Depuis le 1er Janvier 2019, toute habitation louée plus de 120 jours par an sera bloquée sur les sites de locations type Airbnb. Opportunité de raviver le marché des hôtels classiques ou handicap au tourisme, Lyon nous fait découvrir son marché.
Un peu de contexte
Signé en juin, l’accord concerné anticipait certaines mesures de la loi ÉLAN signée en novembre 2018 (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique). Il ne concerne pas seulement Airbnb mais aussi ses concurrents (TripAdvisor, etc.) et vise à un meilleur contrôle des annonces mises en ligne. La loi française stipule qu’au delà de 120 (4 mois) de location, un logement devient ‘secondaire’. Hors, les logements secondaires sont interdits à la location sur Airbnb. Pour commencer la mise en place de cette mesure, c’est 18 communes qui ont été sélectionnées, l’une d’elles étant la ville de Lyon.
Une mesure qui affecte tout le monde
L’accord a des effets surtout pour les loueurs étant des professionnels qui en ressortent leur revenu principal. Peu étonnant lorsqu’on sait qu’une location Airbnb devient plus rentable qu’une location classique à partir de 126 nuits (Cabinet Astère). Quand aux plateformes, elles ont dû mettre en place de nouveaux systèmes de contrôle et renforcer leurs relations avec les collectivités, déjà apaisées grâce à cet accord.
Ce sont peut-être de nouveaux postes qui devront être mis en place dans les villes. En plus d’avoir la responsabilité de «dénoncer» les annonces illégales, elles devront maintenant délivrer les permis d’extension de durée de location. La forme et les conditions pour obtenir celles-ci sont encore floues, mais elles seront sans aucun doute très demandées.
L’arrivée d’Airbnb avait été une véritable disruption des modèles économiques du tourisme. Entre hôtel et couch-surfing, payant mais pas trop cher, le BlaBlaCar de l’hôtellerie a créé une nouvelle manière de voyager. Elle a aussi permis l’apparition de conciergeries spécialisées, qui se chargent du nettoyage et de l’accueil dans les logements.
Un coup de pouce aux hôtels ou un fardeau pour le tourisme?
À Lyon, le prix moyen d’un hôtel est de 100€ la nuit, contre 65€ pour un Airbnb. Pour une chambre seule, dans un quartier un peu excentré, le prix peut baisser jusqu’à 25€. La différence de prix n’est donc ni minime, ni négligeable.
Il est évident que la volonté du gouvernement est de raviver les hôtels classiques. On compte environ 7400 chambres à Lyon dans 120 hôtels, contre 4500 Airbnb. Il faut retenir que les Airbnb sont des logements pouvant accueillir au moins 2 personnes, jusqu’à une dizaine en général.
De toute évidence, le nombre de touristes ne sera sûrement pas impacté par cette loi, puisque la planification d’un voyage ne se fait pas selon les prix des logements mais bien le lieu de visite lui-même. Malgré tout, il faut anticiper une baisse des budget des touristes, et donc moins de dépenses de type shopping. Actuellement, les études publiées par l’office du tourisme de Lyon nous indique qu’un visiteur dépense en moyenne 350€ sur place.
«Pendant la fête des lumières, je loue toujours mon appartement, et je pars loger chez des amis» nous dit Thomas. Oui, à Lyon, le prix et la quantité des Airbnb augmente drastiquement durant la Fête des Lumières. Malheureusement, le taux de sous-locations illégales augmente aussi. Une mesure pour mieux contrôler celles-ci serait-elle la prochaine ? Affaire à suivre…