ActualitéHistoireInternational

Qui était Josef Mengele, le médecin SS d’Auschwitz-Birkenau ?

À l’aube du 8 mai, 80 ans après la victoire sur le nazisme, les mémoires se tournent vers les figures les plus sombres de l’Holocauste. Quand on évoque l’horreur des camps, un nom ressort : Josef Mengele.

Josef Mengele, né le 16 mars 1911 en Bavière, est l’un des noms les plus terrifiants de la Seconde Guerre mondiale. Médecin et officier de la SS, il a acquis la réputation sordide de “l’Ange de la Mort” en raison de son rôle à Auschwitz‑Birkenau. Là où il sélectionnait des prisonniers à leur arrivée et menait des expériences médicales inhumaines, particulièrement sur des jumeaux.

Une formation scientifique au service de l’idéologie nazie

Avant de rejoindre Auschwitz, Josef Mengele suit des études poussées en médecine et en anthropologie physique à l’université de Munich. Il s’oriente très tôt vers la “biologie raciale” : dès les années 1930, il travaille à l’Institut de biologie héréditaire et d’hygiène raciale, sous la direction du généticien Otmar von Verschuer, qui l’influence fortement dans ses recherches sur les jumeaux. Il adhère à l’idéologie nazie, rejoint la SS et gravit les échelons jusqu’au rang de Hauptsturmführer (capitaine).

À Auschwitz‑Birkenau : sélections meurtrières et “expériences”

Il est affecté à Auschwitz en 1943, plus précisément à Birkenau, le camp d’extermination. Là, il prend part aux sélections. Dès l’arrivée des convois, il décide qui ira travailler et qui sera envoyé directement vers les chambres à gaz. Mais Josef Mengele ne se contente pas de jouer ce rôle. Il mène aussi des expériences pseudo-scientifiques d’une cruauté extrême, notamment sur les jumeaux.

Son obsession : la génétique raciale et la “pureté” aryenne. Il injecte, dissèque, teste des produits chimiques, souvent sans anesthésie, tuant de nombreux cobayes. Il exerce aussi une forme de “sélection à l’infirmerie”. Des malades sont aussi forcés à défiler nus, examinés brutalement, comme l’ont rapporté certains témoignages. Certaines survivantes évoquent sa terreur légendaire, sa “méchanceté froide” : il s’approchait, observait, décidait et partait.

Josef Mengele : Le calvaire des jumeaux

Parmi ses victimes, les jumeaux occupent une place particulièrement centrale. Josef Mengele voyait en eux la clé de la compréhension de l’hérédité, du “gène aryen”. Les expérimentations étaient systématiques : injections, prélevements, parfois des opérations. Beaucoup de ces enfants ne survivront pas ; ceux qui restent portent des séquelles à vie. Des survivants ont témoigné lors d’un rassemblement à Jérusalem : “Qu’il soit seulement condamné à écouter jour et nuit nos sanglots !” ont-ils déclaré (Le Monde).

La fuite et la cavale : un prédateur en liberté

Quand l’Armée rouge approche en janvier 1945, Josef Mengele quitte Auschwitz avec d’autres membres de la SS. Après la guerre, il se cache en Allemagne, travaille sous de fausses identités, puis s’enfuit en Amérique du Sud en 1949. Il vivra en Argentine, au Paraguay puis au Brésil, aidé par des réseaux nazis et des sympathisants. Il n’a jamais été jugé.

Pendant des décennies, des services comme le Mossad ont tenté de le capturer. Un dossier secret révèle qu’ils ont envisagé des opérations audacieuses : espionnage, mise sur écoute, séductions ciblées… sans succès.

La mort de Josef Mengele, sans justice

Josef Mengele est mort le 7 février 1979, à São Paulo, au Brésil, d’un accident vasculaire alors qu’il nageait. Son corps a été exhumé en 1985, et des analyses médico-légales puis ADN ont permis de confirmer son identité. Bien que durant des années, il avait vécu sous un pseudonyme.

Pourquoi son nom reste à jamais lié à l’horreur ?

Josef Mengele incarne donc une facette particulièrement glaçante du nazisme : celle de la science pervertie, mise au service d’une idéologie raciste et meurtrière. Ses expérimentations n’avaient pas pour but la guérison ou l’aide : elles étaient un moyen de torture, de sélection, d’élimination. En cela, il symbolise le danger extrême quand la recherche scientifique n’a plus de limites éthiques. Le fait qu’il ait échappé à la justice ajoute un poids supplémentaire à sa figure. Il reste un exemple de crime impuni, dont l’ombre plane encore aujourd’hui sur la mémoire de la Shoah.

About author

Journaliste
Related posts
ActualitéSéries Tv

C'est quoi "Rani", la série avec Mylène Jampanoï dispo sur TF1+ ?

ActualitéMédias

C’était en 2015… le terrible accident sur le tournage de Dropped

ActualitéSéries Tv

On a vu pour vous ... Le comte de Monte-Cristo, (nouvelle) version série

ActualitéFaits DiversMusique

Comment est mort Daniel Balavoine ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux