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Profession: recruteur de djihadistes

France 2 diffusait hier soir un nouveau numéro de « Complément d’enquête ». L’émission a attiré 1,1 million de téléspectateurs pour 10,6% de parts de marché. Le djihadisme, un sujet traité à de multiples reprises, était cette fois vu au travers du processus de recrutement, car on le sait peu mais derrière chaque combattant il y a un recruteur. « Complément d’enquête » s’est penché sur ces hommes qui vendent les zones de conflit et la mort comme des hypothèses de travail avec le portrait d’Omar Omsen.

En août 2015, tous les médias avaient relayé l’annonce de sa mor. Pourtant c’est un Omar Omsen en pleine forme qui apparaît dans l’émission diffusée hier soir. Cette nouvelle était d’autant plus importante que l’homme était considéré comme le principal recruteur français en Syrie et continue d’envoyer ses hommes combattre Bachar Al Assad. Le journaliste Romain Boutilly expliquait sur France Inter comment l’homme était entré en contact avec lui et les conditions de tournage. La production a en effet eu recours à un caméraman syrien et n’a à aucun moment envoyé l’un de ses journalistes en Syrie auprès du jihadiste.

Un homme connu des services de renseignements

     Omar Omsen, de son vrai nom Omar Diaby est annoncé mort en août dernier. Pendant près d’un an, le groupe qu’il dirige ne dément pas l’information pas plus qu’il ne la confirme. D’après plusieurs sources, l’homme était malade et a eu besoin d’être exfiltré vers un autre pays pour se faire opérer avant d’entamer une convalescence. L’homme de 41 ans attire l’attention du public en 2012 après avoir posté plusieurs vidéos sur Youtube intitulées « 19HH » dans lesquelles il présentait les attentats du 11 septembre 2001 comme un complot et qui ont mené de nombreux jeunes au jihad.

Le recruteur Omar Omsen apparaît dans l'émission diffusée hier.

Le recruteur Omar Omsen apparaît dans l’émission diffusée hier.

Rien ne semblait destiner Omar Omsen à ce parcours. Avant d’être un recruteur influent, il fait de la prison dans les années 1990 pour plusieurs motifs: tentative de meurtre d’abord puis braquages. C’est finalement en détention qu’il se radicalise puis devient salafiste. A sa sortie, il commence à enrôler des jeunes de sa région avant de se professionnaliser. Il part pour la Syrie en 2013, année où il fonde son groupe qui compte aujourd’hui plusieurs dizaines de français et dont le nom revient à chaque fois lors d’interrogatoires de personnes présentes sur le sol français et suspectées d’être radicalisées.

Des techniques de recrutement bien rodées

       Dans le reportage, on découvre de nombreux jeunes (la moyenne d’âge est de 25 ans) qui ont quitté la France pour s’engager aux côtés de l’un des émirs djihadistes les plus influents. D’après certaines estimations, 200 français auraient rejoint Omar Omsen en Syrie avant de faire venir leur famille: les images du caméraman syrien montrent des villages où règne une ambiance que l’on présente comme chaleureuse. C’est dans ce camp que l’on découvre une vingtaine de français qui apparaissent à visage découvert en armes et tenues de combat affirmant être prêts à mourir pour la cause, prêts à « rejoindre le paradis si Allah me l’accorde ».

La communauté dirigée par Omar Omsen fait partie du « Front Al Nostra » et se bat contre le régime syrien de Bachar Al-Assad tout en dénonçant l’Etat Islamique qui selon lui ne « comprend pas l’Islam » et dont les combattants sont envoyés combattre « sans même recevoir un enseignement religieux ».

Pour voir le reportage: « Complément d’enquête, Jihad: les recruteurs »

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