Désignée officiellement en tant que candidate à la présidentielle avec environ 61% des voix, Valérie Pécresse annonce le grand retour de la droite républicaine.
Samedi, à l’occasion du second tour de la primaire LR, les adhérents ont tranché. Et c’est Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, qui a été choisie pour représenter la candidate de droite. Largement en tête, elle a réussi à s’imposer aisément face à un Eric Ciotti en difficulté (39,05 %). Une nouvelle qui risque de faire de l’ombre au président Emmanuel Macron, encore pour le moment en tête des sondages.
« Notre unité fait notre force »
Remarquablement diplômée de l’ENA et de l’HEC, Valérie Pécresse bénéficie d’un fort soutien au sein de son parti républicain. Xavier Bertrand, Michel Barnier, Phillipe Juvin, Éric Ciotti, Christian Jacob (président LR), Gérard Larcher (président du Sénat)… Tous ont affirmé se tenir derrière la candidate fraîchement élue. « Notre unité fait notre force » avait-elle déclaré après l’annonce des résultats du Congrès LR. Avant de poursuivre en faisant appel à tous ses anciens concurrents à l’investiture : « Cher Éric (Ciotti), ensemble, nous allons restaurer la fierté française et protéger les Français. Cher Philippe (Juvin), ensemble, nous allons sauver les services publics en grande souffrance. Cher Xavier (Bertrand), ensemble, nous allons défendre la justice sociale, revaloriser le travail et recoudre les fractures de la société française. Cher Michel (Barnier), ensemble, nous allons remettre la France au premier rang des nations et refonder l’Europe.«
Valérie Pécresse a lancé sa campagne présidentielle ce lundi. Elle ira rendre visite à son ex-adversaire Eric Ciotti, du côté des Alpes-Maritimes. Entre un restaurant et une visite aux monuments aux morts, les deux « alliés » devront parler du programme de la candidate LR.
Quant à son premier meeting prévu le 11 décembre, il ne se déroulera finalement pas « en physique (…) compte tenu des conditions sanitaires évidentes« .
Redoutée par la macronie
Du côté de l’Élysée, les choses semblent mal tournées. En effet, si l’investiture de Valérie Pécresse fait autant peur, c’est parce qu’elle pourrait mettre en difficulté la potentielle candidature du président sortant, Emmanuel Macron.
Tous les deux candidats de droite, cette dernière est celle qui a le plus de chances de séduire une partie de l’électorat du président. Même si elle affirme qu’ils ne sont pas « sur la même ligne« , la première femme candidate à la présidentielle pourrait bien rallier « les électeurs libéraux déçus ou lassés par les ambiguïtés réformatrices du macronisme (…) ainsi que les partisans de la droite « identitaire » « , comme le rapporte le Nouvel Obs.
Certains lui reprochent d’avoir des idées trop similaires à celles du chef de l’exécutif, dont Marine Le Pen (candidate du Rassemblement National) : « Madame Pécresse ressemble énormément à Monsieur Macron. C’est le même profil, le même parcours, le même programme« .