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Retour de « Pyramide » : nos impressions

C’est l’un des évènements de l’été télévisuel en France : France 2 relance son ex-programme phare « Pyramide », jeu de mots ancré dans les mémoires collectives des années 90, avec Olivier Minne aux commandes et des maîtres-mots remis au goût du jour. Pour vous, Radio VL a regardé et décrypté les deux premières émissions, diffusées le dimanche 6 juillet entre 18h50 et 20h.

Ils s’étaient quittés en 2003, un certain 5 juillet. Une disparition brutale pour un jeu considéré comme vieillissant et résolument ringard. Onze ans après, l’histoire d’amour entre France 2 et « Pyramide » semble donc renaître. Et pour ce retour, on fait table rase et on recommence (presque) tout. Exit Patrice Laffont, Pépita et les maîtres-mots Jérôme Tichit et Claire Gautraud. Désormais, Starling a repris l’affaire, et a fait le pari d’Olivier Minne (aussi dans Fort Boyard tout l’été) pour tenir les manettes du jeu durant la période estivale. Le décor a été totalement revu, les maîtres-mots actualisés et la formule simplifiée. Mais le mieux, au lieu de ces généralités, c’est de vous raconter ce qui a vraiment changé, en bien comme en mal.

  • ON A AIMÉ

Un décor très esthétique. Tout de bleu coloré et illuminé, le nouveau décor de « Pyramide » fait sensation. Sur le plan principal, tout semble très clair. Dans son stand-up de départ, Olivier Minne est au centre d’une grande pyramide en verre dont on ne voit que les arêtes, avec à sa gauche les pupitres des candidats, et derrière lui l’écran en forme de pyramide. Le public est disposé de part et d’autres de la structure géante. Un plateau plus petit que l’ancien décor de 2003, mais résolument plus épuré, et surtout plus clair. On s’y perdait un peu avec toutes ses couleurs, avant.

Une bonne humeur certaine. Ça se voit, la volonté de redonner un coup de jeune à « Pyramide » est bien présente. Olivier Minne est très complice avec ses quatre maîtres-mots, répartis par deux sur les deux émissions (Bruno Guillon et Élodie Gossuin pour la première, Karine Teyssandier et Damien Thévenot pour la seconde). Une vanne de temps en temps, des situations cocasses à profusion, ajoutez des candidats qui se prennent bien au jeu, et ça donne une ambiance vraiment saine sur ce plateau. Les candidats ont l’air concernés, ce qui manque cruellement dans certains jeux.

Des réseaux sociaux au taquet. Osons pour cette partie la comparaison avec « Mot de passe ». Dans cette dernière, aucune mention des réseaux sociaux, donc aucune interactivité. Cette fois-ci, le problème est réglé. Olivier Minne rappelle régulièrement le mot-dièse #pyramide, et ça porte ses fruits. Quelques minutes après son lancement, #pyramide atteint la liste nationale des TT  de Twitter (Top Tweets). C’est pas donné pour toutes les émissions, même pour leurs lancements.

Une formule allégée plus digeste. « Pyramide », c’était surtout assimilé à ses mots introuvables, et à ses formules incompréhensibles pour arriver à les faire deviner. Alors, à nouvelle version, nouvelle politique des mots. On les a globalement trouvés bien plus simples, à une ou deux exceptions près. Si faciles que la traditionnelle épreuve de l’énigme, en fin d’émission, est d’une facilité déconcertante une fois qu’on a trouvé tous les mots, eux-même pas très compliqués à débusquer. 20.000 € pour le vainqueur de l’énigme, et aussi facilement prenables soient-ils, ça va en attirer des candidats…

pyramide-d-cor

Le précédent décor de Pyramide. Ça a bien changé, en effet !

 

  • ON A PAS (TROP) AIMÉ

Une étrange disposition des pupitres. Mais que Diable font les candidats dos-à-dos ? Les pupitres sont alignés sur le même niveau, et cela a une conséquence directe : situés respectivement à droite et  gauche des pupitres, et regardant leurs maîtres-mots, les deux candidats sont donc dos-à-dos. Une disposition assez étrange pour un jeu télé, qui par le non-verbal renforce le côté opposition de la compétition, au détriment du côté détendu et amical. C’est ce qui nous a personnellement fait tilter, ce n’est pas forcément le cas pour tous les téléspectateurs…

Olivier Minne en fait légèrement trop. On connaît la tendance d’Olivier Minne à théâtraliser les situations des émissions qu’il présente, à travers notamment Fort Boyard. Un comportement qui donne du pep’s à ses émissions, certes, mais qui peut avoir tendance à agacer. Ses intonations souvent moqueuses à répétition peuvent s’avérer méprisantes. De même que son habitude de chercher des situations comiques, au point de couper certains élans.

Où est passé le public ? Reprenons la comparaison avec « Mot de passe ». Clairement, ce qui faisait la force de cette émission, c’était son public. Patrick Sabatier jouait d’ailleurs très souvent avec lui. Or, taille du plateau oblige, le public de « Pyramide » est certes bien moins nombreux. Mais est-ce une raison pour carrément en oublier une partie dans les cadrages, et en ne faisant pas grand-chose pour le rendre vivant ? Bon, ça n’impacte pas grand-chose sur leur capacité à mettre l’ambiance. Mais tout de même, on est un peu déçus du rôle ingrat d’applaudisseurs que semble leur avoir confié Starling. On a vu mieux sur certains plateaux télé.

Des gradins très étendus autour du plateau : le public a un véritable rôle dans "Mot de passe"

Des gradins très étendus autour du plateau : le public a un véritable rôle dans « Mot de passe »

Vous l’aurez compris de l’impression générale qui se dégage de cet article : d’après nous, ce lancement est plutôt réussi. Bonne humeur et esthétisme étaient au rendez-vous, et 20.000 € sont déjà tombés. On ne doute qu’ils continueront à être versés le restant de l’été. On va éviter de tirer des plans sur la comète, mais vue l’allégresse des réseaux sociaux, on parierait bien sur une prolongation après l’été. Finalement, le recyclage c’est mieux que l’innovation (cf. les échecs Avec ou sans joker et Le Cube de l’été 2013 de France 2)…

 

 

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