Mardi 6 juin, alors que l’Ukraine est en passe de réaliser sa contre attaque contre la Russie, le barrage ukrainien de Kakhovka, alimentant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a été détruit
Ce barrage de Kakhovka alimentait la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui produisait avant guerre près de 25 % de l’électricité ukrainienne. Ce barrage a été gravement endommagé dans la nuit du mardi 6 juin et pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la région. La ville de Kherson, désormais aux mains des Russes, a été particulièrement touchée. On dénombre 80 localités touchées et 16 000 personnes dans une « zone critique », selon le chef de l’administration militaire de Kherson. Les zones situées à l’aval du fleuve le Dniepr, désormais inondées, ont forcé les habitants de 24 localités à fuir.
Des conséquences dangereuses
La première conséquence qui est sans doute la plus inquiétante est le problème de la centrale nucléaire de Zopporija, anciennement ukrainienne et désormais occupée par la Russie depuis mars 2022. Cette centrale, qui est à l’arrêt, continuait d’utiliser l’eau du fleuve pour refroidir ses réacteurs. L’Ukraine a alerté sur le fait qu’une catastrophe nucléaire pouvait avoir lieu, mais la Russie ainsi que l’IEA (Agence internationale de l’énergie atomique) se sont montrées rassurantes expliquant que le niveau d’eau n’avait pas bougé et qu’il n’y avait pas de danger nucléaire dans l’immédiat.
Cependant ce drame va priver tout l’approvisionnement en eau du sud de l’Ukraine, notamment l’approvisionnement de toutes les plaines agricoles situées dans cette région ainsi que celle du nord de la Crimée, désormais aux mains des russes. Au niveau écologique, de nombreux animaux sauvages ont perdu leurs habitats. Le président Zelensky a d’ailleurs déclaré qu’il s’agissait de « la plus grande catastrophe environnementale causée par l’homme en Europe depuis des décennies ».
Qui est responsable ?
Plusieurs théories ont été émises, les deux pays en guerre s’accusent mutuellement d’avoir provoqué volontairement sa destruction. Selon Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux dans GEO, une autre théorie est celle « d’une usure suite à une frappe », autrement dit ce serait une détérioration progressive de l’infrastructure après un an de guerre. A présent, la destruction de ce barrage n’est bénéfique pour aucun des deux pays rivaux, cela n’affectera pas les plans de contre-offensive de Kiev prévu depuis des mois. D’après Le Monde, le président Zelensky a ajouté que « l’état de préparation » [des troupes] était « maximal ».