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Qui était Grover Cleveland, le seul président américain à remporter deux mandats non consécutifs avant Trump ?

Donald Trump, réélu à la Maison-Blanche le 5 novembre 2024, rejoint Grover Cleveland dans l’histoire en devenant le deuxième président des États-Unis à décrocher un second mandat non consécutif.

La réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche, ce 5 novembre, a secoué la scène politique américaine, faisant du milliardaire républicain le deuxième président des États-Unis à décrocher un second mandat après avoir perdu son précédent. Un exploit spectaculaire dans l’histoire des élections, mais qui n’est pas sans précédent.
Avant Trump, un seul président avait réussi cette prouesse : Grover Cleveland, un démocrate, qui, à la fin du XIXe siècle, devint le 22e et le 24e président des États-Unis. Élu une première fois en 1884, battu en 1888, puis réélu en 1892, Cleveland est resté dans les mémoires pour son intégrité, mais également pour son retour spectaculaire après une défaite. Bien que leurs styles et leurs époques soient aux antipodes, le parcours de Cleveland résonne avec celui de Trump. Son retour, incarne à sa manière un phénomène politique aussi rare qu’inattendu.

Une ascension discrète mais marquante

Grover Cleveland, issu d’une famille modeste, n’a jamais recherché la gloire, mais l’intégrité. Après des études de droit, il se fait remarquer en tant qu’avocat, puis devient le maire de Buffalo où il combat la corruption. Cette réputation de réformateur lui ouvre les portes de la fonction de gouverneur à New York, avant qu’il ne se lance dans la course à la présidence en 1884. Face à James G. Blaine, un républicain entaché de scandales, Cleveland l’emporte de justesse, porté par un programme de probité et de lutte contre la corruption, un fléau de l’époque.
Premier démocrate élu après la guerre de Sécession, Cleveland incarne le renouveau de son parti. Son premier mandat se caractérise par des réformes budgétaires et une gestion stricte des finances publiques. Toutefois, son approche austère et pragmatique, et son refus d’intervenir de manière trop intrusive dans l’économie, suscitent une popularité modérée. Son opposition à des mesures d’aide aux agriculteurs le rend impopulaire auprès de certaines franges de la population, contribuant à sa défaite en 1888.

Le comeback inattendu de 1892

En 1888, Grover Cleveland se présente à nouveau contre Benjamin Harrison, le républicain. Bien qu’il ait une majorité de soutien populaire, il perd à cause du système des grands électeurs. Mais sa défaite ne marque pas la fin de sa carrière. En 1892, après quatre années de mécontentement économique, Cleveland se relance. Le mécontentement général contre les tarifs douaniers et l’inflation pousse même certains républicains réformistes à le soutenir. Il revient au pouvoir sur fond de crise économique et de tensions sociales.
Son second mandat est toutefois loin d’être une période de gloire… La crise de 1893 et les grèves qui secouent le pays l’obligent à adopter une posture plus autoritaire, n’hésitant pas à faire appel aux forces armées pour mater les contestations. Comme Trump quelques décennies plus tard, Cleveland incarne un retour marqué par un contexte économique difficile et des tensions sociales croissantes. Cleveland se retire alors de la politique en 1897, laissant la place à William McKinley.

Un président qui laisse une empreinte

Bien qu’il ait quitté la scène politique discrètement après son dernier mandat, son héritage demeure, notamment à travers son approche intègre et réformatrice de la politique. Grover Cleveland a su faire face à des crises économiques majeures et à une société en pleine mutation, tout en restant fidèle à ses principes. Sa gestion prudente des finances publiques et sa lutte contre la corruption ont marqué la politique de son époque. Cependant, malgré ses qualités, il n’a pu éviter les turbulences économiques et sociales, qui ont profondément affecté son second mandat. Son retour à la présidence après une défaite témoigne d’une persévérance rare, lui permettant de redresser une nation en crise.
Plus d’un siècle après, l’histoire de Cleveland résonne d’une manière nouvelle avec celle de Donald Trump. Si leurs styles et idéologies divergent, tous deux ont prouvé que, en politique, la résilience et la capacité à rebondir après un revers peuvent marquer l’histoire.

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