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On a redécouvert pour vous … Prison Break (FOX)

Lors de sa diffusion sur M6, Prison Break a été un vrai carton d’audience. Retour sur la série pour celles et ceux qui vont la découvrir sur Netflix dès le 4 septembre.

Ça parle de quoi, Prison Break ? Michael Scofield (Wentworth Miller) est persuadé de l’innocence de son frère, Lincoln Burrows (Dominic Purcell), condamné pour meurtre et qui attend son exécution dans le pénitencier de haute sécurité de Fox River. Désespéré après avoir épuisé tous les recours juridiques, Scofield tente le tout pour le tout : il braque une banque et se fait volontairement arrêter et, le corps entièrement recouvert de tatouages représentant les plans de la prison, il s’y fait incarcérer pour s’évader avec son frère. Mais le projet est complexe, et de nombreux imprévus menacent de faire échouer leur fuite.

Prison Break : une saison 1 pleine de ressources

Créée par le scénariste Paul T. Scheuring en 2005, Prison Break a marqué son époque et la saison 1, rythmée et bien construite, a rapidement fait de la série un véritable phénomène. Le concept de départ est simple mais efficace : il s’agit de voir comment le héros, Michael Scofield, va pouvoir s’évader avec son frère Lincoln de la prison de Fox River où il s’est fait volontairement incarcérer, après en avoir scrupuleusement étudié les plans. Des plans qu’il s’est fait tatouer sur tout le corps, dissimulés au milieu d’autres tatouages en apparence anodins. Mais passer de la théorie à la pratique va s’avérer plus complexe que prévu : les relations avec les autres prisonniers, les aléas judiciaires et le zèle d’un garde particulièrement sadique vont obliger Scofield à improviser et à trouver des alliés parmi ses codétenus.

Réalisation musclée, succession de rebondissements, cadre bien défini du huis-clos carcéral, galerie de personnages fantastiques et remarquablement interprétés (notamment Scofield et Burrows, respectivement incarnés par Wentworth Miller et Dominic Purcell ; mais aussi l’inénarrable Robert Knepper, hallucinant dans le rôle de T-Bag)… Prison Break séduit d’emblée par son efficacité, plus que par sa subtilité. Mais là est tout le plaisir d’une série qui ne se prend pas trop au sérieux, avec ses méchants caricaturaux, ses énigmes à vous en décrocher la mâchoire et ses rebondissements incessants. 

A lire aussi : On a revu pour vous … Oz, la série carcérale qui a libéré la télévision (vl-media.fr)

Brillante et bien construite, la première saison est entièrement dédiée au plan d’évasion, que l’on suit étape par étape en 22 épisodes enlevés : trouver les outils indispensables à l‘évasion, transférer Lincoln à l’infirmerie, déterminer par quelle route s’enfuir, creuser un tunnel… Pour ce faire, Scofield s’appuie sur des alliés recrutés parmi les prisonniers voire le personnel – comme le médecin de la prison, Sara Tancredi (Sarah Wayne Callies), dont il tombe amoureux. Mais il doit aussi faire face à des codétenus violents et imprévisibles, à l’instar de l’assassin pédophile T-Bag  ou du chef mafieux Abruzzi. Dans le même temps, l’intrigue se double d’une composante conspirationniste puisqu’à l’extérieur de la prison, l’avocate Veronica Donovan (Robin Tunney)  tente d’innocenter Lincoln en mettant au jour le vaste complot dont il est la victime.

Chaque épisode s’achève sur un cliffhanger haletant : les deux frères manquent de se faire prendre par les gardiens, un prisonnier menace de les trahir, ou une difficulté inattendue remet en question le plan d’origine. Pas de panique : Scofield parvient toujours à résoudre le problème dès le début de l’épisode suivant. Jusqu’au final de la saison, qui voit le succès de l’entreprise : Scofield, Burrows et leurs camarades prennent la fuite, courant à travers champs. Mais la chasse à l’homme ne fait que commencer…

Un recette qui part en sucette

Et là, les choses se gâtent. La saison 2 commence pourtant bien : après leur fuite, les évadés se séparent et sont pris en chasse par les autorités à travers les Etats-Unis. La série introduit au passage un nouveau personnage, l’agent du FBI Mahone (William Fichtner), un type mystérieux et extrêmement intelligent qui va donner du fil à retordre à nos héros. Mais rapidement, Prison Break atteint ses limites. Sans l’objectif de l’évasion en point d’orgue, le scénario part en roue libre et se disperse dans des intrigues parallèles confuses, avec des personnages qui courent dans tous les sens.  Certes, le jeu du chat et de la souris fonctionne à  peu près, mais Prison Break y perd son essence et sa spécificité.

