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Qui sont Camille et Justine, les deux humoristes qui affrontent les masculinistes en ligne ?

Derrière leurs sketchs provocateurs, Camille et Justine livrent une véritable bataille contre la haine anti-féministe qui se propage sur les réseaux sociaux. Armées simplement d’humour et de dérision, elles exposent les discours masculinistes et alertent sur un phénomène qui gagne dangereusement du terrain.

Le rire face à la haine

La vidéo commence et les deux femmes changent ironiquement de personnalité pour se mettre dans le peau de ceux qui les haïssent. « Salut, c’est nous les mascus » annoncent-elles. Puis, à tour de rôle, elle simulent des recherches d’insultes à poster sous les vidéos de femmes. « QI d’une huître« , « gênantes« , « lesbiennes« . Le ton est absurde, la caricature assumée et l’humour assuré.

Mais derrière ces nombreux sketchs postés sur les réseaux sociaux, Camille et Justine visent en priorité les masculinistes. Ce nouveau mouvement en ligne de plus en plus visible, violent et influent. Un mouvement qui s’en prend aux femmes et surtout à celles qui osent parler.

@le_trema

ASMR masculiniste pour se détendre face aux féminaz1es avec les stars @camille_giry et @justinelossa

♬ son original – Le Tréma – ASMR Politics

Le duo ne découvre pas cette haine. Dès 2017, les deux comédiennes étaient déjà la cible d’une frange misogyne. Leur crime ? Faire de l’humour et être féministes. Alors qu’on les somme de « parler maquillage et trucs de filles« , elles choisissent de répondre autrement, avec du contenus qui moquent, démontent et ridiculisent les discours masculins les plus rétrogrades. Puis, forcément, elle dérangent.

Naturellement, les insultes et les menaces se multiplient. « C’est là qu’on a compris qu’il y avait un problème » témoigne Justine. À force, l’usure a gagné. Il y a près d’un an, le duo a mis sa collaboration sur pause, épuisé par la violence des attaques. Mais leur combat lui, ne s’est jamais arrêté.

Parodier la haine pour la désamorcer

Sur son compte personnel, Justine continue de parodier les « coachs en séduction« , ces pseudo-gourous virilistes qui se multiplient sur les réseaux sociaux. Elle imite leur discours sexistes, « Si tu mets la femme sur un piédestal, tu passeras pour un faible » ou encore « Au lit, mets-lui le tarif ». L’ objectif étant de montrer l’absurdité et la dangerosité de tels propos, car ces contenus ne sont pas anodins et séduisent une jeune génération en quête de repères.

L’ idéologie masculiniste progresse comme en témoigne l’attentat masculiniste déjoué début juillet à Saint-Etienne par Timoty G. un jeune adolescent de 18 ans qui revendiquait le mouvement Incel. Le Haut Conseil à l’Égalité alerte sur cette radicalisation, pendant que les parents, souvent, n’en mesurent pas les risques. Face à cette progression, Camille et Justine incarnent l’une des rares résistances visibles sur les réseaux sociaux.

L’humour comme arme politique

Mais résister peut être compliqué. Les « mascus » organisent des blocages numériques, ciblent des comptes en particulier et réussissent parfois à atteindre leur but. Entre des comptes supprimés, des signalements et des vidéos censurées, nombreuses sont celles qui ont été victimes de leurs actes sur les réseaux sociaux. Justine a porté plainte trois fois pour harcèlement et la créatrice du compte Abrège soeur, a vu son profil TikTok être banni sept fois en quatre mois.

@aufeminin

Abrégé Sœur : le contre-pied féministe ? Alors qu’Abrégé Frère crée la polémique, une influenceuse, @abregesoeur, inverse la tendance avec des vidéos courtes et percutantes où elle déconstruit les discours masculins problématiques avec humour et ironie. On vous explique ! #sinformersurtiktok #abregesoeur #abregefrere #abrege

♬ son original – aufeminin – aufeminin

Derrière les visages de figures masculinistes comme Alex Hitchens, Killian Sensei ou encore Azur La Meute, se cache une stratégie. Rallier les jeunes hommes déçus ou frustrés, pour les enrôler dans un combat contre les femmes.

L’humour de Camille et Justine sert d’alerte mais aussi de soulagement. Bien qu’elles produisent moins de vidéos, leur combat, lui, ne s’arrête pas. Et il recommencera toujours par une pique bien placée.

A lire aussi : C’est quoi un « attentat masculiniste » ?

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