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Roland-Garros, jour 5 : HISTORIQUE ! Les Français(es) désertent leur propre tournoi

Tous les soirs jusqu’au 13 Juin, VL Média fera le point chaque soir sur la journée de Roland-Garros. Résumé des moments marquants de la journée, et projection sur les affiches importantes du lendemain, vous saurez tout de ce qu’il ne fallait pas manquer sur les courts du côté de la Porte d’Auteuil. Aujourd’hui, les Français(es) désertent leur propre tournoi, retour sur leur énorme fiasco et à l’inverse, le tennis italien qui se porte bien

Le match du jour : Richard Gasquet – Rafael Nadal

Sur le plan médiatique en France, aucune affiche n’avait l’envergure de cette rencontre entre Rafael Nadal et Richard Gasquet programmée en Night Session sur le Chatrier, donc à huis clos. Entre l’homme qui possède une statue à Roland-Garros et celui qui possède à un revers a une main que l’on pourrait également statufier, les confrontations avant cette rencontre étaient sans appel. 16-0 pour l’Espagnol. Malheureusement pour Gasquet il est désormais possible d’ajouter une 17e défaite, la troisième à Paris après celles de 2005 et 2018. Mais contrairement aux deux matchs précédents le Biterrois n’a pas démérité. Même s’il a pris 3 sets, comme 99% des joueurs au monde l’aurait fait face à cette équation insoluble, il pourra ressortir avec la satisfaction d’avoir réussi au moins une bonne partie de son match. En réalité il y eut deux phases. La première extraordinairement à sens unique, Nadal menant 6-0, 1-0, lui permettant de boucler sa 114e bicyclette en carrière.

Tout le monde pris alors très peur pour Gasquet. C’est à ce moment-là plus que jamais dos au mur que le français s’est réveillé. Agressif en revers, rentrant enfin à l’intérieur du court, le Français réussit à débreaker un Nadal, qui avait déjà breaké plus tôt dans ce set. A deux doigts de s’offrir un tie-break, comme Popyrin deux jours auparavant, il craqua au pire des moments et Nadal l’emporte alors 7-5 après 45 minutes de grande qualité. Le match, si ce n’était déjà pas le cas, était alors plié puisque du haut de ses 34 ans, Gasquet n’avait plus d’énergie dans le moteur et finit par lâcher sans toutefois faire de gros cadeaux à Nadal. Pas suffisant pour empêcher une défaite sèche 6-0, 7-5, 6-2 dont le score est exactement le même que celui face à Novak Djokovic en finale l’an dernier. Une petite satisfaction à peine pour le Français qui n’a pas été verni au tirage au sort et est tombé sur le pire adversaire possible. Au moins cette fois, le Biterrois aura probablement pu se faire plaisir. En attendant à 23h25 ce jeudi soir, la France n’était plus représentée à Roland-Garros…

Le fiasco du jour : Les Français boutés hors de leur tournoi

Que Gasquet se rassure, il est cependant loin d’être la plus grosse déception de la journée bien au contraire. En effet, Fiona Ferro s’est inclinée dans une rencontre où elle aura sûrement des regrets puisque face à la tête de série Jenifer Brady elle tenait le break en début de 3e manche, après avoir déjà puisé dans ses propres réserves pour revenir à un set partout, avant finalement de s’incliner 7-5 au 3e set. Malgré tout elle a atteint son plafond maximum possible compte tenu du peu de matchs joués ces derniers mois, depuis son huitième à Roland-Garros l’année dernière finalement. Surtout ce sont Kristina Mladenovic et Gaël Monfils qui aujourd’hui ont déçu, symptomatique d’un problème du tennis français qui doit être pris de manière bien plus global qu’à travers ces deux rencontres.

D’un côté Mladenovic n’a jamais existé une seule seconde face à Anett Kontaveit pourtant pas au meilleur niveau que l’on ait connu d’elle, mais suffisant pour s’imposer 6-0, 6-2. De l’autre un Monfils sur courant alternatif comme souvent, résultant peut-être de son manque de matchs et de victoires sur les derniers mois (un mal récurrent), et ceci ne peut plus fonctionner face à la solidité et à la résistance d’un jeune joueur comme Mikael Ymer, presque aussi fantasque que le Parisien. Une défaite en 4 sets d’une implacable logique où seul le 2e set à permis a Monfils de se réveiller et de jouer au tennis. Après un autre 6-0 initial (6-0, 2-6, 6-4, 6-3). On signalera notamment ce point exceptionnel où le Français n’a jamais réussi à prendre des initiatives durant l’échange.

