Ce mardi, un drone à l’effigie du super-héros Superman s’écrase contre la centrale nucléaire de Bugey. L’engin volant, piloté par l’ONG Greenpeace, s’est directement projeté contre la piscine de déchets radioactifs, située à seulement 25 km de Lyon. Le message est clair : “dénoncer la vulnérabilité des installations nucléaires.”
Comme quoi, Superman est moins sensible au plutonium qu’à la kryptonite. Ce petit clin d’oeil au héros de DC Comics est en réalité un réel coup de gueule de la part de Greenpeace. Selon l’ONG, projeter un drone contre une centrale nucléaire fut la meilleure manière de sensibiliser l’opinion publique sur la vulnérabilité de ces bâtiments.
Ce n’est pas la première fois que Greenpeace se fait entendre ainsi. Après s’être introduit par effraction dans une centrale, puis en avoir survolé une autre en parapente, des militants avaient tiré des feux d’artifice au-dessus de la centrale en Mosell en octobre dernier.
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Cette fois-ci, c’est à 30 km de Lyon que cela se passe. Une opération qui vise la piscine d’entreposage de combustibles usés, où gisent les détritus les plus radioactifs. Ce site, créé en 1965, représenterait de réelles failles d’un point de vue sécuritaire.
Coup de gueule des militants
Selon Cyrille Cormier, responsable des campagnes de l’ONG, “la zone aérienne n’est pas protégée, et les piscines d’entreposage sont très accessibles, à un groupe malveillant par exemple.” Cette cible représente une zone de radioactivité deux à trois fois plus élevée que les simples réacteurs.
Mais que revendiquent-ils ? Une meilleure sécurité sur les sites pour prévenir des attentats terroristes. Par exemple, en investissant dans des murs plus épais, qui selon un rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire [ASN], mesurerait près de 30 cm. Mais d’un point de vue général, c’est un appel à EDF pour se tourner vers les énergies renouvelables. Greenpeace, pour comparaison, reprend souvent l’exemple de Fukushima, qui en 2011 avait contaminé toute une région suite à un tsunami dévastateur pour la population locale.
La réponse d’EDF
Le rapport devrait être publié dans quelques jours. La Commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires devrait se prononcer au niveau des mesures qui seront prochainement prises. Simples rénovations ou diversification des ressources, dans tous les cas, Greenpeace porte “un grand espoir” pour admirer un réel changement.