Pour tenter de rectifier le tir, les scénaristes opèrent un virage à 180° en saison 3… et renvoient tout le monde en taule ! Cette fois, plusieurs personnages sont enfermés dans une prison panaméenne, beaucoup plus violente que Fox River. Les gardiens ont baissé les bras, et les détenus les plus sadiques font la loi, dans une atmosphère d’anarchie totale. A nouveau, nos héros sont obligés d’organiser leur évasion, avec un petit air de déjà-vu et sans égaler la saison 1 en termes d’originalité ou de qualité. Mais enfin, Scofield et compagnie parviennent à s’enfuir : ils repartent en cavale dans une ultime saison médiocre  qui reprend et complexifie une trame conspirationniste de plus en plus approximative, remplie  de coups de théâtre invraisemblables – notamment avec l’apparition impromptue de la mère des deux frères ou la résurrection d’un personnage, pourtant quasiment décapité sous nos yeux.   

On pensait que Prison Break s’était définitivement achevée en 2009, après le téléfilm The Final Break s’achevant par l’enterrement de Scofield, qui se sacrifiait pour sauver ses compagnons. Mais non : on n’en est pas à une résurrection près, et après les nouvelles saisons de X-Files et de 24, Fox a choisi de miser sur le retour de Prison Break.  A la différence de 24: Legacy, qui reprend la mécanique de 24 mais fait presque figure de spin off, Prison Break est clairement une suite. On retrouve la plupart des personnages et des éléments des saisons précédentes : rebondissements, action, suspense, conspiration,  énigmes,  tatouages et évasion.

Le premier épisode met en place la situation initiale : huit ans après la mort de son frère, Lincoln est retombé dans les petites magouilles et il vit seul, séparé de sa famille et incapable de faire son deuil. De son côté,  Sara s’est remariée et élève le fils qu’elle a eu avec Michael, tandis que leurs anciens compagnons ont tourné la page, avec plus ou moins de succès – certains mènent une petite vie tranquille quand d’autres poursuivent leurs activités criminelles. Mais lorsqu’arrive une lettre mystérieuse, remplie d’énigmes et apparemment écrite de la main de Scofield, leur vie va à nouveau être bouleversée. Tous se réunissent pour sauver leur ancien compagnon, détenu dans une prison au Yémen, et au cœur d’une nouvelle conspiration. Se pose d’emblée un certain nombre de questions : pourquoi Scofield est-il incarcéré ? Est-il bien l’auteur du mystérieux message? Comment ceux-ci vont-ils le libérer ? Et surtout : comment diable a-t-il survécu ?!! Autant d’interrogations auxquelles on attend des réponses.

Reste que ramener Prison Break (et Scofield) à la vie semble une entreprise assez délicate a priori, et la série doit relever un double défi : renouer avec l’essence de ce qui a fait son succès tout en se réinventant, et séduire ses anciens spectateurs mais aussi un nouveau public. Elle bénéficie toutefois d’une saison condensée en 9 épisodes, idéale pour retrouver le rythme et le mécanisme originels ; en revanche, il lui faudra lutter contre la tentation de la dispersion – en particulier avec pour cadre un Yémen en pleine guerre civile, propice à une intrigue à la Homeland sur fond de terrorisme et contre-espionnage. Ce serait sans doute une erreur, car l’échec des 3 saisons précédentes a mis en lumière une caractéristique essentielle de Prison Break : elle ne fonctionne jamais aussi bien que lorsqu’elle reste basique, centrée sur des personnages en huis-clos et sur les multiples obstacles que ceux-ci doivent affronter.

Prison Break – FOX

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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