Depuis le 30 janvier dernier, des militants étudiants d’extrême-gauche occupent un bâtiment de l’université Paris Vincennes-Saint-Denis. Ils en profitent pour loger des migrants dans le bâtiment A, une situation qui dégénère… Mais que se passe-t-il à Paris VIII ?
L’affaire, qui dure depuis deux mois, est une pagaille. Il est possible de la résumer en quatre points.
Qui squatte l’Université Paris VIII ?
Depuis le 30 Janvier, un collectif nommé «Les exil.é.s occupent Paris VIII », composé d’étudiants et de membres du personnel de l’établissement, a pris la possession du bâtiment A de l’université. Le mouvement organise l’installation de migrants, souvent des hommes, originaire d’Afrique ou d’Asie. Ils sont une centaine actuellement, tous exilés. Ils viennent du Soudan, du Tchad, d’Erythrée, d’Ethiopie, ou même d’Afghanistan. Le lieu occupé a été aménagé, les salles de cours sont devenues dortoirs, réfectoires, ou même salle de réunion. Il arrive parfois même que ces dernières redeviennent un lieu d’apprentissage, on y donne des leçons de français et de mathématiques aux réfugiés. Les vivres, besoins médicaux sont assurés par un réseau de solidarité. Pareil pour les vêtements, dont les habitants du quartier se chargent de trouver et de laver.
Un beau combat
Le but de ce combat est avant tout politique. Le collectif souhaite instaurer la force vis-à-vis des autorités afin d’obtenir la régularisation des occupants du bâtiment A. Le groupuscule d’extrême gauche souhaite l’abolition de la distinction entre migrants économiques et migrants politiques. Les principaux intéressés eux, souhaitent juste s’en sortir. Les plus diplômés confient même leurs envies de monter une entreprise. Ils manifesteront tous ensemble vendredi, dès 14h, à Bobigny. Devant la préfecture de Seine-Saint-Denis, ils tiendront à faire entendre leurs revendications.
L’affaire du racisme « anti-blanc »
Le 8 mars dernier, l’établissement dionysien se réveille groggy en voyant des murs immaculés de haine.
« Mort aux blancs », « Français = PD », « Femmes, voilez-vous !», « AntiFrance vaincra » sont certains des témoignages les plus violences. Les tags sont nombreux, certains cibles la police : «Beau comme une voiture de police qui brûle », nargue les inscriptions nocturnes.
L’université a porté plainte, et a tenu a assurer son « soutien à ceux qui subissent quotidiennement dégradations et insultes variées ».
La faculté Paris VIII désabusée
Le beau combat a été gâché. « Ce ne sont pas les migrants, les pauvres. Ils ne parlent pas français. Ce sont plus probablement les membres du collectif d’extrême-gauche » explique la présidente de l’Université Paris VIII au Figaro. Les étudiants, eux-aussi sont désabusés. Ils n’ont pas hésité à dénoncer la situation sur les réseaux sociaux.
Un enseignant-chercheur se résigne : « Avec le blocage du bâtiment A, on empêche des étudiants précaires d’étudier. Pour la plupart, ils viennent de milieux modestes, leur diplôme est leur seule chance d’ascension sociale.»
Une situation compliquée à gérer pour les dirigeants de la faculté : « Nous sommes dans une impasse, malgré les propositions faites » explique la présidente. Les vacances de printemps, lors desquelles l’établissement sera fermé, apaiseront peut-être la situation.
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