Les autorités iraniennes ont interdit la diffusion du film dont elles avaient demandé la « correction ». Leila et ses frères, projeté à Cannes en mai, était en lice pour la Palme d’or.
« Interdit conformément à la loi »
Comme Jafar Panahi et Asghar Farhadi, le réalisateur Saeed Roustaee doit faire face à la censure iranienne. Ce mercredi, Téhéran a en effet interdit la projection de son film Leila et ses frères. Le ministre iranien de la Culture Mohammad Mehdi Esmaïli a ainsi indiqué que le film « a été interdit par l’Organisation cinématographique du pays conformément à la loi ». Le ministre lui reproche d’avoir « enfreint les règles en participant sans autorisation à des festivals étrangers […] à Cannes et ensuite à Munich ». L’Organisation a également expliqué que le film ne peut pas être diffusé en raison du « refus » du réalisateur de « corriger » son œuvre.
[Le film a] enfreint les règles en participant sans autorisation à des festivals étrangers […] à Cannes et ensuite à Munich.
Mohammad Mehdi Esmaïli
Leila et ses frères, un succès à Cannes
Le film dresse le portrait d’une famille pauvre au bord de l’implosion pendant une période de crise économique. L’histoire se déroule dans les quartiers populaires de Téhéran durant la république des Mollahs. Le père de la famille a caché quelques pièces d’or et sa fille Leila est la seule à savoir où elles sont cachées. Cependant, ses frères les recherchent pour résoudre leur difficultés économiques. A Cannes le film avait reçu le prix du jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique. Il sortira dans les salles de cinéma fin août.
L’engagement social de son réalisateur
Le réalisateur Saeed Roustaee est notamment connu pour La loi de Téhéran, sorti en 2021. Ce polar met en scène le business de la drogue et sa répression par l’Etat iranien. Il expliquait qu’il lui avait fallu près d’un an pour obtenir le permis permettant de diffuser son dernier film en Iran.
Pour ses films, il revendique « un engagement social envers la classe populaire dans laquelle » il vit, comme il l’indiquait au quotidien Shargh.