« Fini le temps des éléphants révolus et place aux jeunes lions ! » : Arnaud Montebourg présente sa candidature comme une césure avec le passé, comme le renouveau d’une jeune classe politique qui parvient à s’imposer face aux poids lourds du PS. Portrait d’un des favoris à la primaire de la Belle Alliance Populaire.
Son parcours en bref
La carrière politique d’Arnaud Montebourg est des plus communes : militant du PS depuis son plus jeune âge, député de Saône-et-Loire à 35 ans, puis porte-parole de Ségolène Royal pour la présidentielle de 2007.
Après son résultat surprenant à la primaire socialiste de 2011, où il se place en troisième position en devançant Royal, Jean-Marc Ayrault le nomme ministre du Redressement productif dans son gouvernement. Ses compétences sont élargies par l’arrivé à Matignon de Manuel Valls, qui lui confie le ministère de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique.
Cependant, Montebourg quitte Bercy l’été 2014 après ses violentes critiques contre les politiques économiques du gouvernement Valls.
Ses prises de position notables
– Europe
Si Montebourg a affirmé vouloir « casser de la vaisselle à Bruxelles », il reste assez vague quant à la portée réelle de ces déclarations. En effet, bien que l’ancien ministre du Redressement productif accorde une place importante à l’Union européenne, il a critiqué le fonctionnement de Bruxelles à plusieurs reprises
– Revenu universel
Montebourg est opposé au revenu universel, un des points les plus controversés de la primaire de gauche : l’ancien ministre affirme croire au « travail fier » et à la « société du travail », qui est « l’outil de dignité du citoyen ». En plus de dénoncer une incompatibilité sur le fond, Montebourg s’attaque également à une impossibilité pratique de cette proposition, qu’il juge « infaisable » car elle serait fondé sur une hausse des impôts sur le patrimoine.
Oui je préfère le salaire juste au revenu universel #Jaures #Montebourg2017 pic.twitter.com/W4vTH4LVh7
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) 18 janvier 2017
– VI République
La rédaction d’une nouvelle Constitution est une des idées plus innovantes de la campagne de Montebourg. Le texte, d’inspiration finlandaise, fonderait une République où le chef de l’Etat ne serait qu’un arbitre aux pouvoirs limités et où la véritable direction de l’exécutif serait assurée par le gouvernement et le Premier ministre.
– Démondialisation
Montebourg, qui se bat durement pour le développement du « made in France », préconise la mise en place d’un système économique qui favoriserait les échanges intérieures et privilégierait les produits français, au détriment d’une mondialisation qui a eu des conséquences socio-économiques extrêmement graves.
Privilégions l’intérêt économique de la France et de nos PME #PrimaireLeDebat #Famas #Montebourg2017 pic.twitter.com/3j6K8kPrb9
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) 19 janvier 2017
Ainsi, l’ancien ministre du Redressement productif penche pour le protectionnisme économique, avec un Etat fort et un style de consommation totalement repensé.
A-t-il une chance de gagner la primaire ?
Plusieurs sondages indiquaient Montebourg comme le favori de cette primaire. Cependant, après les deux débats, qui ont vu certains petits candidats s’affirmer au-delà de toute prévision, rien n’est sûr pour l’ancien ministre.
Mais les candidats alternatifs ne sont pas la seule menace pour Montebourg. Comment pourrait-il s’imposer face au véritable poids lourd de la primaire, Manuel Valls, duquel il a pourtant été un allié essentiel pendant des années ?
Pour gagner cette primaire, Montebourg doit trouver une voie pour se démarquer entre le socialisme traditionnel, incarné par l’ancien premier ministre, et le mouvement de renouvellement défendu vivement par Benoît Hamon.