Le prince charmant de « Peau d’âne » s’est éteint jeudi 21 avril à l’âge de 80 ans. Acteur, réalisateur, producteur, retour sur la vie de ce grand monsieur du cinéma.
Jacques Perrin a marqué le cinéma français avec ses rôles dans Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne, Le Crabe-tambour, Les Choristes ou plus récemment Goliath. Mais la star était aussi un chevalier blanc de la production indépendante, un réalisateur et un documentariste. Jacques Perrin était également membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2019. C’est une grande perte pour le monde du septième art.
Une enfance sur les planches
Jacques-André Perrin-Simonet est né le 13 juillet 1941 à Paris de deux parents comédiens. Son père est également régisseur à la Comédie Française et souffleur au TNP. Baigné dans l’art, il vit une enfance sans le sou, mais heureuse. Il racontait l’année dernière au micro de France Culture :
« On habitait un petit appartement dans une maison insalubre, mais on disait des poèmes, on racontait des histoires. Et j’ai été bercé par ces rêves, pas tellement d’aventure, mais d’un ailleurs, tout le temps…«
Jacques Perrin, 2021, France Culture
A 14 ans, il quitte l’école pour se consacrer au théâtre. Pendant trois ans il prend des cours avec Antoine Balpêtré, avant d’entrer au Conservatoire. En 1958, premier succès sur scène dans la pièce L’Année du bac de José André Lacour. Le réalisateur Valerio Zurlini le repère, sa carrière est lancée.
Jacques Perrin, acteur…
Le tournage de La fille à la valise en 1960 est le premier de plus de 70. Ses rencontres avec Pierre Schoendoerffer : La 317e Section (1965), Le Crabe-Tambour (1977), L’Honneur d’un capitaine (1982), et Jacques Demy : Les Demoiselles de Rochefort (1967) et Peau d’âne (1970) font de lui un acteur de premier plan.
… puis producteur
Il avait confié que son talent était de savoir réunir ceux qui en possédaient. C’est peut-être cette qualité qui a fait de lui un bon producteur. A la fin des années 1960, il se lance dans la production de Z de Costa Gavras (1969), un film sur lequel personne ne mise. Il remporte l’Oscar du meilleur film étranger. Travailleur acharné, il donne tout pour ses projets et ses idées. En 1997, il obtient le César du meilleur producteur pour Microsmos : Le Peuple de l’herbe.
« Par la conviction, on arrive à bouleverser non pas des montagnes mais des obstacles qui semblent difficiles. Avec la conviction, la foi, la nécessité de l’importance du film, vous arrivez à convaincre.«
Jacques Perrin en 2021 sur France Culture
Fervent défenseur de la nature
Son art a aussi permis à Jacques Perrin de communiquer son amour de la nature. C’est le premier en France a allouer des budgets de blockbuster à des documentaire naturalistes. Ses films demandent des années de préparation, de recherches scientifiques, et la création de matériel nouveau. Il a coproduit plusieurs documentaires sur ce thème, comme Le Peuple singe (1989), Microcosmos : le peuple de l’herbe (1996) ou encore Himalaya : l’enfance d’un chef (1999). Il a également réalisé Le peuple migrateur (2,8 millions d’entrées au cinéma), ou Océans pour lequel il reçoit le César du meilleur documentaire en 2011.