Luka Modric s’est vu remettre le Ballon d’Or France Football ce lundi 3 décembre 2018, une nomination qui a déçu plusieurs joueurs, dont certains Français.
Paris. Le Grand Palais. Pour cette 63ème édition le cadre semblait parfait pour enfin couronner à nouveau un Français. Il n’en a rien était. Luka Modric, grand favori pour beaucoup, a finalement remporté le 1er Ballon d’Or de sa carrière. Il met ainsi fin à la décennie d’hégémonie de Cristiano Ronaldo et Messi.
Vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid et finaliste de la Coupe du Monde avec la Croatie, Luka Modric a vécu une grande année 2018. « C’est un sentiment unique. Je suis fier, c’est un honneur. » a-t-il déclaré après la remise du trophée.
Petits français que nous sommes et ayant vécu une année 2018 folle et assez inattendue, nous aurions rêvé qu’un de nos Bleus soit récompensé pour ce sacre. Le vote des 192 journalistes internationaux a en effet été largement défavorable à nos Bleus. Le fait de ne pas avoir voulu choisir qu’un seul et unique candidat à la victoire finale n’a pas joué en leur faveur. Les votes des jurys ce sont ainsi dispersés sur les nombreux champions du monde présents dans la liste comme pour souligner le fait que cette victoire soit justement celle d’un collectif et non le fait d’une individualité particulière. Malgré tout, trois d’entre eux sortaient du lot comme potentiel vainqueur.
Varane pour les titres qu’il a glanés (Ligue des Champions et Coupe du Monde) au cours de la saison. Cela serait aussi venu récompenser la sensation de statut du défenseur français. Il y’a quelques mois encore, Varane ne semblait bon et serein qu’aux côtés de Sergio Ramos au Real Madrid ou de Laurent Koscielny en EdF. Aujourd’hui ce sont les autres que ce soit Ramos ou Umtiti en Bleu, qui deviennent meilleurs en étant alignés avec lui. Cependant, son poste étant beaucoup moins mis en avant que les autres il semblait peu probable qu’il mette la main sur le trophée, et cela ne va pas aller en s’arrangeant avec l’expansion de l’attention portée aux statistiques.
Kylian Mbappé, pour son talent, sa précocité, cette sensation de toute puissance quand on le voit se mouvoir et pour cette course de 80 mètres face à l’Argentine de Messi. Il aura d’ailleurs été adoubé par tous les anciens vainqueurs votants pour le trophée Raymond Kopa, récompensant le meilleur joueur de moins de 21ans, qui l’ont placé à l’unanimité en 1ère position. Pour lui cela ne semble qu’une question de temps quant à l’obtention de son 1er Ballon d’Or.
Et que dire de Griezmann, qui pour son intelligence, ses statistiques, sa saison et ses trophées, même si certains diront qu’il n’a gagné « que » l’Europa League, l’aurait amplement mérité également.
De plus, pour ceux qui mettraient en avant le fait que récompenser Luka Modric c’est enfin ne pas considérer que les statistiques, et donc justifier le non sacre de Griezmann, je leur répondrais qu’ils ne connaissent pas vraiment le Colchonero.
Antoine Griezmann ne se résume pas seulement en statistiques. C’est un leader technique. Griezmann c’est aussi l’intelligence de jeu, le sacrifice pour l’équipe, le sang froid dans ses face à face et dans ses pénaltys. C’est le cerveau de l’équipe de l’Atlético Madrid et il a été celui des Bleus durant la Coupe du Monde. Il insuffle une énergie positive et d’abnégation à ses coéquipiers, à la manière sud-américaine, tout en étant le garant du jeu collectif par ses placements (et replacements) offensifs mais aussi défensifs.
Sans lui l’Atlético et la France n’aurait certainement pas remporté leurs trophées respectifs. Tandis que l’impact du croate lui s’est réduit au fur et à mesure de l’avancée dans les deux compétitions. Allant même jusqu’à rater un penalty dans les ultimes minutes de la prolongation face au Danemark en demi-finale de la Coupe du Monde qui aurait pu éliminer la Croatie, avant qu’elle ne se qualifie aux tirs aux buts, et qu’il ne se rattrape en inscrivant son tir au but.
C’est donc en cela que pour moi, malgré que Modric fasse un très beau Ballon d’Or, Antoine Griezmann correspondait plus à la définition que j’ai, d’un Ballon d’Or.