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Quels sont les 5 étés les plus chauds en France depuis le XXe siècle ?

Depuis le début du XXe siècle, la France a été marquée par de nombreux épisodes de chaleur. Des pluies inexistantes, une sécheresse trop présente et des températures étouffantes, voici le résultat du réchauffement climatique. Les vagues de fortes chaleur ne sont pas sans conséquences. Elles perturbent les récoltes et aggravent la pollution. Des pertes humaines sont également à ajouter à l’addition…Retour sur les 5 étés les plus chauds en France depuis le XXe siècle.

1. 2003 : la canicule la plus meurtrière

Le calvaire a duré deux semaines. La canicule de 2003 bat tous les records, elle a été la plus longue, mais aussi la plus meurtrière. En Europe, plus de 70 000 personnes ont perdu la vie à cause de cet épisode, dont 15 000 en France. La nature n’est pas non plus épargnée. Sous une température de 43°C, tout est entrain de cuire. « C’était apocalyptique », selon Jean-Louis Dalloni pour le journal Géo. Ce forestier-sapeur a vécu l’enfer des incendies qui se sont déclarés dans l’arrière-pays niçois. Le 13 août 2003, c’est dû à un orage sec que les forêts se mettent à brûler avec des flammes atteignant jusqu’à 40 mètres de hauteur.

2. 2018 : un été chaud-froid

C’est le deuxième été le plus chaud enregistré en France. Du 24 juillet au 8 août, 67 départements sont classés en vigilance orange canicule par Météo-France avec des températures qui dépassaient les 40 °C. Cela représente 70% de la population métropolitaine. Au cours des périodes de dépassements des seuils d’alerte et sur l’ensemble des départements concernés, on dénombre 1 480 décès en excès soit une surmortalité de 15 %. « L’été 2018 a été marqué par la persistance quasi continue de températures supérieures aux valeurs saisonnières », a précisé Météo-France dans un communiqué publié en août 2018.

Cet été bat également des records de froid, le 26 août 2018 avec -0,9 °C à Mourmelon-Grand (Marne) ou encore avec 0,9 °C à Reims. « Une gelée sous abri au mois d’août est exceptionnelle ! », a souligné Météo-France. Ce phénomène est le résultat d’une masse d’air frais venant du nord-ouest de l’Europe.

3. 1976 : synonyme de catastrophe absolue

Cette année-là, la plupart des régions françaises connaissent un déficit de précipitation depuis le mois de décembre 1975. Jusqu’au mois de juillet, la France va connaître un épisode d’intense chaleur qu’elle n’avait pas connu depuis 1921. Du 1er décembre au 30 juin 1976, il n’est tombé que 121 mm de pluie sur Paris contre 304 mm en moyenne. Et pour cause, les nappes phréatiques ne sont pas pleines. L’Est, le Centre-Est et le Sud-Est de la France ont été en déficit niveau pluie. C’est 50% à 75% de moins que d’habitude. Ce phénomène ne se produit statistiquement que deux à trois fois par siècle. Cependant, la Méditerranée a connu des précipitations très fortes provoquant des inondations et rendant le sol impraticable pour les agriculteurs.

Côté température, le thermomètre monte dès le printemps. Les températures battent des records : 34 °C à Dax, 33 °C à Bordeaux ou Agen sans la moindre précipitation. Les incendies ne se font pas attendre. Dans le Sud-Ouest, les premiers incendies de céréales et de forêts se déclarent. Sans récoltes, ni d’eau potable, l’armée vient alors en renfort des agriculteurs. Elle aide les paysans des régions de paille à charger les trains que la SNCF a spécialement mis en place pour aider les zones sinistrées.

Des répercussions coûteuses

Dans le Sud-Ouest, de l’eau potable est transportée par camions-citernes vers les villages du canton de Miradoux, dans le Gers. Au nord, on approvisionne en eau certains villages, comme celui de Saint-Mard (Seine-et-Marne). C’est un élan de solidarité entre les régions qui se met en place. Le 8 août, l’ESAMAT de Dax (École de l’aviation légère de l’armée de terre) participe aux multiples opérations de ramassage de la paille pour aider la Bretagne et la Normandie.

L’été 1976 restera synonyme de catastrophe absolue pour le monde agricole. Les pertes de production ont été lourdes. Le journal Sud Ouest évalue les pertes de production de céréales à 30%. Au 25 août, l’impôt sécheresse entre en vigueur. C’est une aide de 2,2 milliards de francs (1,3 milliard d’euros) mise en place par le gouvernement pour les agriculteurs et les éleveurs. Cette aide est couverte par une majoration de 10 % de l’impôt sur le revenu, pour les deux tiers des foyers fiscaux. L’avènement de ce nouvel impôt entraînera la démission du premier ministre, Jacques Chirac.

4. 2023 : une alerte sur le réchauffement climatique

Nous connaissons cette année le 4 ème été le plus chaud en France depuis 1900 selon le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. La température moyenne nationale est de 1,4°C supérieure aux normales de saison. En juin la température était 2,6°C au-dessus de la normale contre 0,8°C en juillet et 0,9°C en août. Depuis le début du mois de septembre, la France connaît des températures records. 36°C sont attendu à La Rochelle pour la température la plus haute ou encore 34°C à Paris ce vendredi. Une montée des températures qui alerte sur les conséquences du réchauffement climatique.

5. 1949 : une année marquée par la sécheresse

Cette année là, l’été a commencé en avril, soit bien avant la date officielle du 21 juin. Les 30°C étaient déjà atteint dans la moitié nord. La pluie se fait attendre par les agriculteurs et le reste de la population, mais rien n’y fait, la sécheresse s’est installée pour tout l’été avec des températures très élevées. Les récoltes sont mauvaises. Par conséquent, le rendement de récolte de pommes de terres est 40% inférieur à celui de l’année précédente selon les archives de « Sud Ouest ». Autres éléments dramatiques, les coupures d’électricité accompagnée de la recrudescence de maladies comme la poliomyélite, une maladie très contagieuse qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles.

Cette année connaît aussi de grands incendies qui se sont déclarés dans les forêts du Sud-Ouest. Du 19 au 25 août, le massif forestier des Landes de Gascogne brûle. 52 000 hectares partent en fumée et l’on dénombre 82 morts. Les communes de Cestas, Saucats, Marcheprime et Miss en Gironde n’ont pas été épargnées. Suite à cet événement dramatique, la DFCI (Défense de la forêt française contre les incendies) met en place une surveillance permanente et des grands couloirs pare-feu. Un corps de pompiers volontaires s’est formé à la suite des événements.

À lire aussi : Environnement : une plainte pour inaction climatique contre Jean Castex et quatre ministres

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