Cette élimination des 29 Français et Françaises engagées sur les courts dès la fin du second tour doit être envisagé de manière plus globale qu’à travers la performance d’un joueur ou d’un autre. Le premier point et il s’agit peut-être du plus inquiétant, c’est que ce jeu de massacre est d’une logique implacable. Personne d’assez fou aurait pu miser au mieux sur une présence française au-delà du 3e tour. En effet chez les hommes, Gasquet, Tsonga et dans une moindre mesure Monfils sont sur les rotules, et n’ont pas un rythme et un temps de jeu exceptionnel. Et derrière la relève n’existe pas ou celle qui devrait l’incarner n’assume pas cette pression. Comme Ugo Humbert, qui certes exècre la terre battue, mais s’incline contre Berankis malgré tout pas le haut du panier du classement ATP.

La plus belle perf française de ce tournoi fut réalisée par un joueur qui a déjà 26 ans et qui se situe hors du Top 100. Preuve de l’absence de relève tout simplement pas assez talentueuse, et n’arrivant pas à travailler dans un contexte et un cadre suffisamment compétitif dès son plus jeune âge. La nouvelle direction de la FFT aura pour mission de transformer cette formation, mais ceci prendre des années. Chez les femmes le même constat peut être fait, avec cependant une relative déception sur l’évolution de carrière de Mladenovic et Caroline Garcia toutes deux entrées dans le Top 10 et qui se sont effondrées, une fois ce cap atteint. Alors qu’elles avaient le potentiel pour viser régulièrement le dernier carré d’un grand chelem. Aujourd’hui plus aucune joueuse n’est dans le Top 50. Une faiblesse et une débâcle historique pour notre tennis qui risque bien de nous sevrer d’émotions pour encore quelques années désormais…

La perf du jour : Les italiens en force

Si la France n’a plus sa place parmi les nations puissantes du tennis (sur le court), l’Italie elle est en train de le redevenir. Car ses joueurs ont plus que jamais le vent en poupe. En effet 5 Italiens seront au 3e tour et certains impressionnent. C’est le cas des deux jeunes Jannik Sinner, puissant notamment en coup droit, complet et c’est son compatriote Gianluca Mager qui en a fait les frais. Tout le monde se délecterait bien sûr d’un match de titans face à Nadal en 1/8e de finale. On se souvient que l’an dernier du haut de ses 19 ans et malgré un match allant jusqu’à 1h30 du matin, il ne s’est pas montré découragé, loin d’être complexé il avait fait la meilleure impression du tournoi face au Roi de la Terre.

Autre jeune italien dont on attend beaucoup dans les années à venir, Lorenzo Musetti. Plus artiste que Sinner on se souvient, qu’il s’était révélé en battant Wawrinka a Rome. Pour le moment il n’a pas perdu un set de la quinzaine avant de jouer son compatriote, celui qui était la sensation du tournoi 2018, Marco Cecchinato. Plus expérimenté ce dernier pourrait faire la différence sur le plan psychologique. Mais il faut avouer aussi qu’on aurait bien une petite préférence, pour Musetti afin de le voir jouer son premier grand test, Novak Djokovic ensuite.

Enfin au-delà de ces 3 hommes, il y a toujours la valeur sûre désormais Matteo Berrettini, solidement installé dans le top 10 mondial et dont là aussi le jeu sur terre peut faire des ravages. L’Italien pourrait jouer Federer en huitièmes, puis Djokovic en quarts de finale. A ce bilan on y ajoutera le toujours fantasque Fabio Fognini mais qui devient de plus en plus mature ces dernières années sur le court obtenant des résultats plus réguliers, 10 ans après avoir atteint les quarts de finale ici. Sans bien sûr n’avoir rien perdu de son caractère bouillant que l’on lui connait. Autant dire que Adriano Pannatta, vainqueur de Roland-Garros en 1976 peut regarder ça d’un œil satisfait, car la jeunesse italienne se porte très bien.

