Issei Sagawa, surnommé le « cannibale japonais » pour avoir violé, tué et mangé une étudiante néerlandaise à Paris en 1981, est mort à l’âge de 73 ans plus de 40 ans après les faits qui avaient suscité l’horreur. Il était devenu une figure médiatique dans son pays sans avoir jamais été emprisonné.
Le 24 novembre dernier, le « cannibale japonais » Issei Sagawa est mort d’une pneumonie, les funérailles ont déjà eu lieu auxquelles ont assisté seulement ses proches. Aucune cérémonie publique n’est prévue a déclaré son frère dans un communiqué (déclaration publiée par l’éditeur d’un mémoire en 2019 écrit par son frère).
Le 11 juin 1981, Sagawa, âgé de 32 ans, étudiait à l’université de la Sorbonne à Paris lorsqu’il a invité à dîner l’étudiante néerlandaise de 24 ans, Renée Hartevelt, chez lui. Il lui a tiré une balle dans le cou, l’a violé puis a mangé des parties de son corps pendant trois jours. Ensuite, il a tenté de se débarrasser des restes de son corps dans le Bois de Boulogne, où il a d’ailleurs été arrêté plusieurs jours après.
« Manger cette fille, c’était une expression d’amour. Je voulais sentir en moi l’existence d’une personne que j’aime «
Issei Sagawa
En 1983, des experts psychiatriques certifient sa maladie mentale ce qui donnera un non-lieu dans l’affaire. II a d’abord été détenu dans un hôpital psychiatrique avant d’être déporté au Japon en 1984. Malgré la détermination de la famille de Renée Hartevelt pour que « le meurtrier ne soit jamais libéré« , Issei Sagawa a été libéré dès son arrivée au Japon après avoir été jugé « sain d’esprit » par les autorités japonaises.
Issei Sagawa n’a jamais caché son crime et devient un phénomène médiatique suite à la sortie de son premier livre « In The Fog » dans lequel il racontait le meurtre dans les moindres détails. Le meurtre a également fait l’objet de la « Lettre de Sagawa-Kun » du romancier japonais Juro Kara qui lui a permis de remporter le prix littéraire Akutagawa en 1982. Sa notoriété grimpe flèche, il faisait de plus en plus d’apparition sur les plateaux télé japonais et donnait régulièrement des interviews aux médias nationaux et internationaux suite à la publication de plusieurs best-sellers, notamment, « Cannibale » ou « J’aimerai être mangé », il a également dessiné un manga en racontant son crime.
En 2018, Verera Paravel et Lucien Casting-Taylor, les réalisateurs du film ont passé des mois avec Sagawa et son frère pour réaliser le film documentaire »Caniba » évoquant l’obsession constante pour le cannibalisme de Sagawa. Ce dernier affirmait de ne pas pouvoir expliquer son acte. C’était très compliqué pour les réalisateurs de « Caniba » décrivant la situation comme très conflictuelle.
» Nous étions dégoutés, fascinés, nous voulions comprendre «
Verena Paravel, co-réalisatrice