Les ventes de 33-tours, objet culte relancé il y a dix ans à peine, s’emballent aujourd’hui. Il devient même le support de nombreuses nouveautés.
A côté du nouvel iPhone et autres gadgets à la mode, le bon vieux 33-tours fait son grand retour depuis quelques années. Pourtant, le vinyle est, à la différence de ces produits high-tech, un objet dont la conception a très peu varié depuis son lancement dans les années 1940. Et dont le retour en grâce continue de surprendre ceux qui avaient assisté à sa mort programmé dans les années 1980, alors que le CD le supplantait dans les bacs des disquaires comme dans le cœur des mélomanes. Depuis un peu moins de dix ans, le disque noir a fait un retour fracassant dans nos vies, détrônant celui qui avait voulu sa peau. «Le vinyle n’a jamais disparu mais il était devenu très minoritaire pour les nouveautés», explique Philippe Thieyre, ancien disquaire et collaborateur de Rock & Folk, qui poursuit: «Aujourd’hui, même les grandes chaîne se sont remises à vendre.»
« Le vinyle représentait à peine 30% du chiffre d’affaires des disquaires en 2009, aujourd’hui le pourcentage tourne entre 70% et 80% ! On voit la même chose à Los Angeles (Etats-Unis) », a rappelé au Monde David Godevais, directeur du Club action des labels indépendants français (Calif), organisateur du Disquaire Day, plus connu à l’international sous le nom de Record Store Day.
Une platine vinyle dans une rue de Moscou (Russie).
Trois raisons qui expliquent le retour de ce produit que l’on croyait mort et enterré.
1 – Le vinyle est un objet précieux qui attire les collectionneurs. « C’est typiquement le genre de produit qu’on garde », a souligné Laurent Journo, organisateur du salon du Vintage à Paris, en juin.
2 – Un son beaucoup plus chaleureux. Avis partagé par le Journal du Dimanche, qui écrit que l’acheteur de galettes noires « aime retrouver d’abord la qualité sonore unique du vinyle, bien meilleure que le son compressé du numérique ».
3 – Les jeunent s’y intéressent. Tous les disquaires le constatent : la nouvelle population d’acheteurs de vinyles est plus jeune. Certains n’ont pas connu l’âge d’or du microsillon. « Avant c’était plutôt du 30 à 40 ans, la clientèle moyenne. Maintenant, c’est plus du 20-40 », raconte Stéphane, disquaire, responsable du magasin Spliff. « Ça devient cool d’acheter des vinyles. On en voit à la télé, on en voit dans les séries, on en voit un peu partout donc on a envie d’en acheter, estime-t-il. Certains ne sont pas intéressés par le son, c’est juste que leurs artistes préférés pressent maintenant en vinyle. »
Magasin de disquaire aux états-unis
Rétrospective sur un objet devenu culte
1877 : invention du Paléophone par le français Charles Cros, avec un système de reproduction du son sur un cylindre d’acier recouvert de noir de fumée. Cette idée est développée aux USA par Thomas Edison qui réalise le phonographe qui permet quelques minutes d’enregistrement sonore.
1886 : Mise au point du gramophone, version améliorée du phonographe par Chester Bell et Charles Sumner Tainter
1887 invention du premier disque 78 tours minute en zinc enduit de cire par l’inventeur Émile Berliner, en Allemagne. Ce disque est relativement facile à reproduire et concurrence de plus en plus le gramophone.
1889 Mise en vente du premier tourne-disques gramophone d’Émile Berliner.
1893 Première ventes en Allemagne de disques 78 tours par la « Deutsche Grammophon » d’Emile Berliner. Cette société spécialisée dans la musique classique offre des enregistrements prestigieux.
1894 Création en France de la firme Pathé
1900 Premiers disques 78 tours de 17 cms en France.
1902 Le cylindre est remplacé par le disque pour les phonographes. Début du « marché du disque ». La technique et les performances des 78 tours ne cessent de progresser que ce soit par la durée, double face, formats normalisés, techniques d’enregistrement, etc..
1939 Suite à la Guerre mondiale on est obligé de trouver un autre produit pour fabriquer les disques. On découvre alors le vinyle produit plastique dérivé du pétrole.
1942-1944 Commercialisation des premiers disques vinyle aux États-Unis
1944 Réalisation à titre expérimental du premier 33 tours par le Belge René Snepvangers
1946 La firme Columbia vend aux États Unis le premier microsillon de 33 tours minute, c’est un disque de musique classique. Les sillons très fins génèrent l’utilisation de têtes de lecture très légères et de pointes à saphir
1948 La vente des LP débute vraiment.
1949 Apparition aux États-Unis du premier disque 45 tours minute de format 17 cms, appelé le 7 inches par les Anglais et les Américains, le 45 giri par les Italiens, et le SP par les collectionneurs, initiales de Single Play.
1951 Sortie du premier 45 tours en France, le microsillon va s’imposer durant les années 50.
1957 Abandon du 78 tours mais qui reste maintenu dans des pays pauvres comme les pays de l’Est, Inde jusqu’en 1961-1962.
1958-1970 Période la plus faste du vinyle
1976 Arrivée du maxi 45 tours en France mais l’invention du maxi 45 tours voit le jour par accident, suite à une pénurie de vinyle 45 tours, Tom Moulton grave un disque single sur un 33 tours. L’espacement entre les sillons plus grand modifie les tonalités du son, un meilleur rendement au niveau sonore, la durée du morceau rallongée, Barry White en sera un précurseur….
1978 La pénurie de pétrole amène une baisse de qualité des vinyles.
1983 Arrivée en France du disque compact. Déjà beaucoup jettent leus disques dans les poubelles, le cd est une révolution pour certains…
1988 Les disques vinyles commencent à disparaître des magasins, des grandes sociétés font tout pour faire de la place au profit du cd.
1991 Disparition du vinyle qui continue à exister mais de façon marginale.
1996 Le cd est en plein boum, seules les discothèques et quelques magasins obtiennent encore des vinyles..
2000 les salons de collectionneurs de vinyles perdent eux aussi de la vitesse…
2005. Le vinyl refait surface dans les pays étrangers comme l’Angleterre, les USA, l’Italie, l’Allemagne, etc.. la France décline de fabriquer des vinyles, à part pour quelques artistes.
2006. Le mp3 entre dans les moeurs et les majors company suivent le marché par la vente en ligne de mp3, mais les internautes ont un autre filon, les sites de peer to peer ou c’est gratuit. Mais petit à petit les internautes achètent le mp3 sur des plateformes dont la plus grande est celle de VirginMéga.
2008. La mort du cd est annoncée. Le cd single disparait peu à peu des étalages des peu de disquaires qui restent implanter. Le marché musical est complètement effondré, seuls quelques hypermarchés et supermarchés vendent quelques copies de cd singles mais les ventes dépassent guère les mille exemplaires..Grâce aux platines vinyls USB, c’est le retour du bon son, et une explosion des ventes de disques vinyls à l’étranger !!…