Cette année les Golden Globes sont de retour à l’antenne ! Sexisme, racisme, corruption… Retour sur la polémique d’un évènement pourtant si populaire.
Les Golden Globes, ces récompenses cinématographiques si prestigieuses, sont habituellement les plus regardées après les oscars. La Hollywood Foreign Press Association (HFPA) qui organise l’èvènement depuis 1944, s’est retrouvée l’année dernière dans une situation inextricable. En effet, l’organisation a été visée par des accusations qui ont sérieusement entachée sa réputation. A tel point que la NBC avait refusé de retransmettre l’évènement en direct, la cérémonie 2022 s’était donc déroulée sans public ni télévision ! L’industrie avait totalement déserté l’évènement.
Racisme et corruption… Quoi de plus ?
En 2021, une enquête du Los Angeles Times révèle qu’aucune personne noire ne travaillait ausein de la célèbre organisation. La HFPA n’avait aucun votant noir depuis ces vingt dernières années… De plus, les films et artistes récompensés étaient systématiquement des personnes blanches. Dans un contexte de #BlackLiveMatter et d’une mouvance politique qui tend à l’inclusion, surtout dans le milieu du cinéma, comment rater aussi bien la marche du progressisme ?
Au delà de ce récent scandale, d’anciens membres de la HFPA, chargés de relations publiques, avaient déposé plainte devant la Cour Supérieure de Los Angeles. Ils dénonçaient les voyages et cadeaux, de la part de certains studios, qu’acceptaient des jurés en échange de leur vote. Ainsi, après le racisme s’ajoute la corruption, un révélation quelque peu étonnante pour une cérémonie si populaire.
Sexisme éffronté
Les statuettes sont très largement remportées par des hommes, dont les noms reviennent souvent (Martin Scorsese, Milos Forman, Todd Philps, Tarantino, Sam Mendes). Pour donner une idée, de 1984 à 2020, aucune femme n’a gagné de récompense pour le Golden Globe du meilleur réalisateur. Excepté Chloé Zaho pour son film Nomadland en 2021 et Jane Campion avec The Power of the dogs en 2022, l’année du boycott, évidemment…
Des stars, comme Scarlett Johansson, avait raconté « avoir été confrontée à des questions et remarques sexistes de certains membres de la HFPA, qui frôlaient le harcèlement sexuel ». Une preuve de plus, qui confirme la discrimination féminine et le machisme qui y faisaient loi. Cependant, la HFPA a assuré mardi dernier, que le groupe de vote «comprenait désormais 52% de femmes, et 51,5% de diversité raciale et ethnique». Pour la première fois, certains des électeurs sont basés en dehors des Etats Unis.
Le boycott généralisé
Deux grands noms d’Holywood ont commencé le boycott de cette organisation et donc de cet évènement. Tom Cruise avait renvoyé ses trois Golden Globes en signe de protestation, tandis que Scarlett Johansson et Mark Ruffalo avaient publiquement dénoncé des changements trop lents et flous au sein de cette organisation. De fil en aiguille, des grandes plateformes comme Netflix et Amazon ont rejoint le mouvement de boycott.
Au printemps 2021, une centaine d’agents avaient écrit à la Hollywood Foreign Press Association pour lui demander de mettre un terme à « des comportements discriminatoires et non professionnels, des manquements éthiques et des accusations de corruption ». Ainsi tout Holywood s’est ligué contre l’évènement. A présent la situation a changé. De nombreux efforts ont été faits, et la chaine NBC accepte de retransmettre en direct l’évènement. La HFPA s’est engagée à faire « d’importants changements et à soutenir des programmes mettant la diversité, l’inclusion et la transparence en priorité ». Pour leurs 80 ans, les Golden Globes vont tenter de prouver qu’ils pèsent encore à Hollywood…