Interrogée par la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus, l’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot n’a pas vraiment mâché ses mots …
« Qu’est-ce que c’est que ce pays infantilisé ? », c’est l’une des phrases prononcées par Roselyne Bachelot lors de son audition devant les membres de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela passe mal auprès d’une grande partie du corps médical. Après Agnès Buzyn et Marisol Touraine, c’était à l’ancienne ministre de la Santé et des Sports sous Nicolas Sarkozy de s’expliquer, entre autres, sur la question des stocks de masques. Face aux plaintes de soignants sur le manque d’équipements, elle n’y est pas franchement allée par quatre chemins : « J’ai entendu un représentant d’un syndicat de médecins dire qu’ils n’avaient pas de masques dans leurs cabinets, mais enfin des médecins qui ne se constituent pas un stock, ni de blouse ? Qu’est-ce que c’est, dans le pays de Pasteur, qu’est ce que c’est que ce cette médecine ? » . Elle a poursuivi sur sa lancée en ajoutant qu’il y avait de grandes leçons à tirer de la situation : « On attend que le préfet ou le directeur de l’ARS vienne avec une petite charrette apporter des masques? Mais qu’est ce que c’est que ce pays infantilisé? Il faut quand même un peu se prendre en main dans ce pays, c’est ça la leçon à en tirer« .
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Des propos qui forcément ne passent pas vraiment du côté des médecins en question, qui se sont retrouvés bien souvent en première ligne lors de l’épidémie, et qui ont subi de plein fouet le manque de moyens. Beaucoup d’internautes se sont également offusqués de cette prise de parole, qualifiant l’ancienne ministre d’une des principales responsables de la faillite de l’hôpital public français, notamment avec la Loi Bachelot promulguée en 2009.
« Quand on est en charge de l’Etat et d’un ministère il faut tout connaître. »
Interrogée également sur la gestion de la crise, Agnès Buzyn avait assuré la veille face aux parlementaires que la gestion des masques n’était pas du ressort du ministère. Une phrase que Roselyne Bachelot n’a pas manqué de critiquer, considérant qu’un ministre se doit d’être au courant de tout, tout le temps : « Est-ce qu’être ministre c’est être au courant de tout ? Oui. Et on n’est pas au courant de quelque chose, s’arranger pour le savoir, c’est-à-dire tancer son directeur de cabinet, le directeur d’une administration centrale, pour que les renseignements vous parviennent dans l’heure , et même pour avant-hier.Quand on est en charge de l’Etat et d’un ministère il faut tout connaître, bien sûr, jusqu’au nom des fonctionnaires qui vous servent, c’est évident.«
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