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Quelle est la ville la plus “mortelle” d’Europe en période de canicule ?

Selon des chercheurs britanniques qui ont étudié plus de 850 villes d’Europe, une ville française se distinguerait car le risque de mourir en cas de canicule serait le plus élevé en raison de différents facteurs. Explications.

Chaque année en Europe, un nombre croissant de personnes décèdent en raison des canicules successives. Les chiffres augmentent de manière inquiétante. En France, par exemple, au cours de l’été 2022, les trois épisodes successifs de forte chaleur ont entraîné une surmortalité estimée à 11 000 décès, d’après les données de l’Insee. Une ville française serait particulièrement exposée au risque de canicule et il s’agit de Paris. La chaleur est le risque le plus important lié au changement climatique largement devant les crues, les fortes pluies ou les ouragans.

D’après une étude des données de surmortalité liée au chaud et au froid pour les habitants de 854 villes d’Europe, sur une période comprise entre 2000 et 2019, des experts dont les conclusions ont été publiées dans « The Lancet Planetary Health » annoncent que Paris en période de canicule est la ville européenne la plus mortelle d’Europe. Pourquoi Paris serait-elle la ville d’Europe la plus à risque devant les villes d’Espagne du Sud, d’Italie et de Grèce ? D’une manière générale, le taux d’urbanisation à Paris est complétement inadapté à la chaleur. La cause principale serait le phénomène d’îlot de chaleur urbaine qui peut entraîner une augmentation de la température jusqu’à 10 degrés par rapport à ses alentours. Les deuxième et neuvième arrondissements seraient même les arrondissements les plus à risque en cas de canicule à cause du manque de végétaux mais aussi de la densité des bâtiments et du sol imperméable.

On se souvient de la canicule de 2003, et en juillet 2019, de ces températures qui étaient grimpées à 42,6°C. En juillet 2022, il a fait 40,5°C dans la capitale. Des épisodes de canicule qui risquent de se répéter à Paris dans les années à venir… Des vagues de chaleur que la capitale risque encore de subir : des températures au-delà de 30 degrés de 34 jours par an en moyenne d’ici 2028 contre 14 jours par an dans les années 2010, des pics de chaleur à 50 degrés seraient prévus…

Ces vagues de canicule, la ville de Paris veut donc s’y préparer avec un exercice de crise, dénommé « Paris 50° », à l’automne 2023. L’objectif : se préparer au mieux face au réchauffement climatique. Il s’agit de mettre en œuvre une simulation permettant de voir si Paris est en capacité de supporter des températures proches des 50°. Pénélope Komitès, adjointe à la Maire en charge de la résilience, l’a indiqué à BFM Paris Île-de-France : l’objectif est de « tester un phénomène de canicule qui n’a pas eu lieu jusqu’à présent, qui est beaucoup plus long dans la durée et qui monte à un niveau, auquel nous n’avons jamais fait face, de 50°C » a-t-elle confié. Un lancement de la refonte de la stratégie de résilience a été organisé à l’Hôtel de Ville, le 19 octobre 2022L’exercice devrait être intégré dans la Stratégie de Résilience de la ville de Paris.

Un « Dossier Départemental sur les Risques Majeurs – Paris » (DPRM) a été établi par la Préfecture de Police de Paris. Il est consultable en ligne. Il intègre le risque lié aux températures extrêmes. Il indique notamment : « Les périodes de fortes chaleurs sont, quant à elles, propices à des pathologies telles que l’hyperthermie, la déshydratation et l’insolation et à l’aggravation des pathologies préexistantes, en particulier chez les personnes vulnérables (personnes âgées ou handicapées dépendantes, jeunes enfants, personnes en situation de précarité ou sans domicile fixe, etc.). Le risque de surmortalité est donc important en période de canicule, comme en atteste le bilan de 2003. » Il rappelle les règles mises en place :

« Afin de prévenir les conséquences sanitaires d’une canicule, le plan canicule (appelé protocole canicule à Paris) propose la mise en œuvre de mesures de protection des personnes à risque hébergées en institutions (personnes âgées ou handicapées dans des établissements médico-sociaux par exemples) ou hospitalisées en établissements de santé. Par ailleurs, au niveau des communes, un registre des personnes âgées ou isolées doit être tenu. De plus, les professionnels et établissements de santé ont mis en place un dispositif d’information et de communication, à destination du grand public ».

Enfin, signalons un rapport avec différentes recommandations a été remis le vendredi 21 avril à Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Mairie de Paris, en charge de l’urbanisme. Des recommandations dont l’instauration de placette-oasis comme lieu de fraîcheur, le développement des toits-terrasses et l’interdiction des climatiseurs qui rejettent de l’air chaud figurent dans ce rapport. Ses recommandations pourront ensuite être intégrées à deux textes actuellement révisés par l’exécutif, le plan local d’urbanisme (PLU) et le Plan climat, qui doivent être présentés au conseil municipal en juin et juillet.

Mais si Paris a connu bien des dangers, Fluctuat nec mergitur : « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas » … Telle est la devise de Paris rendue officielle par le Baron Haussmann, le 24 novembre 1853…

A lire aussi : Canicule : c’est quoi l’indicateur thermique national, susceptible de battre un record aujourd’hui ?

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