La Fashion Week Homme continue. Après Londres et juste avant Paris, petit arrêt à Milan.
Fendi
Pour cette Fashion Week Homme, Silvia Venturini Fendi a décidé de donner pour cadre à son défilé un aéroport. Une manière pour la marque de mettre en valeur sa ligne de bagage. Ainsi, les modèles ont défilé avec sac à dos, banane, sac à roulette, sac à main… Mais la pièce majeure de ce défilé, comme souvent chez Fendi, fut la fourrure. Cette saison, les différentes pièces étaient estampées du logo de la marque : deux FF, un à l’envers, un à l’endroit. Les vêtements en eux-mêmes sont amples, confortables, parfaits pour prendre l’avion et voyager. Mention spéciale aux parapluies serre-tête. Un peu ridicule, mais sans doute idéal pour avoir les mains libres et se protéger de la pluie. Alors, à bas la capuche, vive le serre-tête parapluie Fendi ?
Giorgio Armani
Le thème de cette collection est simple : « It’s a memory of everything beautiful that has been done in the past ». Un hommage aux vêtements bien coupés et aux matières nobles donc. Ainsi, profusion de costumes de styles et d’époques différentes. Légère inspiration de l’armée aussi, avec des vestes d’aviateur, des bombers, de longs manteaux en cuirs et fourrure, des bottines à lacets en cuirs. Le tout fait de velours, laine, cachemire. Les couleurs sont profondes ou neutres. Même les pantalons à la coupe plus ‘’décontractée’’ sont portés avec infiniment de classe. Du beau, tout simplement.
Missoni
Le défilé homme automne-hiver 2018 d’Angela Missoni peut se résumer en deux mots : scène artistique et 70’s. En effet, la collection met à l’honneur les pulls en tricots, vibrant hommage à la tradition et au style familial : “I have countless pictures of them hanging around with famous artists, all wearing our knitted sweaters”. Les silhouettes sont détendues, les vêtements superposés et les couleurs vives. Créatrice engagée, Angela Missoni avait fait incruster dans les tapis Persans des slogans politiques : « Now is time to turn the page » ; « We need to seek concrete actions and not just words » ou encore « Now is the time to act ». Manière de prendre part à la libération de la parole des femmes et de mettre les hommes à contribution du mouvement.
Moschino
Jeremy Scott est un maître de la provocation, du décalé. Sa dernière collection ne fait pas exception et affiche clairement ses inspirations : les corsets et la lingerie portés par-dessus les vêtements rappellent Jean-Paul Gaultier et Madonna. L’omniprésence du cuir, des lanières, du latex, des cagoules, du laçage et du noir sont des références évidentes au monde de la domination et du SM. Cependant, les vêtements gardent une certaine classe, une élégance. Provocants, un peu, mais pas trash. Jamais too much.
Toujours ancré dans l’actualité, le défilé prend part au mouvement de libération de la parole des victimes de harcèlement. Les ‘’pussy hats’’ crées pour la marche contre Trump il y a tout juste un an, troques le rose contre le noir et s’invitent sur les têtes des mannequins, hommes comme femmes. ‘’Creep’’ ; ‘’Punk’’ ; ‘’Drag’’ ; ‘’Boy’’ ; ‘’Bite’’ autant de mots qui semblent avoir été découpé dans un journal et qui se retrouvent sur les vestes, manteaux, pantalons… Mais Jeremy Scott ne se contente pas de mélanger les genres. Il les fait fusionner et crée des sortes d’hybrides : manteaux portés comme des robes, traîne en mousseline sur des pantalons… La ‘’confusion des genres’’ atteint son apogée avec la dernière silhouette du défilé. Une même tenue portée par un homme et une femme, reliée par une sorte de lien de soie, parce qu’après tout : « In the end, aren’t we all joined? » questionne Jeremy Scott.
Prada
Le défilé de Miuccia Prada fut un hommage au nylon noir, dont était fait le sac Pocone qui lui a permis de s’imposer à la tête de l’empire familial et de lui donner un nouveau souffle. Pantalons, chemises, manteaux, sacs… 80% des vêtements présentés étaient en nylon noir. D’ailleurs de ses propres mots : “I am in love with black nylon. I can’t have enough at the moment”. Petit détail intriguant : les modèles (hommes et femmes) défilaient tous munis d’une petite pochette et d’un badge, semblable à ceux des agents de sécurité… Intriguant.
Dolce & Gabana
La collection, appelée ‘’King’s Angels’’ a effectivement quelque chose d’impérial et d’angélique. En effet, chaque tenue a son petit quelque chose de royal. Que ce soit le tissu, en brocard ou velours, ou les motifs alternant entre couronnes et angelots. Au fil du défilé, les looks changent rapidement. Ainsi, certaines silhouettes évoquent le style des gangsters des années 20, élégants avec leurs manteaux longs et leurs chapeaux. Quelques passages plus tard, les robes de chambre et loaffers en velours donnent une allure de dandy aux modèles. Une multitude d’influences donc, pour un show ou ressort une fois de plus le velours et les costumes.
Versace
Pour ce défilé qui rassemblait les collections hommes et femmes, Donatella Versace a misé sur le tartan. Appliqué sur les chaussures, les pantalons, les manteaux, les vestes, les pulls, le motif était toutefois retravaillé, modernisé, grâce aux couleurs par exemple, vives voir criardes. Passant d’un thème à l’autre, le tartan laisse place à un autre motif : l’imprimé animal. Ce sont des vêtements plus sobres tout en velours et transparence qui sont venus clôturer ce défilé.