A l’heure où le Paris Saint-Germain fête son 50ème anniversaire et s’apprête à disputer une finale historique de Ligue des Champions face au vainqueur de Lyon – Bayern Munich, ce dimanche 23 août 2020. L’occasion pour nous de faire un petit retour en arrière sur l’histoire récente du club parisien.
Une autre époque
Début de saison 2010/2011, le club est mené par un ancien de la maison : « le casque d’or », Antoine Kombouaré. La dernière saison est plutôt mitigée, 13ème en championnat mais aussi une 8ème victoire en Coupe de France face à l’AS Monaco sur un but en prolongation de Hoarau. Paris n’est pas l’équipe ultra-dominante, celle d’aujourd’hui, prétendante à la Ligue des champions de maintenant. Elle ne fait plus peur et montre de grandes faiblesses.
Il ne faut pas oublier que trois ans auparavant, le PSG passe tout près d’être relégué en deuxième division pour la première fois de son histoire. Le fameux but d’Amara Diané contre Sochaux sauvant de justesse les Parisiens. Depuis 1974, date de son accession dans le championnat de France, le club de la capitale n’a jamais quitté la D1.
Les bleus et rouges célèbrent d’ailleurs leur 40 ans. Pour l’occasion, les joueurs abordent pour la saison un maillot rouge en hommage à la première tunique de 1970.
Avec un budget de 80 millions d’euros contre les 637 d’aujourd’hui, le PSG de 2010 était bien dans une autre dimension que le PSG de Neymar et de Mbappé. A l’époque, l’actionnaire principal était Colony Capital, un fonds d’investissement états-unien.
Une direction représentée par le président du club Robin Leproux, connu pour son « plan de sécurité Leproux ». Établi en 2010 dans la volonté d’éradiquer la violence dans l’enceinte du PSG suite à la mort d’un supporter lors d’un PSG OM. Les abonnements des tribunes ultras Auteuil et Boulogne sont donc supprimés. Ils feront leurs retours 6 ans après. Les relations se tendent entre la direction et les supporters ultras, ces derniers reprochent une perte d’identité et du manque de ferveur au Parc.
En 2010, l’affluence moyenne de 35 000 personnes au Parc des Prince, à l’inverse des 47 000 à guichets fermés d’aujourd’hui, soulignaient une popularité moindre et une baisse de l’attractivité du club.
Le début de la renaissance
» Fluctuat nec mergitur « , » il est battu par les flots, mais ne sombre pas », est la devise de la ville de Paris qui représente un état d’esprit, une philosophie. Paris, Ville Lumière passant par des moments sombres à l’image du PSG, digne représentante de « la plus belle ville du monde ».
Le Paris Saint-Germain est sorti de ces années difficiles proche de la relégation, entaché par des problèmes extra-sportifs et démontrant une faiblesse sur le plan sportif loin des heures glorieuses des années 90′.
La saison 2010-2011 est une belle réussite pour Paris, illustrée par une 4ème place en Ligue 1 à 4 points de Lyon et de la Ligue des Champions.
La charnière centrale dégageait de la solidité avec Sylvain Armand et le « titi » parisien Mamadou Sakho accompagnés par les latéraux Jallet et Tièné. L’équipe joue dans un traditionnel 4-4-2. Le capitaine plus qu’expérimenté, Claude Makélélé et le sous-coté mais très talentueux Clément Chantôme forment le milieu de terrain avec les deux catalyseurs du jeu Nenê et Ludovic Giuly, placés sur les cotés. Les buteurs réunionnais et turc, Hoarau et Erding composaient la paire d’attaque.
Avec l’entraineur kanak, Antoine Kombouaré, les joueurs se subliment et pratiquent un beau jeu offensif mais pèchent à tuer les matchs avec 15 matchs nuls, 15 victoires et 8 défaites. Pour l’année de ses 40 ans, le PSG a montré un visage valeureux, plein de caractères, de passion, rendant fiers les supporters de la capitale.
Une équipe qui redore le blason
Côté jeu, à la baguette on retient le génial numéro 10 Nenê. Le meilleur joueur de la saison du club est le joueur le plus décisif, impliqué dans 60 % des buts parisien. Acheté 5,5 millions d’euros à Monaco,le rapport qualité-prix est considérable pour le meneur brésilien.
Une patte gauche d’exception, une frappe de balle extraordinaire, des coups francs imparables et des passes décisives chirurgicales et malgré son attrait à un jeu trop personnel quelques fois, Nenê a su redonner un souffle à l’attaque parisienne au côté de l’indispensable Guillaume Hoarau.
L’actuel joueur de Fluminence s’inscrit dans la lignée des légendes Brésiliennes qui ont émerveillé le Parc : De Valdo en passant par Rai, Ronaldinho à Thiago Silva, Marquinhos, Neymar pour ne citer qu’eux.
Dans les cages, comment ne pas évoquer Apoula Edima Edel, deuxième gardien devenu titulaire après la blessure de Gregory Coupet, marquant les esprits par ses nombreuses erreurs. Ses« boulettes » qui auraient sans doute enflammé la toile et Twitter. On le sait, la vie est dure pour les gardiens au PSG. Edel en a subi les foudres. Pourtant, il était le seul portier depuis Bernard Lama (1996/1997) à ne pas encaisser de buts pendant 7 rencontres consécutives.
Fidèle à sa solide réputation en coupe, Paris est en finale de la Coupe de France pour la deuxième année consécutive mais perd face au champion de France, le LOSC, dans les dernières minutes sur un coup franc mémorable de Ludovic Obraniak. Avant même l’arrivée de QSI (Qatar Sport Investements), le club de la capitale arrivait très souvent en finale des coupes. De 1982, date du premier trophée du club, à 2011, le club dispute 16 finales de coupes nationales et en gagne 11.
Entrer dans l’histoire
Une équipe, symptôme de la fragilité d’un club, le PSG version « fin des années 2000 » était frustrant, irrégulier mais surtout passionnant par ses histoires. Des années qui forgent l’imaginaire et l’amour des supporters rêvant d’Europe. La saison 2010-2011 augurait donc de très bons espoirs dans le retour d’un PSG performant, jouant les premiers rôles au classement.
Le 31 mai 2011, Qatar Investment Authority via sa filiale Qatar Sport Investments pose ses valises sur Paris en rachetant 70 % des parts du PSG, puis, le 6 mars 2012, la totalité du club. La suite est connue ; les investissements colossaux, le recrutement 5 étoiles, 7 titres de Champions de France, 5 coupes de France, 6 coupes de la Ligue et cette finale de la Ligue des Champions pour aller lever la « coupe aux grandes oreilles » tant espérées. Un long périple qui semble loin d’être fini. L’histoire est en train de s’écrire.