Le chef de l’État tchadien, Idriss Deby Itno, a recueilli 61,56% des voix au premier tour de la présidentielle du 10 avril, selon les résultats provisoires publiés jeudi soir par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le Président sortant a écrasé ses concurrents au poste, Saleh Kebzabo et Laokein Kourayo Mbaiherem, qui ont récolté respectivement 12,8% et 10,6% des suffrages, d’après le CENI. Ces résultats doivent être avalisés par le conseil constitutionnel du pays dans les 15 jours à venir. Plus de six millions d’électeurs étaient inscrits et le taux de participation a été de 71,11 %.
Une campagne inégale
Idriss Deby était le grand favori de cette élection malgré les 12 autres candidats. Le président repart donc à la tête du Tchad pour un nouveau quinquennat. Cette campagne a été facilitée par le fait qu’il disposait des structures de l’Etat ainsi que de moyens nettement supérieurs à ceux de ses concurrents. C’est de cette façon que Deby reste le président du Tchad depuis 25 ans.
Une situation que dénonce Saleh Kebzabo, le chef de l’opposition, en qualifiant cette élection d’« hold-up électoral ». D’autres challengers ont évoqué « la disparition de centaines d’urnes et de milliers de procès-verbaux ». Ils accusent aussi le Mouvement Patriotique du Salut (le parti au pouvoir) d’effectuer un « trafic de cartes d’électeurs ». Les perdants ont également dénoncé la disparition de certains militaires qui n’auraient pas voté pour Deby, et qui auraient donc été « arrêtés et emprisonnés ».
C’est sur la place de la Nation de N’Djamena, face au Palais présidentiel, que cette victoire a été célébrée. Les militants du MPS ont salué le président en tirant des coups de canon et des rafales de fusil automatique. Un moyen d’affirmer la puissance de ce dernier. La victoire sera sans aucun doute saluée par la France et les États-Unis quand elle sera officialisée dans les jours qui viennent.