Vous avez toujours rêvé d’engloutir tout un bouquet ? Ca tombe bien parce qu’aujourd’hui, au menu, c’est salade de ronces et soupe d’orties !
VL. est allé à la rencontre de Maxime et Maëlle, deux passionnés d’agro-écologie, qui font découvrir au grand public les propriétés bienfaisantes des plantes comestibles. Maxime Pfohl, co-fondateur du Jardin des Mille Pas, initie à l’agro-écologie au-travers de stages ouverts à tous et nous apprend à identifier les espèces. Maëlle, bénévole depuis l’automne 2018, a fait des études en biochimie et valorisation du végétal. Elle présente la partie alimentaire et les propriétés bénéfiques des plantes comestibles.
L’agro-écologie, qu’est-ce que c’est ?
Science des habitats naturels datant de 1928, l’agro-écologie allie les recherches en agronomie et en écologie. A l’instar de la permaculture, on étudie le milieu, les réactions entre la faune et la flore afin d’établir les parfaites associations de plantes (et d’animaux, comme on pourra le voir plus bas) pour obtenir un agro-écosystème équilibré et dynamique. C’est aussi un mouvement contestant le modèle dominant de l’agriculture actuelle. Les pratiques se déclinent en cinq points fondamentaux :
- le renouvellement de la biomasse et l’entretien de la fertilité des sols ;
- la minimisation des pertes en énergie solaire, en air et en eau ;
- la diversification génétique dans le temps et l’espace ;
- la valorisation des interactions biologiques ;
- la lutte contre les ennemis des cultures (maladies, ravageurs et adventices).
Quelles plantes puis-je manger ?
Assez de manger toujours la même laitue ? Rajoutez-y des jeunes feuilles, la diversité des plantes comestibles est énorme ! Et en plus de vous régaler, vous vous soignerez de divers maux par la même occasion. Voici pour vous un petit guide des plantes comestibles qui sont même probablement déjà dans votre jardin et alentours.
Plantin lancéolé :
Pousse sur les terrains vagues ou cultivés et les pelouses urbaines. Les jeunes feuilles se mangent crues, en salade, et ont un goût de champignon. Pour les feuilles plus âgées, elles sont excellentes en soupe. Le plantin est signe d’une bonne vie microbactérienne du sol et peut être utilisée contre les piqures d’insectes (et d’orties notamment).
Chénopode blanc :
Protège les sols brulés par le Soleil. Riche en protéines, calcium et en vitamines A et C, le chénopode blanc a un goût proche de l’épinard et se cuisine comme le plantin. Il est indicateur d’un sol azoté et attire les pucerons.
Gaillet grateron :
En ville, le gaillet grateron pousse au pied des murs et des arbres. On le fait également pousser sur les tas de composts. Comme son nom l’indique, cette plante gratte. On mange les jeunes pousses cuites comme des asperges. Les fruits bruns, une fois torréfiés, ont un goût très similaire au café et contiennent d’ailleurs de la caféine, mais en plus petite quantité.
Moutons de Ouessant :
« Ne me maaaaangez pas ! »
Les moutons de Ouessant sont utilisés au Jardin des Mille Pas comme tondeuse écologique. Le troupeau est placé dans un parc mobile que l’équipe déplace tous les jours. Même s’ils mangent très bien l’herbe, ils raffolent des trèfles.
Ronces :
Les ronces sont des plantes héliophiles qui poussent dans les haies, les lisières et les prairies rudérales¹. Les jeunes feuilles se mangent en salade mais on peut aussi les faire fermenter pour obtenir une sorte de thé noir. Les fruits sont riches en tannins, vitamines A et C et en minéraux. Ils sont bons pour le système gastro-intestinal.
Il existe également la ronce domestique, qui n’a pas d’épines et dont les fruits sont moins goûteux.
Les mûres des ronces sont à différencier de celles du mûrier qui est un arbre/arbuste.
¹ : Se dit d’une espèce végétale (ortie par exemple) se développant sur des décombres, à proximité des maisons.
Alliaire officinale :
L’alliaire officinale monte jusqu’à 50-80cm et pousse dans les clairières et les lisières. Dans une salade ou du beurre, les jeunes feuilles apporteront un léger goût d’ail. Les racines sont aussi consommables et ont un goût de radis.
Ortie dioïque :
L’ortie est très commune, on en croise un peu partout : prairies, décombres, abords d’habitations, sols riches en fer ou en humus. Elle se mange en salade, en soupe, en pesto (parfait pour agrémenter vos pâtes !) et même telle quelle (technique pour ne pas se faire piquer ici).
On peut en faire du purin, idéal pour la croissance des plantes. Attention toutefois à ne pas trop concentrer votre purin car il se transformera en redoutable insecticide. On préférera hacher les orties et les mélanger avec de la terre et de l’eau. L’ortie permet aussi de lutter contre les rhumatismes.
Lamier pourpre :
Le lamier pourpre est indicateur d’un excès d’azote et d’un sol lessivé, trop drainé. Il pousse dans les potagers, les terres remuées ou modifiées par l’Homme. Il se mange aussi bien en salade que cuit comme un légume. Il a un goût plutôt doux, peu prononcé.
Tilleul :
Le tilleul est un arbre qui aime les zones éclairées ou semi-ombragées. Il est principalement utilisé pour faire des infusions mais peut aussi être consommé en salade estivale. La sève de tilleul, comme celle du bouleau, peut se boire. Les fleurs infusées servent de calmant et de sédatif, mais peuvent avoir l’effet inverse si on les laissent trop longtemps.
Quelques autres plantes comestibles :
De gauche à droite :
- Grande oseille
- Lierre terrestre
- Mauve sylvestre
- Plantain majeur
- Plantain corne de cerf
- Pâquerette
- Vesce cultivée
- Consoude officinale
- Stellaire holostée
- Sureau noir
Si vous avez un doute sur une plante, renseignez-vous sur les caractéristiques d’identification via Tela Botanica ou munissez-vous d’un livre d’identification des plantes.
Pour les cuisiniers en herbe qui veulent en savoir plus, n’hésitez pas à contacter l’équipe du Jardin des Mille Pas via leur page Facebook. Ils organisent régulièrement des stages et divers ateliers (prochain atelier : Atelier Transformation des produits du jardin le 15 Mai).
Jardin des Mille Pas – Chemin de Boron, La Prévalaye – 35000 RENNES.
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