Pris dans le scandale Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg, patron de Facebook, est auditionné hier et aujourd’hui par le Congrès. Il a fait part de son désir d’endosser personnellement la responsabilité des « erreurs » commises par le réseau. L’occasion pour VL de poser une question simple : qu’est-ce que Facebook sait vraiment de vous ?
Retour sur le scandale Cambridge Analytica
L’entreprise Cambridge Analytica est parvenue à collecter les données confidentielles de quelques 87 millions d’utilisateurs. Son objectif ? Influencer l’élection américaine. En effet, le vice-président de la firme n’est autre qu’un certain Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump. Pour recueillir les données, l’entreprise a eu recours à un questionnaire psychologique intitulé « This is your digital life ». Les utilisateurs qui installaient l’application provoquaient involontairement l’aspiration de leurs données. Les effets de l’algorithme ne se cantonnent pas aux États-Unis. Ils auraient également pu influer sur le Brexit, ou encore sur les élections au Kenya d’après le journal Le Soir. Facebook se trouve ainsi au cœur de plusieurs enquêtes.
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Mais qu’est-ce que Facebook sait réellement ?
Il est possible de consulter le détail des vos données telles qu’elles ont été récoltées par le réseau social. Pour les obtenir, il faudra se rendre dans les paramètres de son compte et dans « télécharger une copie de vos données Facebook ». Un dossier complet sera alors constitué avant de vous être envoyé par mail.
Carnet d’adresse et statuts relationnels
De nombreuses données entrées sur Facebook sont conservées pour une durée illimitée. Le réseau garde ainsi toutes les informations ayant servies à la création d’un profil, mais aussi les champs renseignés au fil du temps. Dès la première page du fameux dossier on retrouvera la date et l’heure de son inscription sur le réseau social, mais aussi ses statuts relationnels successifs, en passant par l’ensemble des pages likées. Le dossier regroupe également dans l’onglet « Coordonnées », les mails et parfois les numéros de téléphones de l’ensemble des contacts. Facebook est à même d’enregistrer des informations sur des individus ne disposant pas eux-mêmes d’un compte, notamment si l’on fait le choix de synchroniser son répertoire téléphonique. Le réseau pourra même aspirer des données que l’utilisateur ne possède pas, simplement si ce dernier ce connecte à son compte depuis le téléphone de quelqu’un d’autre.
Pourquoi est-ce un problème ?
Outre le non-respect du caractère confidentiel de ces informations, ces dernières obtiennent une réelle valeur marchande. Elles peuvent devenir primordiales pour étudier les sensibilités politiques des utilisateurs, comme leurs profils de consommateurs. En effet, Facebook c’est aussi une formidable vitrine. Plus efficace encore que les Galeries Lafayette, le réseau propose à ses utilisateurs des offres ciblées correspondant à leur profil et à leur goût. Dans l’onglet « Publicité » on pourra ainsi découvrir les publicités sur lesquels on a cliqué, mais aussi les entreprises ayant récupéré nos informations.
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Les excuses de Mark Zuckerberg devant le Congrès
Le patron de Facebook a été auditionné hier et l’est encore en ce moment-même suite au scandale. Prenant le parti du « mea culpa », Zuckerberg a déjà présenté ses excuses. Il dit regretter que les données privées de certains utilisateurs aient pu être utilisées à des fins politiques, tout en réaffirmant que Facebook demeure un réseau mondial « sûr ». Le journal Le Soir, lui, a préféré mettre au point une vidéo pour aider les usagers à sécuriser leurs données.
« Je pense que dans la vie, il faut apprendre de ses erreurs. Quand on vient avec quelque chose de révolutionnaire comme Facebook, c’est normal de faire des erreurs. » – Mark Zuckerberg