Ce mercredi 18 août avait lieu à New-York le premier jour du procès de R. Kelly, accusé d’abus sexuels sur plusieurs femmes dont des mineurs entre 1994 et 2018.
R Kelly, un prédateur sexuel
Vêtu d’un costume gris, silencieux et parfois la tête baissée, le célèbre interprète du tube « I Believe I Can Fly » est jugé pour extorsion, exploitation sexuelle de mineures, enlèvement, corruption et travail forcé sur une période allant de 1994 à 2018 soit l’ensemble de sa carrière.
« Nous parlons d’un prédateur (…). Un homme qui, pendant des décennies, a utilisé sa célébrité, sa popularité et un réseau de personnes à sa disposition pour cibler, préparer et exploiter des jeunes filles, garçons et femmes pour satisfaire ses envies sexuelles« , a lancé, à l’ouverture des débats, la procureure Maria Cruz Melendez devant l’accusé.
La procureure poursuit en dénonçant le système sophistiqué et « toutes les techniques du prédateur » dans lequel R. Kelly se complaisait à approcher des mineures et les contraindre au silence à l’aide de gardes, avocats ou menaces…
Il aurait dirigé un réseau qui recrutait et préparait des jeunes filles à avoir des relations sexuelles avec lui, les enfermant dans des chambres d’hôtel lorsqu’il était en tournée et leur demandant de porter des vêtements amples lorsqu’elles n’étaient pas avec lui tout en « gardant la tête baissée » et en l’appelant « daddy » (papa) lorsqu’elles s’adressaient à lui.
Six femmes auraient été abusées
Le chanteur est accusé d’avoir abusé de six femmes, dont des mineures. Parmi elles, figure une jeune femme désormais âgée de 28 ans qui a expliqué que R. Kelly filmait leurs relations sexuelles alors qu’elle n’avait que 16 ans tout en lui assurant qu’il allait la « former pour le satisfaire sexuellement ».
La procureure a également évoqué le cas de Sonia, 22 ans, stagiaire dans une radio qui espérait avoir une interview avec le chanteur. Ce dernier l’aurait enlevée et emmenée à Chicago pour la séquestrer dans une pièce pendant trois jours et abuser d’elle sexuellement.
Si l’identité de ces femmes n’a pas été révélée, le nom de l’une d’entre elles résonne dans toutes les oreilles. R. Kelly aurait également abusé de la célèbre chanteuse de RnB Aaliyah décédée en 2001. Le chanteur aurait corrompu un fonctionnaire de l’État de l’Illinois en 1994 pour obtenir de faux documents et épouser Aaliyah âgée seulement de 15 ans… Le mariage a finalement eu lieu, et avait pour objectif d’empêcher la jeune chanteuse de témoigner contre lui car il l’avait mise en enceinte.
Star déchue du RnB
Malgré toutes les accusations, le chanteur continue de plaider non coupable de l’ensemble des faits en jouant sur le consentement de ses victimes. Son avocate, Nicole Blank Becker, a soutenu devant le tribunal que toutes les relations sexuelles étaient « consenties« . « Il n’a recruté personne… c’était des fans, qui venaient vers lui » ajoute-t-elle.
Le chanteur a dominé la scène du RnB durant ses 25 ans de carrière, mais a également entretenu une réputation sulfureuse… Il était en effet connu pour s’entourer de jeunes filles et pour les nombreuses accusations d’abus sexuels qui le visait qui ont toujours été soldées par des règlements à l’amiable. Un procès avait déjà eu lieu en 2008 où il était accusé de pédopornographie qui s’est finalisé par un acquittement.
Il aura fallu attendre la sortie du documentaire « Survivin R. Kelly » en janvier 2019 avant que le monde prenne connaissance de la sordide réalité cachée derrière son succès fulgurant… Désormais, le chanteur est inculpé dans quatre procédures instruites dans trois États (Illinois, New York, Minnesota). Accusé de faits grave, il risque 10 ans de prison au minimum jusqu’à la perpétuité.