Dans la foule de manifestants lors de la fête du travail, 1200 individus s’étaient invités pour en découdre avec les forces de l’ordre. Casseurs, anarchistes ou antifascistes, qui sont-ils ?
Un mouvement venu d’Allemagne
Il faut remonter dans les années 1980 à l’ouest du mur de Berlin pour trouver les premières traces des black-blocs. Face aux milices policières, les autonomes allemands se sont organisés en « Schwarzer Block » pour mettre en pratique des actions collectives afin de défendre en masse, des squats et des lieux autogérés menacés d’expulsion. On retrouve ensuite le mouvement sous les couleurs des antifascistes, anticapitalistes, internationalistes, et anarchistes. Tout ce qui représente la capitalisme est considéré comme néfaste à la société selon les adhérents du groupe.
Un groupe organisé
Au loin du regard de la police, les black-blocs se retrouvent souvent cachés au milieu de la foule. Derrière des banderoles, ils attendent qu’une intervention policière se prépare ou bien que les forces de l’ordre ne chargent sur le cortège. Cagoules, lunettes de ski renforcées, masques, bonnets, gants de motos, pantalons et rangers le tout de couleur noire, voici la tenue complète du casseur. Pavé dans une main et cocktail molotov dans l’autre, les voici prêts pour dégrader et blesser la république. Lors des manifestation du 1er mai, 1200 black-blocs ont été recensés.
L’usage de la violence
Toujours dans l’optique de toucher au capitalisme et à l’Etat en s’en prenant aux banques, sociétés privées, bâtiments gouvernementaux et caméras de vidéo-surveillance, les casseurs peut opter pour une alternative à la destruction. En ligne de mire : le mur formé par les forces de l’ordre. Tous les efforts sont alors consacrés sur les policiers pour faire reculer la ligne et regagner le terrain perdu. L’objectif est donc de former un cercle pour prendre à part des fonctionnaires de police, pour libérer des manifestants interpellés provoquant ainsi la dé-arrestation de certains black-blocs.
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Actions en France
Nantes, février 2014 : la préfecture de la Loire-Atlantique accueille la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Près de 1000 activistes d’ultra-gauche affrontent violemment les forces de l’ordre.
Rennes, mai 2016 : Théâtre de violences sur policiers et gendarmes les black-clocs se glissent dans la manifestation contre la loi travail, semant la panique et blessant des forces de l’ordre.
Paris, mai 2017-2018 : Toujours lors de la fête du travail, les casseurs-zadistes-anarchistes-antfascistes démolissent toutes représentations du capitalisme.
Des mouvances à l’international
Dans les années 1990, le groupe arrive aux Etat-Unis. Le mouvement prend alors le nom de Anti racist Action (ARA). Les adhérents sont directement confrontés aux suprémacistes blancs et aux néo-nazis qui s’illustrent dans les rues.
En 1999 c’est à Seattle que sévissent les black-blocs. Lors du congrès de l’OMC, 200 manifestants encagoulés dégradent des locaux de sociétés multinationales et construisent des zones autonomes temporaires (ZAT). C’est la première fois que les médias américains parlent du phénomène.
Le mouvement prendra forme ensuite dans d’autre pays comme le Brésil, le Canada, la France, l’Egypte ou l’Italie.