Alors que nous entamons le troisième mois de cette année 30 “féminicides”, ou meurtre de conjointe, ont été recensé en France. En cette journée de la femme dressons l’histoire de la dernière victime en date : Julie Douib.
Selon ses proches elle était considérée comme une battante mais aussi comme étant une femme magnifique. Dimanche 3 mars, Julie Douib meurt de la main de son ex mari : deux balles de 9 mm tirées à bout portant dans son appartement de l’Île-Rousse en Haute-Corse. Mère de deux enfants dont elle avait la garde depuis sa séparation avec son mari six mois plus tôt, Julie sera retrouvée morte dans son appartement par des pompiers du quartier, alerté par le voisinage quelques minutes après les coups de feu. L’ex-mari quant à lui est directement allé se dénoncer au poste de police le plus proche et a tout avoué dès son arrestation. Julie Douib est la trentième victime de féminicide en France depuis le 1er janvier 2019, un chiffre qui augmente d’année en année.
Mais le pire dans cette histoire, c’est que la mort aurait peut-être pu être évitée : la jeune femme connaissait son mari et était déjà allé porter plainte auprès des gendarmes. Selon la tante de Julie, elle avait le sentiment que le harcèlement qu’elle subissait pouvait mal finir. Julie aurait prévenu les gendarmes que son ex possédait une arme,
“J’ai peur… Il va me tuer.”
“ Madame, tant qu’il ne s’en sert pas, nous ne pouvons rien faire!”
“Vous allez faire quelque chose une fois que je serais morte ?”
Depuis le début de l’année une femme est tuée tous les deux jours en France, mais malgré ce chiffre alarmant rien ne change. Début février le groupe Facebook “Féminicide par compagnons ou ex” recensait 16 meurtres… En l’espace d’un mois le chiffre a doublé.
Le groupe tente d’expliquer cette augmentation de façon rationnelle : “plus les femmes revendiquent leurs droits et leur liberté et plus les hommes sont violents. Tous ces messages qui disent aux femmes de partir, de porter plainte mais rien pour les protéger ensuite. Les juges aux affaires familiales laissent des droits de visite aux hommes violents ce qui met les mères encore plus en danger.”
Une marche silencieuse est organisée samedi à l’Île-Rousse, et une autre dimanche à Ajaccio, en la mémoire de Julie.