Longtemps boudé par les auditeurs, le vinyle est redevenu tendance ces dernières années. Un retour au sommet qui s’explique par différentes raisons.
Depuis 2016-2017, les boutiques de vinyles se font de plus en plus nombreuses. Victime d’un succès fulgurant, les ventes de ces dernières ont dépassé celles des CD au premier semestre 2020, aux États-Unis. Une grande première depuis 34 ans. Mais alors, comment le vinyle est-il passé de quasi mort à star des formats physiques ?
Les origines du vinyle
Pour comprendre cette ascension, il faut d’abord se pencher sur ses origines. En effet, le vinyle a fait son apparition au XXème siècle, et plus particulièrement dans les années 40.
Son ancêtre, le disque 78 tours, se jouait sur un gramophone. Vous savez cette machine encombrante où l’on devait tourner la manivelle pour qu’elle fonctionne. Heureusement, ce lecteur s’est fait rapidement remplacé par le tourne-disque, beaucoup plus connu aujourd’hui. Ce nouvel appareil était considéré comme révolutionnaire, à l’époque. Il permettait de lire des pistes de 3 minutes 30 et 5 minutes pour de la musique classique.
Mais en 1948, alors que le disque 78 tours est au sommet, la maison de disques Columbia vient bouleverser le marché de la musique avec son invention : le vinyle. Décliné sous de multiples formes et tailles, il se démarque par sa meilleure qualité de son et sa possibilité de lire des morceaux beaucoup plus longs.
Au début des années 2000, ces grands disques, concurrencés par l’arrivée des CD, reviennent au top de leur forme. Considérés comme des « objets vintages », ils alimentent les brocantes et les vide-greniers pour le plus grand plaisir des collectionneurs. Toutefois, le plaisir fut de courte durée, freiné par l’arrivée des plateformes de streaming tels que Deezer, YouTube et Spotify.
La joie de la nostalgie
Les vieux rachètent les disques qu’ils ont perdus, ou rachètent ceux dont ils rêvaient quand ils étaient jeunes mais qu’ils n’avaient pas le pognon !
Un disquaire à RTBF – Décembre 2021
Si l’on se demande aujourd’hui comment ce format physique a-t-il pu redevenir tendance, la réponse est claire : les gens ont eu envie de se rappeler le bon vieux temps. Il faut l’avouer. Quand la nostalgie musicale nous tient, rien ne vaut un bon vinyle de l’époque type ACDC ou Nirvana. Avec l’odeur de la pochette, la sensation de la matière vinyle au toucher et surtout le plaisir de le poser sur la platine… Ah, ça ravive une certaine flamme, on ne va pas se le cacher. Et même si son prix reste plus élevé qu’un abonnement traditionnel à une plateforme musicale ou qu’un CD, certains sont largement prêts à passer au-dessus.
Les pochettes grand format
Un autre critère qui différencie le vinyle des autres, c’est sa pochette prestigieuse. Que ce soit pour leurs valeurs ou pour leurs significations, les pochettes de vinyles sont devenus incontournables pour donner envie à un auditeur d’acheter. Sans oublier que certaines d’entre elles sont tout simplement majestueuses par leur côté artistique et font de magnifiques décorations murales (petite dédicace à « Dangerous » de Michael Jackson).
La variété de choix
Adèle, Kanye West, The Weeknd, Orelsan, Patrick Obispo, Clara Luciani… Les artistes du XXIème siècle participent activement à la popularisation de ce format du passé. Du rap à la variété en passant par le rock, il y en a pour tous les goûts mélangeant à la fois les classiques qu’on ne présentent plus et les plus récents à découvrir.
L’année dernière, c’est l’album Good Kid MAAD City du rappeur américain Kendrick Lamar qui s’est hissé au sommet des ventes aux États-Unis. Il a été vendu à 194.000 exemplaires, selon les chiffres officiels du Billboard.