Abattu de sang froid, ce soldat ukrainien prisonnier de guerre est devenu le nouveau martyre de Kiev
Un nouveau crime de guerre ?
Cette vidéo choquante, de seulement 12 secondes, est devenue virale depuis quelques jours sur internet. L’on aperçoit un soldat ukrainien, cigarette à la bouche, le regard fixant un soldat russe hors champs. Ce dernier lui crie quelques mots en russe auquel le soldat ukrainien, sans armes ni casque, réplique « Slava Ukraini » (« Gloire à l’Ukraine »). En réponse ce dernier se fait exécuter froidement par plusieurs rafales, et le caméraman lui assène « crève salaud » en guise de prière.
Selon l’ONU, la vidéo semble authentique. L’homme exécuté a même été identifié. Il s’agirait de Tymofii Mykolaïovytch chadoura, militaire de la 30e brigade mécanisée. Le porte parole de cette même brigade a indiqué à l’AFP que le soldat âgé de 41 ans et mobilisé en décembre à Bakhmout dans le Dombass, avait été porté disparu depuis le 3 février. L’homme serait donc un prisonnier de guerre, qui pour avoir manifesté tout haut son soutien à son pays, s’est fait exécuter de sang froid. Un nouveau un crime de guerre de la part de la Russie ? Le ministre des affaires étrangères ukrainien a réclamé une enquête de la cour pénale internationale.
Un héros national pour soutenir l’effort de guerre
En quelques heures, cette vidéo a fait le tour du monde et a hissé ce soldat ukrainien au rang de héros national. Tandis que les combats font rage à Bakhmout dans le Donbass, cet homme qui n’a pas baissé le regard face à l’ennemi, entretient l’esprit de résistance et demeure un levier efficace pour mobiliser la nation. Les artistes se sont vite emparés de cette image du soldat ukrainien, donnant naissance à de nombreux portraits à la gloire de ce soldat et de l’Ukraine. Zelensky dans une allocution télévisée, exhorte la population à entonner ce désormais fameux « Gloire à l’Ukraine » et a confié « nous retrouverons les meurtriers » pour conclure sur « honneur à creux qui défendent l’Ukraine ».
Surnommé « le hachoir à viande », la bataille à Bakhmout fait environ 1000 morts par jour. Le 8 mars dernier, l’OTAN annonçait que la ville tomberait dans les mains de l’armée russe, mais la résistance ukrainienne continue de braver les attaques successives de la milice Wagner. Bien qu’en cendres, ce lieu stratégique est encore habité par plus de 4000 habitants qui refusent de partir par conviction et par fierté. Selon les renseignements américains, on dénombre une perte ukrainienne pour cinq pertes russes. « C’est ce qu’on appelle une guerre d’attrition. On cherche à détruire le maximum d’adversaires », s’est exprimé le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français.