Les favoris du jour : Djokovic serein, Federer énervé mais qualifié, Swiatek en boulet de canon

C’était l’image du jour, la star Roger Federer qui prend un avertissement et s’explique de manière assez houleuse envers l’arbitre français de ce match. Au coeur d’un deuxième set vraiment difficile pour le Suisse face à Marin Cilic perdu 6-2, cet épisode ne fut heureusement qu’un épiphénomène durant le match, vraiment maîtrisé par la tête de série n°8. Après une première manche remportée 6-2 où la supériorité du Suisse ne serait-ce que sur le plan des déplacements s’est vue, tout s’est joué en réalité dans la troisième manche. Breakant tôt et semblant se remettre dans le droit chemin, Federer a concédé son break d’avance au Croate. Mais dans le tie-break plus qu’impeccable au service, l’Helvète a fait la différence. Derrière remportant la quatrième manche 6-2, Federer conclut le match et se qualifia pour le 3e tour comme ceci est le cas à Paris à chaque fois qu’il se présente sur le court depuis 2004. Une qualification sans trop de problèmes toutefois moins évidente que pour Novak Djokovic. Même si le Serbe a été breaké presque d’entrée, il a finit par disposer en 3 manches de Pablo Cuevas sur le Lenglen, 6-3, 6-2, 6-4. Net et sans bavure.

Chez les dames le tournoi a en revanche perdu Ashleigh Barty, l’Australienne blessée en plein match, qui a dû abandonner. Un coup dur supplémentaire alors que l’on attendait une potentielle demi-finale explosive face à Iga Swiatek. La Polonaise poursuit son bonhomme de chemin, à la Nadal, ou devrait t-on peut-être dire à la Swiatek. La tenante du titre s’affirme plus que jamais comme la favorite pour sa propre succession. Et pour cause. Triomphant 6-1, 6-1 de la Suédoise Peterson, la tête de série 8 n’a perdu que 3 sets sur les 36 derniers joués sur terre battue. Sachant que deux de ces trois sets perdus l’ont été contre Ashleigh Barty, qui vient donc de disparaître. Swiatek a désormais une autoroute…..

L’affiche du jour : Tsitsipas – Isner

Programmée à 21h, ce match conclura la journée sur le court central, et il s’agit indiscutablement du match du jour. Pour une raison importante en premier lieu, cette rencontre sera en effet le premier vrai test de Stefanos Tsitsipas, plus que favori à la finale dans ce Roland-Garros. Après deux tours tranquilles, voilà l’affrontement piège face à un grand serveur, en forme ces derniers temps. Isner a en effet réalisé un quart de finale à Madrid, étant à deux doigts de sortir Dominic Thiem. On le sait dans un grand soir, l’Américain peut sortir presque tout le monde dans ce tournoi. Ne faut-il rappeler qu’il y a 10 ans de cela, Isner avait été l’un des deux seuls hommes dans l’histoire du tennis à pousser Rafael Nadal dans un cinquième set à Roland-Garros ? De plus on le sait Stefanos Tsitsipas n’apprécie pas vraiment de jouer des grands serveurs. On se souvient en effet qu’il y a un an et demi, dans un autre contexte certes puisque sur dur, le Grec avait été battu par Milos Raonic à l’Open d’Australie, en arrivant à peine à se procurer des balles de break.

Pour le Grec qui va donc disputer un match très particulier, très spécial comme toujours face à ces joueurs de plus de 2 mètres, la clé ne sera pas forcément d’être bon au retour, car ceci est presque mission impossible, mais plutôt d’être performant lors de ces jeux de service, et bien sûr dès lors d’être efficace dès qu’une opportunité se présentera pour breaker Isner. Tsitsipas devra au maximum prolonger l’échange et faire déplacer John Isner d’un bout à l’autre du court, car ces joueurs longilignes ont horreur de cela. Dans des conditions plus favorables, car la terre sera plus humide, plus fraîche et plus lente puisqu’il fera nuit, donc le service d’Isner moins puissant, si Tsitsipas arrive à appliquer ces consignes tactiques et à être efficace, il devrait s’extirper du piège et continuer à tracer sa route vers la finale qui l’attend. Sinon ce sera une grosse désillusion et la porte qui risquera de se refermer sur lui…

Notre Pronostic : Tsitsipas en 3 sets très serrés

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