À la uneActualitéEnvironnementFranceSport

Quelles initiatives pour réduire l’impact écologique du Tour de France ?

Alors que le maire EELV de Lyon Grégory Doucet a qualifié le Tour de France comme « machiste et polluant », l’impact écologique de la Grande Boucle inquiète et divise. Si le Vélo ne pollue pas, le Tour de France lui, fait des dégâts considérables sur l’environnement. Les organisateurs l’ont bien compris et tentent de mettre en oeuvre des politiques durables en faveur de l’environnement.

Si le Tour de France est l’une des plus grandes compétitions sportives au monde, l’une des plus regardées, l’une des plus mythiques… Elle est aussi l’une des plus destructrices de l’environnement. Grégory Doucet n’en pense pas moins. Il préconise sûrement l’utilisation du vélo dans sa ville de Lyon, mais le passage de « la machine Tour de France » dans la capitale rhodanienne ce week-end ne l’emballe pas plus que ça. Le maire EELV a dénoncé « l’empreinte écologique du Tour », qui n’est d’après lui « pas écoresponsable » dit-il dans un entretien accordé au Progrès ce jeudi. Déjà en 2019, une tribune sur les 18 millions de goodies distribués par la caravane publicitaire qui parfois finissent dans la nature avait été signée par six associations de défense de l’environnement et trente-quatre députés. S’ajoutent à ça, les hélicoptères, des centaines de voitures, les bus des équipes, les camions techniques, les millions de téléspectateurs au bord des routes… Bref, des dégâts monstrueux pour la nature, mais comme la plupart des gros événements sportifs. Toutefois, la volonté de réduire l’impact écologique du Tour de France est bel et bien réelle depuis plusieurs années. Conscients qu’un changement est nécessaire, les organisateurs ont déjà fait le premier pas avec plusieurs initiatives à court terme pour (peut-être) endosser… le maillot vert de l’environnement.

À lire également : Le “Plogging”, pour un monde plus propre

Vers des véhicules tout électriques en 2021

Le Tour de France est une sorte de petit village qui se déplace d’étape en étape avec une logistique surdimensionnée. Les nombreux moyens de transports utilisés, souvent motorisés, dégradent considérablement l’empreinte carbone mais un changement majeur va s’opérer dès l’année prochaine. Les véhicules Skoda, partenaire officiel de la Grande Boucle ont décidé de se mettre au vert. Ses voitures diesels devenues hybrides cette année vont passer au tout électriques en 2021 sur les routes du Tour de France. L’organisateur de l’événement Amaury Sport Organisation incite désormais l’ensemble des familles du Tour pour l’utilisation de véhicules plus propres. Les partenaires Enedis, Vittel et Leclerc ont choisi, eux aussi, de réaliser l’ensemble du Tour avec des véhicules hybrides. Les moyens de substituons comme la navette, le train ou les remontées mécaniques seront également privilégiés en montagne.

Adieu les plastiques

Après le passage de sa fameuse caravane, le Tour de France laisse des traces. Mais sur ce point, l’organisation est très ferme avec un ramassage des déchets systématique à chaque étape du Tour de France. Un dispositif très encadré avec la mise en place de près de 100 000 sacs-poubelles au bord des routes pour les déchets plastiques. Une matière qui tend à disparaître définitivement sur le Grande Boucle. A.S.O s’est engagé à supprimer à 100% les emballages plastiques des objets publicitaires sauf pour les produits avec des contraintes hygiéniques. De plus, les entreprises bénéficiant d’une caravane publicitaire sont incitées à la production d’objets plus utiles à base de matières plus respectueuses de l’environnement sourcées en France ou en Europe. Depuis 2018, plusieurs mesures sont déjà effectives avec la suppression des emballages plastiques des pailles, des cadeaux, de bracelets invités plastiques, des coupes à champagne en plastique devenues à usage unique en 2020 au profit de coupes réutilisables. En ce qui concerne la nourriture distribuée sur les étapes, les organisateurs prônent une alimentation 100% de saison et 100% française.

« C’est mon tour, je trie »

Le Tour de France c’est aussi celui des millions de spectateurs présents pour encourager les coureurs. Les organisateurs veulent unir tout le monde autour du respect de l’environnement en incitant la population à trier et jeter leurs déchets dans les poubelles situées le long du parcours. Une charte baptisée « c’est mon tour, trie » a été constituée par les associations Les Connexions et Chaque canette compte pour accompagner A.S.O sur la politique des déchets du Tour. Neuf coordinateurs sont présents constamment pour aider les collectivités hôtes, les suiveurs du Tour, les coureurs et le grand public dans le geste de tri avant et pendant l’événement. Un véhicule environnement hybride est présent sur la route pour sensibiliser le public sur les bons comportements à adopter. Pour le Tour, réduire l’impact de l’environnement, c’est aussi l’affaire de tous.

Protection et promotion de la biodiversité

Au-delà de sa dimension sportive, le Tour de France c’est aussi la découverte du paysage français. Depuis de nombreuses années, en collaboration avec le Muséum d’Histoire naturelle, la Grande Boucle propose des clips vidéos pendant la course pour faire découvrir des milieux naturels à protéger en soulignant à chaque fois une charte de bonne conduite. L’objectif est réellement de sensibiliser les téléspectateurs à la protection de l’environnement. En mettant en avant les sites Natura 2000, la course cycliste souhaite mettre en exergue les zones sensibles où l’écosystème et espèces fragiles peuvent être affectés par le passage du Tour de France. Ainsi, les spectateurs sont invités à respecter ces endroits naturels lors de leurs présences sur les routes. Cette année par exemple, les cyclistes et leur public vont pénétrer dans 88 zones Natura 2000 (parcs nationaux, parcs naturels, régionaux…). Si ces initiatives n’est pas présentes sur les routes physiquement mais plutôt sur nos écrans, le Tour de France reste très attaché à la biodiversité française et continue de véhiculer un message en faveur de l’écologie. Bien évidement que la Grande Boucle n’est pas synonyme de protection environnementale mais a réellement pris conscience du danger en travaillant à devenir de plus en plus propre durablement. Le sprint pour le maillot vert est lancé.

Crédit : Photo News

About author

Journaliste
Related posts
ActualitéEnvironnement

C’est quoi le statut de calamité naturelle ?

À la uneFaits Divers

Que s’est-il passé en Allemagne au marché de Noël ?

ActualitéSéries Tv

On débriefe pour vous ... Cent ans de solitude, la meilleure adaptation possible

Actualité

Comment est née la chaîne TF1 (1975) ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux