ne compte pas se retirer. L’enseigne se défend avec son nombre d’employés sur le sol russe (76 000) en expliquant la nécessité de maintenir les emplois en temps de guerre. L’enseigne Leroy Merlin réalise 18% de son chiffre d’affaires global en Russie.
Le groupe Bonduelle, implanté en Russie depuis 20 ans, prend également le pari d’y rester. Selon le directeur général du groupe, Guillaume Debrosse, “Notre activité génère environ 150 millions d’euros dans la zone, soit 5% du chiffre d’affaires du groupe”. Le géant de l’agro-alimentaire se justifie en expliquant que sa responsabilité est d’assurer l’alimentation des populations locales.
Même histoire pour le groupe TotalEnergies qui a annoncé “ne plus apporter de capital à de nouveaux projets” mais toutefois ne pas se retirer du sol russe. Cette annonce a été suivie d’une déferlante de critiques : le groupe est accusé de “complicité avec Poutine” par le candidat écologiste Yannick Jadot et menacé de poursuites judiciaires par les ONG Greenpeace et Les Amis de la Terre. Selon les derniers documents de référence du groupe, la Russie représente 24% de ses réserves et 17% de sa production combinée de pétrole et de gaz (chiffres de 2020). Le groupe TotalEnergies réalise 3 à 5% de son chiffre d’affaires en Russie.