Lors des attentats du 13 novembre à Paris, ce sont les lieux culturels qui ont été visés. Les français ont promis de ne pas se laisser abattre par une telle provocation. Pourtant, une semaine plus tard, les musées, cinémas, théâtres et salles de concert peinent à retrouver une fréquentation normale.
Dès lundi 16 novembre, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé la réouverture des musées pour 13 heures. Les cinémas, non touchés directement par les attentats, ont également retrouvé une programmation normale dimanche ou lundi. En revanche, les théâtres, salles de concert et d’opéra ont souffert d’un grand nombre d’annulations.
Fleur Pellerin veut soutenir le milieu de la culture par la création d’ « un fond d’aide exceptionnel ». Malgré cela, on sent d’ores et déjà les conséquences économiques désastreuses de l’événement. Depuis une semaine, tous les grands lieux culturels parisiens enregistrent une fréquentation en très forte baisse.
Le musée d’Orsay affiche une diminution du nombre d’entrées vendues depuis mardi de 50%. Les autres musées parisiens enregistrent aussi une très nette baisse du nombre de visiteurs pouvant aller de 20 à 40%. Fait intéressant, parmi les courageux on trouve plus de franciliens que de touristes étrangers.
Le milieu de la musique, plus directement touché par l’attentat du Bataclan, s’effondre. U2, Marilyn Manson, Louane et Soprano font partie des nombreux artistes à avoir annulé leurs concerts dans la capitale. Pour ceux qui ont tout de même décidé de monter sur scène, le bilan financier risque d’être catastrophique puisque les prix des places est en baisse de 80%.
Mais il n’y a pas qu’à Paris que la fête insouciante a cessé d’être. Le maire de Lyon Gérard Collomb a pris une mesure d’ampleur le 19 novembre en affirmant: « Nous allons donc transformer la Fête des Lumières en un hommage aux victimes des attentats de Paris ».
Bien sûr, il faut prendre les mesures de sécurité nécessaires. Bien sûr, nous ne voulons pas qu’un autre attentat se produise. Et donc bien sûr nous comprenons qu’il ne faut pas prendre de risques inconsidérés en rassemblant un très grand nombre personnes au même endroit. Mais la culture n’a-t-elle pas toujours été le rempart à l’obscurantisme? N’est-elle pas la solution à la crise que nous traversons?
Malgré la volonté générale de faire retentir la musique à nouveau, il faudra quelque temps pour que les français puissent de nouveau sortir l’esprit tranquille. Les institutions culturelles cherchent à redonner confiance en organisant des fouilles et en optimisant les conditions de sécurité. Mais comment ne pas penser aux attentats lorsque l’on voit une horde de vigiles postés à l’entrée de la salle de concert?