Ce lundi 23 décembre, la France observe une rare journée de deuil national, décrétée par Emmanuel Macron en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté Mayotte. Mais qu’est-ce que c’est vraiment le deuil nationale ?
Le 23 décembre, la France observe une journée de deuil national en mémoire des victimes du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte. Emmanuel Macron a pris cette décision rare lors de sa visite sur l’archipel. Si cette mesure frappe les esprits, elle reste encore mal comprise. Quels sont les enjeux et les implications d’une telle journée ?
Le deuil national est une mesure exceptionnelle en France. Depuis la Ve République, les présidents n’ont décrété le deuil national que dix fois. D’abord réservé aux décès d’anciens présidents, il s’étend désormais aux attentats, drames collectifs et, pour la première fois, à une catastrophe climatique. Pour déclarer officiellement une journée de deuil, le président signe un décret qui est ensuite publié au Journal officiel. Ce texte précise la durée du deuil, généralement limitée à une journée, bien que des exceptions existent, comme les trois jours décrétés après le tsunami de 2004.
Quelles conséquences concrètes ?
Contrairement à l’hommage national, qui s’accompagne de cérémonies organisées par l’État, le deuil national n’obéit à aucun protocole strict. Le Premier ministre fixe les modalités, avec une certaine flexibilité. Les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments publics. Il peut aussi demander une minute de silence ou, plus rarement, fermer des lieux comme les administrations, tribunaux ou écoles. Depuis 1974, aucun gouvernement n’a ordonné la fermeture généralisée des écoles. En revanche, les enseignants organisent parfois une minute de silence en classe pour sensibiliser les élèves. Le gouvernement peut également reporter des événements sportifs, culturels ou festifs en signe de respect. Cependant, là encore, cela dépend du contexte et de la gravité de la situation. À Mayotte, frappée de plein fouet par le cyclone, cette journée est perçue comme une marque de solidarité et d’attention de l’État envers un territoire souvent oublié.